Fausses collectes avec le logo de Handicap International Suisse

Postés devant les centres commerciaux ou dans les parkings, ils accostent les passants pour leur demander de l’argent. La somme doit servir une cause prétendument noble, telle que la construction d’un centre pour sourds-muets. Pour officialiser leurs intentions, ils demandent aux donateurs de parapher un document. Chaque jour, ces escrocs font de nouvelles victimes, bernées par ces cas de fausses collectes.

«Handicap International ne récolte jamais d’argent dans la rue»

Depuis le début de l’année, Handicap International Suisse a déposé 77 plaintes pour des escroqueries liées à de fausses collectes en son nom. «Cela ne reflète pas la réalité, car il ne s’agit que des cas qui sont remontés jusqu’à nous», souligne la directrice, Petra Schroeter. Elle insiste: «On ne récolte jamais d’argent dans la rue.» Les démarches pénales aboutissent parfois à des condamnations. Récemment, une Roumaine récidiviste qui avait sévi à Montreux (VD) l’été dernier a ainsi écopé de 15 jours de prison ferme et de 300fr. d’amende, auxquels s’ajoutent 200fr. de frais. L’enquête a montré qu’elle avait collecté 210fr. en une semaine.

En cette période de l’avent, le phénomène bat son plein. Handicap International Suis­se, dont le logo est souvent usurpé par ces arnaqueurs, a déposé quatre plaintes dans la seule journée de jeudi. A chaque fois, la police a averti l’association, qui a pu prendre des dispositions pénales.

Car sans plainte à leur endroit, ces escrocs ne sont souvent pas inquiétés. Face à eux, les policiers sont en effet dés­armés, puisqu’il n’existe aucune base légale qui leur
permette de les dénoncer di­rec­tement. Il faut donc qu’une victime lance la machine judiciaire. Or le pseudo-­bénéficiaire n’existe pas toujours. Parfois, ces malfrats en appellent à la générosité en faveur d’un prétendu centre pour handicapés à l’autre bout du monde. Là, personne ne risque de se manifester pour protester. Quant aux donateurs qui réaliseraient après coup qu’ils ont été bernés, il est très rare qu’ils réagissent.

Reste le cas de l’escroquerie poursuivie d’office par la justice. Pour cela, il faut cependant qu’elle porte sur un montant supérieur à 300 francs. «Pratiquement, c’est compliqué à établir», note Pierre-­Olivier Gaudard, porte-parole de la police cantonale vaudoise. La meilleure chose que l’on puisse faire, c’est de la prévention