«Les élèves à besoins particuliers ne sont pas oubliés»

(24heures)

L’École vaudoise et les institutions ont dû s’adapter presto pour que l’égalité des chances tant prônée ne soit pas menacée par la pandémie.

La ministre vaudoise Cesla Amarelle a fait de l’école inclusive et de l’égalité des chances l’une des priorités de la législature. Pas question,a-t-elle fait savoir lors d’une vidéo-conférence de presse, que cet idéal soit balayé par la pandémie, qui impose à la grande majorité des élèves de rester chez eux: «On fait le maximum pour l’égalité des chances, on n’oublie pas tout ça. Les collaborateurs de l’État poursuivent leur mission dans notre philosophie qui est d’identifier les besoins de chacun et d’individualiser les aides.»

Plus de mille élèves à besoins particuliers du fait de leur déficience ou trouble sont scolarisés dans une classe ordinaire, suivant un programme adapté. «Enseignants spécialisés, psychomotriciens, logopédistes, etc.: leur travail est différent depuis la crise sanitaire, explique Philippe Nendaz,chef de l’Office de l’enseignement spécialisé.Tous doivent faire preuve d’inventivité, de créativité.Si l’enfant a accès au langage, la prise en charge à distance est plus facile. Pour ceux qui ne l’ont pas,ou qui sont malvoyants ou sourds,l’accompagnement est davantage orienté sur les parents, pour leur offrir soutien et conseil.»

Idem pour les enfants qui fréquentent d’ordinaire une institution spécialisée Ils sont 1650 enfants dans ce cas-là, dont 200 en internat. Seuls 45 de ces derniers y résident encore à l’heure actuelle.Responsable pédagogique à la Fondation de Vernand, Regula Delacrausaz témoigne: «On a dû réinventer nos activités en très peu de temps.» Parmi les 36 enfants accueillis en temps normal dans sa structure La Fleur de Lys à Écublens, cinq sont inscrits au service d’accueil scolaire qui a été mis sur place en deux jours. «Les notions de distance sociale y sont gérées tant bien que mal, mais pas dans les règles de l’art. Pour les collaborateurs, cela génère de l’anxiété car eux-mêmes s’exposent.»Avec les enfants restant à leur domicile, le personnel interagit à dis-tance et garde un contact «quasi quotidien avec les parents».

Sous l’égide de l’AVOP (Association vaudoise des organisations privées pour personnes en difficulté),les institutions ont créé une plate-forme d’échanges qui permet aux unes et aux autres de se «prêter»des collaborateurs mobilisés. Parce biais-là, des enseignants spécialisés de l’État ont aussi pu renforcer les équipes assurant les services d’accueil, illustre Philippe Nendaz.

Le Service de protection de la jeunesse a aussi mis en place «un plan de continuité pour protéger les enfants et les familles», relève le directeur Frédéric Vuissoz: hot-fine pour les parents*, permanence dans les offices régionaux,suivi des situations à distance, etc.Des 1000 enfants placés, 400 ont pu retourner dans leur famille. Des droits de visite aménagés, parfois virtuellement, permettent aux 600 autres de garder un lien avec leurs proches. V.MA.*

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