«Nous serons tous un jour concernés par le handicap»

(24heures.ch)

À l’occasion d ’une journée de recrutement à l’EHL, la directrice de la Fondation Claire & George abordait les problématiques du handicap en milieu hôtelier. Avec le vieillissement, elles prendront de l’ampleur.

La journée de recrutement qui se déroulait samedi à l’École hôtelière de Lausanne (EHL) était l’occasion pour les étudiants de rencontrer des employeurs, mais aussi de se familiariser avec certains aspects de leur futur métier. Lors de cette édition sur le thème de la différence, ils ont notamment pu découvrir les contraintes rencontrées par une clientèle souffrant de handicap.

Susanne Gâumann, directrice de Claire & George, fondation active dans l’organisation de vacances pour les personnes handicapées, présentait une conférence.

Comment est née cette fondation?

11 y a sept ans, ma mère, qui est âgée et a des problèmes de mobilité, a voulu partir en vacances. J’ai contacté plusieurs hôtels, mais je me suis rendu compte à quel point c’était difficile de trouver un endroit adapté à son état. J’ai donc créé la Fondation Claire & George en 2013. Nous agissons comme une agence de voyages. Nous mettons sur pied des vacances personnalisées, incluant un hôtel et des services pour les handicapés: soins, assistance, transports… Nous avons une cinquantaine d’établissements partenaires, majoritairement dans les cantons alémaniques, mais nous souhaitons étendre notre offre en Suisse romande. Nous proposons des offres pour tous les budgets.

Les directeurs d’hôtel sont-ils suffisamment sensibilisés à la question du handicap?

Nos partenaires le sont. Les clients qu’on leur amène ne viennent pas que pour une nuit, mais pour dix jours. Personne ne dit non à un client qui reste si longtemps! Avec le vieillissement de la population, nous serons tous concernés un jour par le handicap.

Quels sont les problèmes rencontrés par les personnes handicapées dans les hôtels?

Les salles de bains sont souvent peu adaptées. Les douches ont des rebords qui peuvent gêner les handicapés. Mais il est possible de faire des aménagements simples, comme rajouter des poignées ou installer un siège dans la douche.

Comment aidez-vous les hôteliers à s’adapter?

Nous les conseillons, nous n’imposons rien. Par contre, nous pouvons mettre les hôteliers en contact avec des spécialistes qui vont réaliser les travaux. Bien sur, il y a toujours des contraintes, notamment budgétaires. Un hôtel cinq étoiles pourra se doter d’un véhicule pour les personnes à mobilité réduite, un trois-étoiles ne le pourra pas. Nous allons alors collabore]- avec un service de transport extérieur.

Christelle Genier