Décision de l’Al cassée: elle était basée sur un rapport de la clinique Corela

(Le Quotidien Jurassien)

Un Jurassien a vu sa demande de prise en charge par l’Assurance invalidité refusée il y a deux ans. Il souffrait de différentes atteintes somatiques, mais un rapport d’expertise pluridisciplinaire de la clinique Corela de Genève avait conclu à l’absence d’atteinte psychiatrique du patient, qui restait employable.

L’AI lui a donc refusé une prise en charge, décision confirmée par la Cour des assurances au printemps 2017.

Le scandale Corela

Depuis lors a éclaté un scandale autour de cette clinique Corela, où de graves dysfonctionnements ont été constatés et sanctionnés par le Tribunal fédéral. Des expertises ont été réalisées par des médecins ne disposant pas d’une autorisation de pratiquer ou n’ayant pas vu le patient. Certains rapports ont été modifiés. Il y a donc un doute important à l’égard de cette clinique, surtout pourles expertises psychiatriques. Le responsable avait signé des dizaines de rapports sans avoir vu les patients et sans l’accord de l’expert.

Huit dossiers revus

Le Jurassien a donc demandé que les juges cantonaux révisent leur décision. Et la Cour des assurances a bien dû constater que le rapport d’expertise de Corela avait été déterminant dans le refus de la prise en charge AI. Si ce scandale avait éclaté plus tôt, la cour aurait demandé une nouvelle expertise médicale.

Les juges ont donc cassé la décision de l’AI, qui devra se re-prononcer sur la base d’une autre expertise. La Cour des assurances a pris une ou deux autres décisions identiques. L’AI de son côté a rouvert des dossiers refusés similaires lorsqu’il n’y avait pas eu recours en justice. Ce sont huit dossiers au total qui sont révisés. L’AI a fixé jusqu’à la fin de l’année l’enregistrement d’autres demandes de révision dans cette affaire.

DF