«C’est maintenant que je vis. Et je perds patience.»

(faire Face)

Stefan Hüsler, Président d’Agile.ch, à l’adresse de l’Office fédéral des transports Bâle, le 4 septembre: le 4e Colloque sur l’égalité des personnes handicapées s’est penché sur la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées (CDPH) et l’adaptation des gares et des trains CFF. La manifestation a fait salle comble. Parmi les participants se trouvaient également des membres de l’ASPr: Erika Gehrig, Barbara Mouron et Franz Hânni.

Salle comble, alors qu’il restait des places? D’après Caroline Hess-Klein, cheffe du Département Egalité d’Inclusion Handicap, le budget aurait atteint son plafond pour cette manifestation. Dans son allocution de clôture, le nouveau représentant suisse auprès de la CDPH, Markus Schefer, a promis une cinquième édition en 2019, mais la suite demeure incertaine.

Environ 180 participants se sont retrouvés à Bâle. La matinée était consacrée à la CDPH, que la Suisse a ratifié le 15 avril 2014. Plusieurs intervenants ont abordé le sujet, dont la Conseillère aux Etats Pascale Bruderer Wyss. Conclusion: les choses ont peu bougé depuis la ratification, notamment au niveau des modifications législatives nécessaires. Arie Rimmermann, professeur à l’Université de Haïfa, a déploré une situation similaire en Israël, mais il a néanmoins souligné de petites victoires pour les personnes avec un handicap. Il estime qu’un progrès essentiel est le changement de paradigme en cours dans de nombreux pays de la vie en foyer vers la vie autonome. D’ici dix ans, plus aucun foyer en Israël n’accueillera plus de quatre personnes, et depuis 2016 plus de 600 personnes présentant un handicap mental ont pu quitter de grosses institutions pour s’installer dans de petits foyers.

La réputation de la Suisse

Pendant sa campagne, Markus Schefer est entré en contact avec les représentants de 200 pays. Il a pu constater à cette occasion que si la Suisse a une bonne réputation internationale du point de vue du respect des droits de l’homme, ce n’est pas le cas pour la mise en œuvre de la loi sur l’égalité. Or il en incombe surtout aux cantons. Depuis le janvier 2000 ce sont eux qui ont l’obligation d’entreprendre les modifications législatives appropriées. Bâle-Ville est à ce jour le seul canton à avoir présenté un protocole. Le canton de Fribourg a adopté en octobre 2017 une loi sur les personnes en situation de handicap, qui a pour but de promouvoir leur autonomie. Le Conseiller national Christian Lohr, qui se déplace en chaise roulante, résumait en conclusion: «Vous devez élire les bonnes personnes aux gouvernements cantonaux.»

Trains et gares 100% accessibles qui ne le sont jamais à 100%

Après la pause déjeuner, la présentation d’un représentant de l’Office fédéral des transports (OFT) a suscité quelques murmures dans le public. La loi sur l’égalité prévoit que l’ensemble des gares et des arrêts de bus, ainsi que tous les véhicules, soient adaptés et puissent être utilisés sans entraves d’ici 2023, objectif connu depuis vingt ans. L’intervenant est responsable du programme d’adaptation de l’infrastructure ferroviaire, dont il a rapporté les activités. 1800 gares ont été analysées. En 2016, 64% des voyageurs en situation de handicap ont pu voyager sans entraves, et 35% de toutes les gares étaient accessibles. L’objectif de l’OFT est qu’en 2023 75% des gares soient adaptées et que 85% des personnes en situation de handicap puissent voyager de manière autonome grâce à des mesures constructives. Les pourcentages restants doivent être résolus avec des mesures compensatoires comme des élévateurs. Au minimum un train longue distance par heure devra être accessible. Le trafic régional est déjà accessible.

P.S. Seul un petit pourcentage des arrêts de bus a été modifié à ce jour.
Ceci sera réglé au niveau cantonal.
Morio Corpataux, responsable de communication et du ressort polio, post-polio ASPr -SVG Polio.ch