«À cause du masque, je ne peux pas lire sur les lèvres»

(20min.ch)

La Fédération suisse des sourds préconise des pistes pour que le port d’une protection ne soit pas un facteur d’exclusion.


Le port du masque transparent peut faciliter la lecture labiale.
AFP

 

La reprise progressive des activités d’avant-pandémie a engendré une généralisation du port du masque au sein de la population. Cette nouveauté est une complication dont les sourds et malentendants se seraient bien passés. «Comme je suis atteinte d’une surdité sévère, même si j’ai un appareil auditif, j’ai besoin de lire sur les lèvres et de voir l’expression du visage pour comprendre ce qu’on me dit. Avec le masque, je ne comprends absolument rien.»

Eva, biologiste genevoise de 48 ans, appartient à cette catégorie de la population dont la lecture labiale fait partie du quotidien lors des interactions avec autrui. «Avant la pandémie, je ne rencontrais ce genre de problème que chez le dentiste ou à l’hôpital, mais c’était momentané. Maintenant que de plus en plus de gens vont porter le masque, la communication devient quasi impossible», prévient la Biennoise Trix Grimm.

En profiter pour apprendre la langue des signes?

Se faisant la voix des quelque 800’000 malentendants que compte le pays, la Fédération suisse des sourds souhaite notamment le recours à l’écrit ou au masque transparent. «Un interprète ou l’utilisation de la langue des signes est nécessaire, dans certains lieux comme l’hôpital, où la communication doit être très claire», souligne Nathalie, malentendante domiciliée à Genève.

«La population pourrait profiter de la période actuelle pour apprendre la langue des signes», préconise avec humour Trix Grimm.