Emprisonné malgré son trouble mental (NE)

(ats/nxp)

Un jeune incendiaire mentalement déficient a été incarcéré. La presse neuchâteloise s’en est fait l’écho.

Un article paru dans Arcinfo mardi incite le Ministère public neuchâtelois à apporter des précisions en raison de l’émoi causé. Le sujet abordait le cas d’un prévenu placé en détention provisoire à La Chaux-de-Fonds, en dépit d’un important handicap mental.

«L’article a suscité des questions de la part d’autres médias et ému une partie de la population». C’est pourquoi le Ministère public estime, dans un communiqué publié mercredi, devoir apporter des précisions. Selon lui, les faits dont est accusé le prévenu, survenus entre février et avril, ne sont pas anodins.

Ces derniers consistent en onze départs d’incendies, notamment dans des immeubles habités, en particulier au milieu de la nuit, de sorte qu’ils ont «créé un danger collectif aussi concret qu’imminent pour la vie des habitants concernés», ressort-il d’un document relatif à l’opportunité ou non de placer l’intéressé en détention.

Risques de récidive sérieux

Le prévenu a été interpellé le 11 avril, poursuit le Ministère public. «Il n’a pas contesté les faits et les présomptions de culpabilité sont sérieuses. Sérieux sont également les risques de récidive», selon l’expert psychiatre commis dans l’affaire, précise le communiqué.

Des éléments qui ont obligé le Ministère public à prendre des mesures propres à garantir la sécurité publique. D’où la détention provisoire du prévenu, le temps de trouver une solution plus propice que celle proposée par sa défense «de le renvoyer à la surveillance de sa mère et de lui confisquer ses briquets».

Solution de placement

Dès les premiers jours de la détention, un établissement approprié a été recherché. Les démarches initiales n’ont pas abouti en raison de la crise du Covid-19. Le 21 mai toutefois, les responsables de l’institution dans laquelle l’intéressé est habituellement suivi ont déposé un rapport circonstancié.

Le séjour a pu se concrétiser mardi, permettant une sortie de prison. «Le prévenu bénéficiera d’un encadrement mieux adapté à sa situation et malgré tout susceptible de garantir la sécurité publique dans un très proche avenir», estime le Ministère public dans ses explications.

L’article paru dans Arcinfo avait pour titre «En prison malgré un âge mental de six ans» et citait l’éducatrice ainsi que l’avocat du prévenu, placé sous curatelle par ailleurs. Tous deux s’y inquiétaient de voir le jeune homme incarcéré, malgré un retard mental et des troubles autistiques.