Mesures de prévention: qui décide?

(tdg.ch)

Mais qui croire?

Un jour le Conseil fédéral annonce son retrait et délègue ses compétences aux cantons, et un autre jour, il reprend les commandes et annonce l’obligation du port du masque dans les transports publics.


Malgré les heures de pointe, le tram connaît peu d’affluence.
Lucien FORTUNATI

 

La semaine passée, le Conseil d’État jouait au même jeu. Il hésitait à demander au Grand Conseil d’agir en la matière et de décider à sa place. Puis le Conseil d’État, après quelques tergiversations, est revenu sur sa décision et a décidé de reprendre le volant, sans toutefois décider, puisque, finalement, c’est le Conseil fédéral qui a pris la décision.

Ces ralentissements dans les décisions en matière de prévention, ces tergiversations en matière de gouvernance ont fait perdre un temps précieux à la prise de décision pour protéger la population, mais aussi ont permis la propagation du virus.

Cela fait pourtant plusieurs semaines que le constat est clair: la population ne suit pas les recommandations de l’OFSP dans les transports publics. Or, la problématique des transports publics consiste à gérer la mobilité des personnes dans un espace clos, étroit, sans pouvoir lutter contre une proximité inévitable.

Il y a également l’obligation de se rendre sur son lieu de travail. Par ailleurs, derrière l’aspect mobilité, il y a l’accessibilité. La mobilité douce et la marche ne sont pas accessibles à certaines catégories de la population telles que les personnes âgées, les personnes à mobilité réduite (blessés, personnes âgées et fauteuils roulants), les personnes en situation de handicap (tous handicaps confondus), les familles avec enfants en bas âge, etc.

Le transfert modal est possible et doit être soutenu pour le bien-être des habitant.e.s de Genève, pour l’environnement et pour la santé de toutes et tous. Mais il doit aussi y avoir des alternatives telles que les transports publics.

Le Conseil fédéral a enfin tranché et pris la décision du port obligatoire du masque dans les transports publics dans toute la Suisse. Toutefois, la question des contrôles et des sanctions éventuelles n’est pas tranchée.

D’un côté, la présidente de la Confédération assure qu’il n’y aura pas de sanctions, et de l’autre, le directeur de l’Office fédéral des transports affirme que cela est possible. La population doit recevoir un message clair des autorités et ce ping-pong entre les différents niveaux décisionnels doit cesser.

La clarté et l’exemplarité doivent être de mise, aussi au sein même de notre Conseil d’État, lorsqu’il est question des mesures Covid en matière de mobilité. Les pistes cyclables provisoires doivent être soutenues par tous les membres de ce dernier et même pérennisées à long terme. Prévention, précaution et protection de la population doivent être le fil rouge du gouvernement mais aussi clarté et cohérence en matière de gouvernance!

Marjorie de Chastonay – Députée Verte, présidente de la Commission des transport