Aux soins intensifs, le triage lié au handicap a été précisé

(24heures.ch/ats)

«L’échelle de fragilité», relative notamment à la démence, a été mise à jour, à la demande des associations œuvrant pour la défense des personnes en situation de handicap.


Photo d’illustration. L’unité des soins intensifs dédiée aux patients du Covid-19 au CHUV. KEYSTONE

 

L’Académie suisse des sciences médicales (ASSM) et la Société suisse de médecine intensive (SSMI) ont publié jeudi une version actualisée des directives pour le tri des patients Covid-19 en cas de pénurie des ressources dans les unités de soins intensifs. Elle précise notamment que «l’échelle de fragilité» ne peut être utilisée en relation avec les personnes handicapées.

Les recommandations concernant les prises de décision des professionnels aux unités de soins intensifs demeurent inchangées sur le fond, a indiqué l’ASSM dans un communiqué. Elles ont été précisées sur la base des expériences acquises depuis le début de la pandémie.

La nouvelle version 3.1 précise le principe du pronostic de survie à court terme, l’élément décisif pour le tri des patients. Par ailleurs, elle souligne l’importance du respect et de la réévaluation de la volonté du patient.

Dans la version antérieure, les explications concernant l’âge, le handicap et la démence en tant que critères non admissibles pour les décisions de triage étaient en partie trop concises et ont conduit à des malentendus, écrit l’ASSM. Ces passages ont été complétés ou reformulés.
Echelle contestée

Dans un communiqué, les organisations Inclusion Handicap et AGILE.CH se félicitent de cette décision. L’application de «l’échelle de fragilité» (« Clinical Frailty Scale ») aurait conduit à exclure les personnes handicapées des soins de médecine intensive à une fréquence supérieure à la moyenne. Cette échelle se réfère au degré de dépendance par rapport à l’aide de tiers pour les personnes dès 65 ans.

Inclusion Handicap et AGILE.CH avaient adressé un courrier à l’ASSM lui demandant de réviser ses critères de triage. Selon ces organisations faîtières, cette échelle n’est pas validée pour déterminer la fragilité des personnes en situation de handicap.

Les directives sur les mesures de soins intensifs, qui dataient de 2013, ont été actualisées le 20 mars 2020 lors de la première vague de Covid-19 avec une annexe portant sur les décisions de triage en cas de pénurie de ressources. Elles sont adaptées régulièrement en fonction des expériences issues de la pratique ou des nouvelles découvertes scientifiques.