Comment des malades psychiques reprennent goût à la vie

(Le Matin)

La Fondation Domus, soutenue par la Loterie Romande, prend en charge en Valais, dans un cadre chaleureux, des personnes frappées par des affections qui ont chamboulé leur existence.


Le travail dans l’atelier consacré à l’artisanat du bois permet de travailler sa concentration tout en donnant vie à un bel objet. Image: Raphael-Fiorina

 

Souvent, ils ont tout perdu, famille, travail, santé. Par ailleurs, ils sont stigmatisés, ce sont «les fous du village». Mais depuis plusieurs décennies, la fondation valaisanne Domus, leur offre un cadre institutionnel sécurisant. Quelque 130 collaborateurs, des éducateurs, infirmiers, thérapeutes, médecins et maîtres socio-professionnels prennent en charge, soignent et accompagnent dans leur vie quotidienne des adultes souffrant de troubles psychiques importants. «Comme son nom l’indique, souligne Philippe Besse, directeur de la fondation, Domus est la traduction latine de «maison». L’institution accueille ses hôtes dans un cadre propice à leur épanouissement, à Ardon et à La Tzoumaz en Valais et ce, en dépit de la maladie et de ses symptômes.»

Les ateliers thérapeutiques proposés au sein de l’institution visent, par différentes approches, à améliorer la santé des résidents. Pour parvenir à une qualité de vie optimale, ceux-ci apprennent à réaliser le meilleur compromis entre leur vulnérabilité, leurs compétences et les exigences du milieu dans lequel ils se trouvent. Les activités proposées, gérées par des thérapeutes, sont suffisamment souples pour s’adapter aux besoins et aux envies de chacun. Elles vont de la thérapie avec le cheval à l’artisanat du bois en passant par diverses autres activités comme l’art-thérapie, la musicothérapie et le théâtre. Et pour se réconcilier avec le regard des autres, des séances de psycho-socio-esthétique sont aussi à disposition.

En tout, 56 personnes sont placées en foyer, 167 dans les ateliers et le Centre de jour. «De plus, ajoute le directeur, une centaine de personnes qui ont pu retrouver un domicile fixe sont suivies chez elles par notre personnel spécialisé.» Les bénéficiaires disposent d’une rente AI et la mission de Domus découle d’un mandat de prestations de l’Etat du Valais. Mais la fondation s’est donné un autre but: déstigmatiser la maladie et les personnes handicapées psychiques. Une grande kermesse ouverte à la population se tient chaque année en septembre dans les jardins de La Tzoumaz. À la Saint-Nicolas, les enfants de la région sont accueillis au foyer d’Ardon. Les ânes et les poneys de La Tzoumaz descendent alors en plaine pour promener les petits visiteurs de la fondation.

Développer une activité touristique sociale

Ce n’est pas tout. Une buvette installée à La Tzoumaz permet en été à des familles ou à des promeneurs de passer un bon moment en altitude. «Des balades à cheval sont proposées aux enfants alors que leurs parents boivent tranquillement l’apéro», poursuit Philippe Besse. Justement, des jeux pour les petits ont été installés près du foyer grâce à un financement de la Loterie Romande et de la Commune de Riddes. Une première étape vers des ambitions plus grandes: construire avec les ateliers six mazots valaisans permettant à des familles de dormir sur place. «Que ce soit pour nos infrastructures ou pour le développement de nos activités de loisirs, la Loterie Romande a toujours répondu présent. Nous lui sommes très reconnaissants.»