Lauriane, un chromosome de trop, la volonté de décrocher un stage

(rts.ch)

A l’occasion de la journée mondiale de la trisomie 21 jeudi, rencontre en vidéo avec Lauriane, une Vaudoise porteuse de ce syndrome de Down. La jeune femme va intégrer le monde professionnel le mois prochain.

Lauriane, un chromosome de trop, la volonté d’intégrer le monde professionnel L’actu en vidéo / 2 min. / le 21 mars 2019

Depuis qu’enfant elle a appris à tenir une brosse à cheveux dans sa main, Lauriane rêve de devenir coiffeuse. Un rêve qui représente un véritable défi pour cette jeune Vaudoise porteuse de trisomie 21, une anomalie chromosomique aussi connue sous le nom de syndrome de Down.

Les personnes atteintes de trisomie 21 possèdent 47 chromosomes dans chacune des cellules de leur corps au lieu de 46. Parmi les signes cliniques observables chez elles: un retard cognitif et des modifications morphologiques particulières. Le syndrome touche un enfant sur 800 de par le monde.

Le point sur cette particularité chromosomique dans CQFD:

CQFD – Publié le 21 mars 2019

Malgré son chromosome en trop, Lauriane a décidé de se battre pour intégrer le monde professionnel. En avril, elle débutera un stage d’aide-coiffeuse à mi-temps dans un salon de Renens (VD). « Depuis l’enfance, j’ai toujours voulu faire ça », confirme au 19h30 la jeune femme. « C’est un rêve car j’adore toucher les cheveux. »

Un suivi sur le long terme

Lauriane a trouvé un employeur prêt à se lancer dans cette aventure grâce à InsertH, une prestation de Pro Infirmis Vaud destinée aux personnes en situation de handicap.

Une conseillère en insertion InsertH a évalué la jeune femme. Ensemble, elles ont défini les forces et les besoins de Lauriane en tant que candidate. Quant aux employeurs, InsertH leur propose des conseils pratiques pour créer un emploi « sur mesure » selon les compétences du futur employé.

Résultat: Lauriane va réaliser un stage de trois à six mois. Et si elle et sa patronne jugent l’expérience positive, un contrat ordinaire sera signé. Le suivi par Pro Infirmis continuera, mais se fera plus léger avec le temps, jusqu’à une autonomie presque complète de la personne en situation de handicap.

« Mon objectif en tant que conseillère est que Lauriane continue à long terme à se développer professionnellement », précise Natacha Beaufort, la conseillère en insertion de la jeune femme.

Regarder le reportage du 19h30:

19h30 – Publié le 21 mars 2019

L’école inclusive, élément déterminant

Pour préparer l’arrivée de Lauriane dans son salon de coiffure, la directrice de l’établissement a rédigé un cahier des charges, qui sera adapté selon le développement de la future stagiaire. Elle a également prévenu ses clients, la majorité se montrant ouverts.

Quant à la mère de Lauriane, elle s’avoue soulagée grâce à l’action d’InsertH. « Nous serons toujours là pour nos différents enfants », explique Denise Berger. « Mais au niveau professionnel, nous passons le relais. Si des problèmes apparaissent au salon de coiffure, ce sera géré au niveau de InsertH et du salon, je ne serai pas impliquée émotionnellement dans cette démarche. »

Pour la maman de la jeune femme, un élément a été déterminant dans l’envie de Lauriane d’intégrer le monde professionnel: enfant, elle a été scolarisée dans une classe ordinaire. « A l’école, Lauriane a été nettement plus motivée au niveau du langage, au niveau de son expression et de son comportement social », indique celle qui est également membre de l’Association romande de trisomie 21 (Art21).

« Lauriane est donc à l’aise pour accueillir des clients, ce qu’elle ne serait pas forcément si elle ne s’était pas rendue à l’école ordinaire », estime Denise Berger. « La trisomie 21, cela n’empêche rien », conclut-elle, fière de sa fille.

Reportage: Chloé Steulet
Adaptation web: tmun

Revoir aussi le reportage consacré en 2006 à Lauriane:

19h30 – Publié le 21 mars 2006