La réadaptation fait encore fondre les rentes AI

(nxp/ats)

Les mesures pour la réinsertion professionnelle continuent d’augmenter, ce qui contribue à faire reculer les rentes AI depuis une décennie.


La Suisse octroie environ 15’000 rentes AI chaque année depuis 2009. (Photo: Keystone)

 

Le nombre de rentes d’assurance invalidité (AI) a diminué de 0,5% en 2018 pour atteindre 216’200. Celles nouvellement octroyées sont restées stables (15’400 contre 14’700 un an plus tôt). Les mesures pour la réinsertion professionnelle continuent d’augmenter.

Le nombre total de rentes AI perçues en Suisse et à l’étranger est en recul depuis plus de 10 ans. De janvier 2002 à janvier 2006, il était passé de 220’400 à 257’500 rentes. Depuis 2007, il a diminué de 41’300, soit 16%, a indiqué jeudi l’Office fédéral des assurances sociales (OFAS) dans un communiqué.

A titre de comparaison, le nombre de rentes nouvellement octroyées a été divisé pratiquement par deux entre 2003 (28’200) et 2018 (15’400). La tendance n’est pas nouvelle puisque depuis 2009, ce niveau oscille autour de 15’000.

Réinsertion professionnelle

En revanche, le nombre de mesures visant la réadaptation professionnelle a nettement augmenté depuis 2008: 43’500 personnes ont eu droit à une telle mesure en 2018, soit 7% de plus qu’en 2017. Ces chiffres reflètent la transformation de l’AI d’une assurance de rentes en une assurance de réadaptation, note l’OFAS.

Depuis dix ans, les assurés sont ainsi conseillés et accompagnés en fonction de leurs droits aux prestations, de leur situation individuelle, de leur état de santé, ainsi que de leurs ressources professionnelles. L’idée de l’AI est de privilégier le maintien des assurés dans le monde du travail ou de les aider à s’y réinsérer.

Contrôles

L’an dernier, l’AI a par ailleurs bouclé 1930 enquêtes ouvertes pour soupçon d’abus. Dans 610 cas, l’assurance a réduit ou supprimé la prestation de rente en cours ou renoncé à en octroyer une. Il en résulte pour l’AI, par extrapolation, des économies totales de l’ordre de 146 millions de francs, pour des coûts d’environ 7,7 millions de francs.

Sur ces 610 cas litigieux, 70 comprenaient une surveillance. Or depuis août 2017, l’AI n’ordonne plus d’observations dans le cadre de la lutte contre les abus à l’assurance. Mais cette pratique pourra être reprise puisqu’en novembre, le peuple a accepté la nouvelle base légale autorisant les détectives.

Le Conseil fédéral n’a pas encore fixé la date d’entrée en vigueur des nouvelles dispositions. Alain Berset laissait entendre qu’elles seraient introduites avant 2020.