Épilogue: À Bienne, les handicapés repassent devant les écoliers!

(Le Matin.ch)

Les parlementaires biennois ont désavoué les autorités qui voulaient devancer un atelier protégé pour l’acquisition d’une ancienne usine.

Dans la tribune du Conseil de Ville de Bienne, les handicapés et ceux qui les soutiennent en ont pleuré d’émotion: jeudi soir, les parlementaires ont refusé d’entrer en matière sur un projet mal ficelé. Ils n’ont pas validé l’acquisition pour des besoins scolaires d’une ancienne usine promise à l’atelier protégé socio-professionnel «L’Étrive».

Dans un courriel adressé aux parlementaires biennois, la directrice de l’institution Simone Jaisli leur demandait de refuser l’acquisition et l’aménagement de l’ancienne usine Victorinox. Son plaidoyer a été entendu: les parlementaires ont même refusé d’en débattre.

Bibliothèque nationale

Fondation d’utilité publique à but non lucratif, «L’Étrive» convoite l’ancienne usine Victorinox depuis une année, de manière à occuper une quarantaine de handicapés psychiques. Il s’agit pour cette fondation d’ajouter un nouveau contrat aux travaux réalisés en sous-traitance pour les grandes marques horlogères: celui conclu avec la bibliothèque nationale.

Problème, après la signature d’un contrat de vente avec la société Victorinox Swiss Army Watch, le 13 juin 2019: les autorités biennoises ont fait valoir un droit de préemption, le terrain ayant été octroyé en droit de superficie par la commune.

Manque de planification

Le reproche adressé à la direction des écoles, avant la séance du Conseil de Ville de jeudi soir, c’est son manque de planification. Un raison suffisante pour ne pas valider l’achat d’un immeuble à 2,6 millions de francs, au-dessus du prix négocié par «L’Étrive».

La direction des écoles a évoqué «un besoin urgent de nouveaux locaux» pour l’école enfantine et la scolarité obligatoire, dès l’été 2020. Le dossier est renvoyé à l’expéditeur, mais la commune va perdre son droit de préemption, limité dans le temps.

«Le contrat signé par la fondation est validé», conclut le parlementaire Mohamed Hamdaoui. Avec le popiste Peter Heiniger, ce démocrate-chrétien a déposé jeudi soir une motion urgente réclamant une solution de remplacement pour deux classes d’école enfantine et dix classes germanophones du degré secondaire.(Vincent Donzé)