Handicap : notre reporter en fauteuil

(Radio Lac)


Handicap : notre reporter en fauteuil

 

Mercredi 9 octobre, c’est la Journée internationale du handicap. A cette occasion, Radio Lac est allé voir dans les rues, le temps d’une matinée, comment cela se passe lorsqu’on est en mobilité réduite, en compagnie d’Alix – 21 ans – et de son fauteuil roulant.

Arrivée au terme de ses études, Alix va commencer dans quelques semaines à travailler comme réceptionniste. Elle souffre d’une maladie génétique qui l’empêche de se déplacer facilement et se sert d’un fauteuil roulant électrique qui ressemble à un petit scooter. « J’ai toujours été comme ça. Dans mon enfance, on m’a diagnostiqué une infirmité motrice cérébrale » explique Alix, toujours souriante et pleine d’entrain.

Les rues genevoises: parcours du combattant

Si sa vie professionnelle et sociale ressemble à celle de n’importe quelle jeune femme de son âge, ce n’est pas le cas de ses trajets. La ville n’est pas adaptée aux chaises roulantes. Pour nous rendre au café, nous avons été contraints d’emprunter de nombreux détours, par exemple autour du rond-point de Plainpalais, pour privilégier les trottoirs les plus bas. Malheureusement, il n’est pas possible de rentrer dans tous les établissements, les portes étant souvent trop étroites ou obstruées par des objets.

Transports publics non-adaptés

Pas facile non plus de prendre un tram, lorsqu’on est sur une chaise roulante. Alors que la rame approche, il faut interpeller le conducteur afin qu’il déploie une rampe. Mais cette rampe est étroite et escarpée, ce qui fait qu’il est difficile de se hisser à l’intérieur et de sortir. Dans certains cas, il est plus simple de descendre à l’arrêt d’avant, dénonce Alix. Autre problème: la place à l’intérieur du véhicule. Dans les différents trams que nous avons pris, l’espace réservé aux fauteuils roulants était toujours occupé par des poussettes et par des passagers, ce qui complique beaucoup l’accès aux transports.

Améliorer la situation

De manière générale, Genève a fait des progrès. Alix a vécu de nombreuses années à Paris: là-bas, seul 3% du réseau de métro est accessible aux personnes à mobilité réduite. Elle ne prenait donc pas les transports en commun de la ville lumière. En Suisse, la jeune femme affirme être plus autonome. Pourtant, Genève est loin de faire figure de bonne élève et Alix estime que les choses pourraient être améliorées. Elle aimerait par exemple davantage de trottoirs élevés pour entrer dans le tram. Mais également plus de passages pour traverser la route et ainsi, faire moins de détours.

L’inclusion plutôt que l’intégration

Alix estime que l’inclusion est un meilleur système que l’intégration. Pour elle, les personnes en situation de handicap ont le droit d’avoir une vie normale:

Écouter Alix

Pour elle, il s’agit de prendre du recul, pour un changement en profondeur:

Écouter Alix

Ne pas infantiliser

Peu de gens ont proposé leur aide ce matin. « Ils ont l’impression de gêner » explique Alix. Pour elle, il s’agit de ne pas infantiliser les personnes à mobilité réduite. « Certains parlent même avec des voix bizarres, comme s’ils parlaient à un enfant » regrette-t-elle. Pourtant, entre ses amies et ses passions Alix a une vie normale, la seule difficulté étant liée au déplacement.