Bienne accueille un opéra-bouffe audiodécrit

(Clin d’oeil / Journal des membres FSA)

Leonie Nyfeler, apprentie employée de commerce, Secrétariat général

À Bienne en français et à Bâle/Soleure en allemand, les personnes souffrant de problèmes de vision ont la possibilité de vivre deux opéras et d’expérimenter l’audiodescription en direct. Découverte avec les responsables de deux scènes suisses labellisées «Culture inclusive» par Pro Infirmis.

L’opéra, c’est du mouvement, du chant,de la musique, du théâtre et de la danse, le tout avec des décors et des costumes flamboyants: un feu d’artifice pour les sens. Mais qu’en est-il si la vision ne peut porter jusque vers la scène? Les personnes en situation de handicap visuel ne peuvent pas profiter entièrement des dimensions de la mise en scène d’un opéra. Une solution éprouvée est l’audiodescription «en direct», à découvrir lors de trois représentations du célèbre opéra «La Bohème» de Giacomo Puccini au Théâtre de Bâle et de trois autres représentations de l’unique opéra de Béla Bartôk intitulé «Le Château de Barbe-Bleue» au Théâtre Orchestre Bienne Soleure (TOBS).

Les professionnels en parlent

Belinda Schweizer, cheffe de projet «Culture inclusive» au Théâtre de Bâle,contextualise: «L’audiodescription en direct, c’est une équipe d’auteurs professionnels qui décrit le plus objectivement possible et avec des mots précis et nuancés des éléments visuels tels que les décors, les costumes, les expressions faciales et la gestuelle, afin de les insérer dans les intervalles libres de dialogues ou de chants.» Pour ce faire, une captation vidéo réalisée juste après la répétition générale doit permettre de rédiger un script qui décrit minute par minute ce qui se passe sur scène. «Un travail conséquent qui nécessite beaucoup d’investissement en temps et en argent»,ce que soulignent d’une même voix Joëlle Jobin, cheffe de projet «Accessibilité» pour le TOBS, et Belinda Schweizer.

Depuis une petite cabine insonorisée avec vue sur la scène, un audio-descripteur professionnel décrit les mouvements de scène en déroulant son script. C’est ce qu’entendent en direct dans leurs casques les spectateurs dans la salle. Un récepteur leur est fourni avant la représentation. À Bâle, il sera possible de recevoir l’audiodescription sur son smartphone via l’application MobileConnect. Pour Joëlle Jobin, les représentations avec audiodescription en direct ont été appréciées. La Défense des intérêts de la FSA recommande et encourage ces initiatives auprès d’autres théâtres suisses allemands.