Un foyer pour jeunes handicapés est dans le collimateur

(ats)

À Genève, le fonctionnement du foyer de Mancy qui accueille des jeunes souffrant d’autisme ou de déficiences intellectuelles fait l’objet de critiques relayées dans la presse. Le Département de l’instruction publique (DIP) admet des difficultés importantes de prise en charge d’enfants avec des troubles sévères.


Les déclarations recueillies par l’Illustré font suite à un témoignage de Natacha Koutchoumov, maman d’un adolescent atteint d’un autisme sévère mais aussi présidente de l’association Autisme Genève et co-directrice de la Comédie de Genève. (archives) KEYSTONE

 

«Il n’est pas question de maltraitance», relève Pierre-Antoine Preti, secrétaire général adjoint du DIP, dans une interview publiée dans l’Illustré paru jeudi. Il ajoute qu’une fois ces difficultés connues, des mesures ont été immédiatement mises en œuvre, dont un accompagnement de l’équipe par un professionnel de l’autisme et des investissements dans les locaux, le mobilier et les équipements.

«Un audit a été mis en place par un organisme externe pour obtenir une évaluation objective de la situation», ajoute M.Preti en précisant que la direction a changé. «Le nouveau directeur du secteur dont dépend ce foyer bénéficie d’une solide expérience du domaine», a-t-il relevé.

Blessures

Ces déclarations recueillies par l’hebdomadaire romand font suite à un témoignage de Natacha Koutchoumov, maman d’un adolescent atteint d’un autisme sévère mais aussi présidente de l’association Autisme Genève et co-directrice de la Comédie de Genève. Dans un long entretien, elle raconte comment son fils a dépéri dans ces locaux vétustes et inadaptés, sans prise en charge structurée.

Natacha Koutchoumov décrit, photos à l’appui, la contention avec un drap-housse infligée pendant des mois à son fils pour éviter qu’il ne se blesse en se mutilant. Elle déplore «des blessures qui auraient pu être évitées avec un encadrement adapté». Elle a finalement sorti son fils de ce foyer situé à Collonge-Bellerive en août 2020 après avoir observé des signes de violence physique à son égard.

Demandes en hausse

Natacha Koutchoumov compte porter plainte. Elle demande aussi un état des lieux de l’autisme à Genève. Selon le DIP, Genève a investi de moyens importants ces dernières années dans ce domaine. «Il faut réaliser que la demande a explosé depuis cinq à dix ans, au niveau des infrastructures tant scolaires que résidentielles», relève M. Preti.

Les dysfonctionnements de ce foyer avaient été révélés il y a deux semaines dans une enquête du Temps. La journaliste s’était notamment appuyée sur des témoignages d’anciens collaborateurs et de personnes encore en poste dans ce foyer qui accueille une dizaine de jeunes de 8 à 18 ans.