La fin d’une discrimination

(Lausanne Cités)


Hadrien Buclin,
Député Ensemble à gauche au Grand Conseil vaudois

 

Le Grand Conseil a accepté une motion visant à rétablir les droits politiques pour les personnes sous curatelle. Cette décision ouvre la voie à une modification de la Constitution vaudoise sur laquelle la population sera amenée à se prononcer. Les personnes affectées de troubles psychiques ou de déficience mentale qui se voient aujourd’hui privées des droits politiques vivent douloureusement cette discrimination. Nombre d’entre elles s’intéressent en effet à la vie publique et souhaitent participer aux décisions qui concernent l’ensemble de la société, de la même manière qu’elles sont capables de s’autodéterminer quant à de nombreux aspects de leur vie quotidienne. Certes, certaines personnes s’abstiendront, comme c’est le cas de nombreux autres votants, mais ce n’est pas une raison pour les exclure a priori des droits politiques. Des personnes en situation de handicap et des associations de soutien se sont mobilisées devant le Parlement le jour où la motion a été débattue pour faire entendre leur voix.

Le rétablissement des droits politiques de ces personnes serait cohérent par rapport à la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées que la Suisse a ratifiée. Celle-ci prévoit que les États parties «s’engagent à faire en sorte que les personnes handicapées puissent effectivement et pleinement participer à la vie politique». À Genève, l’an dernier, la population a soutenu le rétablissement des droits politiques des personnes en situation de handicap par près de 75% des suffrages exprimés : une décision de bon augure pour une future votation dans le canton de Vaud.