Les sirènes n’avertissent pas tout le monde

La Confédération testait mercredi son système d’alarme, destiné à prévenir la population d’une éventuelle catastrophe. La majorité des Suisses a pu constater l’efficacité des sirènes, mais ce n’était pas le cas de tout le monde. «Si les alarmes devaient sonner, toutes les personnes sourdes seraient en danger», explique Stéphane, 35 ans, directement concerné par la problématique.

Pour exprimer son sentiment d’injustice, il a participé à l’action «Alerte aux morts» orchestrée par la Fédération suisse des sourds (FSS) dans les villes de Lausanne, Bâle, Berne et Lugano. Le concept: se coucher par terre au moment où les sirènes ont retenti. «En cas de menace, le gouvernement doit être en mesure de protéger l’intégralité de la population. Ici ce n’est pas le cas. Nous exigeons la création d’un système d’alarme accessible à tous», explique la porte-parole de la FSS Sandrine Burger.Elle évoque notamment l’idée des alertes par SMS*.

*A Bâle, le centre spécialisé pour les sourds a développé, en collaboration avec la police cantonale, un système d’alarme par SMS. Les personnes malentendantes peuvent s’inscrire auprès du centre qui communique ensuite aux forces de l’ordre un numéro de téléphone. Lorsque les sirènes sont déclenchées, un message d’alerte arrive automatiquement sur les mobiles enregistrés. «C’est précisément vers ce type de solution visuelle que devrait tendre la Confédération. Le même système fonctionne très bien en Belgique», souligne la porte-parole de la FSS.

De son côté, l’Office fédéral de la protection de la population (OFPP) reconnaît qu’il y a un problème. «Pour y remédier, nous travaillons sur un projet de notification push, similaire à celui des médias, relève Kurt Münger, chef de l’information. Les tests pilotes seront effectués cette année et nous espérons être opérationnel dans le courant 2018.»

Pour Stéphane, sourd depuis sa naissance, le problème des sirènes met en exergue le manque de moyens de communication adaptés aux sourds et malentendants. «Les choses progressent, comme le sous-titrage à la télévision. Mais en cas d’urgence ou d’accident, le dialogue devient vite extrêmement compliqué, parce que souvent il n’y a pas d’interprète.»

Source : 20 min.ch

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