Le handicap aurait-il une odeur ?

Alors qu’il fêtait son anniversaire dans un restaurant lausannois, un père de famille a été obligé de quitter l’établissement avec son épouse et leur trois filles, dont l’aînée est handicapée, au motif qu’une mauvaise odeur dérangeait les autres clients.

Il témoigne «Après avoir pris nos commandes, la serveuse nous a dit que nous ne pouvions pas être servis, car une odeur dérangeait les autres clients. Elle nous parlait tout en regardant Sarah, ma fille aînée âgée de 18 ans, qui a un handicap psychomoteur.»

Indigné il a demandé à parler au patron. «Il ne pouvait pas venir, car il était au téléphone, poursuit-il. Humilié et triste qu’une personne handicapée en fauteuil roulant puisse déranger ainsi, la famille a quitté discrètement l’établissement sans faire de scandale.»

De retour à la maison, l’homme a raconté sa mésaventure sur Facebook. Son histoire a vite été partagée des centaines de fois et a reçu de nombreux commentaires de soutien. La page Facebook du bistrot a immédiatement été assaillie de messages indignés. A tel point que le patron a dû publié une vague explication dimanche, avant de carrément supprimer son compte lundi.

Le patron assure «Je n’ai jamais refusé une personne handicapée ! C’est injuste de m’accuser ainsi. Des gens se sont plaints, d’autres sont partis. Ça puait pire que la bouse, alors nous les avons priés de s’en aller, sinon nous perdions tous nos clients.»

Il faut noter que malgré le fait qu’il soit ouvert au public un restaurant est aussi un espace privé et que sauf pour une discrimination interdite par la loi, le patron peut refuser qui il veut. Par contre, une fois autorisé à l’intérieur, c’est autre chose. Si l’individu a un comportement inadéquat, comme faire du grabuge ou mendier, on peut lui ordonner de partir. Mais si un client ne sent pas bon, on peut aussi poliment l’inviter à se mettre à une autre table…