Vers des membres artificiels plus précis

Des chercheurs de l’Université de Genève (UNIGE) sont parvenus à transmettre au cerveau la perception sensorielle d’un membre artificiel. Ces recherches doivent permettre à terme de développer une nouvelle génération de neuro-prothèses bidirectionnelles plus précises.

Actuellement, le flux entre le cerveau et un membre bionique ne se fait que dans un seul sens. Les chercheurs enregistrent à l’aide d’électrodes l’activité des neurones et la traduisent en commandes. Ces actions permettent le mouvement du membre robotique, explique jeudi l’UNIGE.

Le système manque toutefois de précision, en raison notamment de l’absence de perceptions sensorielles du membre artificiel. Des neuroscientifiques de l’UNIGE ont toutefois découvert qu’il était possible de transmettre cette sensation manquante par stimulation neuronale et que son apprentissage se faisait même assez rapidement.

Souris sollicitées

Pour parvenir à cette conclusion, ils ont mené des expériences sur des souris. «Nous avons voulu voir si le rongeur était capable d’apprendre à contrôler un bras bionique uniquement à l’aide d’un retour de sensation artificielle», souligne Mario Prsa, chercheur à l’UNIGE, premier auteur de l’étude.

Grâce à un apprentissage fondé sur un système de récompense, la souris a réussi à intégrer efficacement l’information sensorielle du mouvement. Le cerveau a une aptitude naturelle à assimiler ce type d’information. «Sentir nos membres se fait sans réflexion», fait remarquer l’UNIGE dans un communiqué.

Ce type d’interface bidirectionnel entre le cerveau et la machine pourrait permettre dans le futur de faire bouger un bras bionique plus rapidement, sentir l’objet touché ou percevoir la pression nécessaire pour l’empoigner. L’étude des scientifiques genevois a été publiée dans le journal spécialisé Neuron.

Source : ATS