Un paraplégique genevois honoré au niveau suisse

C’est un personnage hors du commun. Malgré un accident de motocross qui l’a précipité dans un fauteuil roulant en 1979, François Planche s’est depuis investi sans relâche pour la cause des handicapés, au niveau cantonal officiel comme associatif. Le 10 décembre, ce dévouement hors norme a été salué par la Fondation suisse pour paraplégiques, qui l’a élu «paralysé médullaire de l’année».

«François Planche est une personne tout à fait remarquable, a déclaré Daniel Joggi, président de la FSP, lors de la remise du prix. Depuis plus de vingt ans, il a énormément œuvré pour favoriser l’application des droits à l’égalité et éliminer les discriminations ou les obstacles divers auxquels sont confrontées les personnes vivant avec un handicap, notamment ceux liés à la mobilité, la perception ou la communication.»

Beaucoup de chemin parcouru

Dans son appartement situé face à l’hôpital, François Planche, 61 ans, revient sur cette distinction: «Lorsque Daniel Joggi m’a appelé, j’ai été très étonné. Je lui ai demandé «pourquoi moi»? Ce que j’ai fait à Genève me semble naturel, car tout handicapé sait que rien n’est jamais atteint ni acquis. Aujourd’hui encore, les obstacles restent nombreux.»

Ce psychologue de profession ne boude pas son plaisir pour autant. Pas forcément pour le prix reçu, mais pour le chemin parcouru afin de tendre vers l’égalité entre valides et handicapés. Un exemple? «Avec l’association Handicap Architecture Urbanisme (ndlr: dont il fut le président de 2008 à 2015), nous avons été à l’initiative du premier article de loi sur les constructions concernant l’accessibilité dans les bâtiments, notamment ceux d’habitation.» On ne compte plus les avancées obtenues en termes de mobilité, même si du chemin reste encore à faire, comme il l’avait démontré il y a deux ans (Tribune de Genève du 9 septembre 2015) lors d’une balade en ville.

Message d’espoir

«Si ce prix peut donner de la visibilité au handicap, alors je m’en réjouis, confie le sexagénaire. Mais je voudrais relever qu’il récompense aussi ma famille, mon entourage, les associations qui me soutiennent, etc. Je n’aurais jamais pu entreprendre seul, y compris psychologiquement, ce que j’ai réalisé.»

Comme un message d’espoir, il ajoute: «Il y a encore beaucoup de choses à faire, par exemple dans le monde du travail, dans les écoles… Je souhaite que les gens se rendent compte qu’un handicapé ne fait pas partie d’une race à part; qu’ils regardent ce qui nous rassemble et s’intéressent à ce qui nous différencie sous l’angle de la complémentarité.»

Source: 24heures