Un infatigable défenseur des handicapés nous a quittés

(tdg.ch)

Il venait d’être élu «paralysé médullaire de l’année 2017», et la Tribune de Genève s’en était fait l’écho. C’était le 24 décembre dernier. Un mois et demi plus tard, ce mercredi 14 février au matin, à son domicile, François Planche ne s’est pas réveillé. Il était âgé de 61 ans.

«On perd une très belle personne, un homme qui s’est énormément investi pour la cause des handicapés…» Au téléphone, l’émotion perle dans la voix de Marjorie de Chastonay, présidente de la FéGAPH, Fédération genevoise des associations de personnes handicapées et de leurs proches.

Engagements multiples

François Planche, devenu paraplégique suite à un accident de motocross qui l’avait précipité dans un fauteuil roulant en 1979, s’était en effet rapidement engagé pour améliorer la vie des personnes à mobilité réduite, et plus largement celle de tous les handicapés. On ne compte plus les fonctions qu’il a occupées. Ce Valaisan établi à Genève, ancien dessinateur d’intérieur devenu par la suite psychologue, était de tous les combats. Il est notamment entré au comité de Pro Infirmis en 1997; il fut également président du Conseil d’éthique commun aux fondations d’Aigues-Vertes, de Clair-Bois et de Foyer Handicap, avant de présider l’association Handicap architecture urbanisme (HAU) de 2008 à 2015.

C’est au sein de cette dernière qu’il a obtenu quelques avancées majeures en termes d’aménagements tant urbains qu’au niveau des logements. Même si, comme il nous l’avait confié avant Noël, «il y a encore beaucoup à faire pour l’intégration des handicapés, par exemple dans le monde du travail, dans les écoles ou dans la mobilité. Je souhaite surtout que les gens se rendent compte qu’un handicapé n’est pas une race à part, qu’ils regardent ce qui nous rassemble et s’intéressent à ce qui nous différencie sous l’angle de la complémentarité.»

«Il n’a jamais failli à ses idées»

Amie de longue date de François Planche, Isabelle Terrier l’a côtoyé au comité de l’association HAU, où elle fut vice-présidente. Elle en est aujourd’hui la coordinatrice. «Je l’avais fait venir, se souvient-elle, parce que l’on avait envie de le suivre. François Planche nous tirait en avant. Il dégageait un tel charisme… C’était un homme très intègre, qui n’a jamais failli à ses idées et allait toujours au bout de ses actions, avec une grande modestie. Il n’aimait pas se mettre en avant. J’ai aussi une pensée pour sa famille, qu’il adorait.»