«L’art, ce n’est pas de la décoration!»

(lematin.ch)

Leur paddock est dépourvu de porte et c’est d’ailleurs ce qui a renforcé la polémique, en particulier sur son accessibilité aux handicapés. Mais dimanche, les concepteurs de l’œuvre d’art ont invité leurs supporters sur place.

 

Une petite agape sur un terrain public qui n’avait pas besoin d’autorisation: le duo Haus am Gern (Barbara Meyer Cesta et Rudolf Steiner) disposait de son œuvre jusqu’à dimanche. Mais ceux qui auraient l’idée d’y organiser un événement comme un tournoi de pétanque devront quant à eux quémander une autorisation à la police municipale.

Après l’inauguration officielle de Texas, au début de l’été, la polémique ne s’est pas dégonflée à Bienne: «Les Biennois qui passent près du paddock en le remarquant à peine se demandent en quoi ce terrain vague peut bien ressembler à de l’art», a soutenu l’éditeur du journal «Biel Bienne» Mario Cortesi dans sa chronique hebdomadaire.

Une œuvre vouée à disparaître

Ce dernier a résumé Texas ainsi: «Un enclos en bois d’un mètre de haut peint en blanc, une tribune vide. C’est tout». Pour Haus am Gern, lauréat d’un concours lancé par la société qui a construit le parking souterrain de l’Esplanade, Texas se veut pourtant une interrogation sur l’usage de l’espace public. Leur œuvre payée 80’000 francs aux frais non pas des contribuable mais des usagers du parking est appelée à disparaître lorsqu’un projet immobilier se concrétisera.

«L’art, ce n’est pas de la décoration!», soutiennent Barbara Meyer Cesta et Rudolf Steiner. Après l’accès aux handicapés, c’est la sécurité des enfants, la concurrence d’une patinoire et la crainte de vandalisme qui ont alimenté le débat, malgré le rejet de l’opposition formulée par la guilde du quartier. Une planche et une poutre composant l’enclos ont déjà été brisées, sans doute par un véhicule: les dégâts ont été réparés avant le pique-nique de dimanche.

«Texas a fait son chemin…», résument les artistes. Partiellement utilisée l’hiver dernier pour la machinerie d’une patinoire à ciel ouvert, le prairie sèche semée il y a deux ans dans le paddock a mauvaise mine. Les jardiniers municipaux devront labourer la parcelle et semer à nouveau fleurs et plantes. Une intervention devisée à 10’000 francs qui ne manquera pas de nourrir le débat…