Le nombre de décès par AVC ne recule plus en Suisse

(RTSinfo)

Le taux de mortalité par AVC diminue globalement en Europe, mais se stabilise ou augmente dans certains pays, notamment en Suisse. En cause, une augmentation du tabagisme et de la surcharge pondérale.

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Le taux de mortalité par accident vasculaire cérébral (AVC) stagne pour les femmes suisses, à en croire une étude publiée mercredi dans l’European Heart Journal, une étude qui utilise les données de l’Organisation mondiale de la santé pour la période entre 1980 et 2016.

En Suisse, 16’000 personnes sont victimes d’un AVC chaque année, soit un AVC toutes les 30 minutes. Un quart des victimes en meurent. L’AVC est la troisième cause de mortalité en Suisse, après les maladies cardiovasculaires et les cancers. Quelque 40% des victimes se remettent complètement, tandis qu’un tiers des personnes touchées restent handicapées. Quinze pourcent des victimes ont moins de 65 ans.

Une prévention efficace

Patrik Michel, médecin chef du Centre cérébrovasculaire du CHUV, explique dans l’émission CQFD de la RTS que durant les 20 à 30 dernières années, la prévention de l’AVC avait bien progressé, notamment grâce à l’effort des généralistes: « La tension artérielle a diminué dans l’ensemble, on fume moins, on mange mieux et on fait plus de sport qu’il y a quelques années. »

En revanche, indique le spécialiste, les femmes – en particulier les jeunes – fument toujours autant voire un peu plus qu’avant. « C’est un problème majeur » qui explique en partie la stagnation du taux de mortalité dans cette partie de la population. La surcharge pondérale est aussi en hausse, de manière plus marquée chez les femmes que chez les hommes.

Péjoration en Europe de l’Est

En Europe de l’Est, particulièrement en Pologne ou en Russie, la situation est nettement plus sombre, avec une forte augmentation du nombre d’AVC, qui représente un taux deux à trois fois supérieur au taux en Suisse. Patrik Michel indique que les messages de prévention se sont émoussés, les visites chez le médecin sont plus rares et les moyens politiques font défaut.

Stéphane Délétroz/ebz