Un camp de ski à Saas Fee pratique l’inclusion des personnes en situation de handicap

(Le Nouvelliste)


L’inclusion n’est pas qu’un mot pour l’association alémanique Blindspot. Cette organisation la rend concrète à travers ses projets, comme le camp de ski annuel à Saas-Fee.

 

PAR CHRISTINE SAViOZ
HANDICAP Cinquante-huit personnes, de 15 à 30 ans, dévalent les pistes de la station haut-valaisanne pour l’édition 2018-2019 du camp organisé par une association alémanique. Parmi les participants, des personnes avec et sans handicap.

L’inclusion n’est pas qu’un mot pour l’association alémanique Blindspot. Cette organisation la rend concrète à travers ses projets, comme le camp de ski annuel à Saas-Fee. Pour la treizième année consécutive, cinquante-huit jeunes de 15 à 30 ans, avec ou sans handicap, passent une semaine sur les pistes du domaine skiable haut-valaisan. «L’objectif est de combattre les préjugés notamment en montrant que tout le monde a droit à ces activités et peut y participer. C’est une possibilité aussi de rendre l’inclusion visible et plus compréhensible. Ce n’est pas juste l’occasion de faire du sport, mais aussi de voir ce que la diversité peut amener à chacun», explique Malika Véron, cheffe de projet et responsable marketing de Blindspot.

Parmi les participants, vingt-trois sont en situation de handicap. Les formes de handicap présentes sont diverses, de la paraplégie à la malvoyance en passant par l’autisme. «Une des conditions est que les participants puissent communiquer entre eux pour qu’il y ait un échange», note Malika Véron.

Confiance en soi accrue après le camp

Une vingtaine d’accompagnants entourent les jeunes participants hébergés dans deux maisons de Saas-Fee. «Nous travaillons en partenariat avec la station qui nous a bien accueillis dès le départ, démontrant ainsi une volonté de promouvoir l’inclusion. C’est pourquoi nous y retournons chaque hiver», explique la cheffe de projet. Le camp permet également aux jeunes d’apprendre à vivre ensemble et d’avoir une meilleure compréhension les uns des autres.


Les camps de ski de Blindspot sont ainsi un pas de plus vers l’inclusion. Même s’il reste du Chemin.

 

Ainsi, à l’issue de la semaine de ski, des liens forts se sont créés. «Au début, on perçoit les craintes, surtout des parents, et à la fin, on voit qu’un développement personnel a eu lieu, que les personnes ont davantage confiance en elles et qu’elles ont créé un contact avec les autres», remarque Malika Véron. Elle donne l’exemple d’une jeune fille en situation de handicap à qui des adolescentes de son âge ont demandé son numéro de natel à l’issue du séjour pour garder des liens. «Sa maman était très émue, car c’était une des rares fois que sa fille n’avait pas à faire le premier pas.»

Les camps de ski de Blindspot sont ainsi un pas de plus vers l’inclusion. Même s’il reste du Chemin. «Certes, aujourd’hui, on en parle un peu plus, mais on n’en parle pas encore assez. Et surtout il existe très peu d’offres inclusives», lance Malika Véron. Et ce alors que cela fait cinq ans déjà que la Suisse a ratifié la convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées et prônant une société égalitaire.