Les assureurs proposent des prothèses dépassées

La vie de Gérald Vouilloz a basculé le 1er avril 2001, au guidon de sa moto. L’ingénieur en robotique est fauché par un automobiliste. Sa jambe gauche est arrachée à mi-cuisse, son bras gauche tient à peine à son corps. S’ensuivent treize mois d’hôpital, 128 fractures, deux mois de coma.

Depuis, l’habitant de Vauderens (FR) se bat pour obtenir une prothèse robotisée lui permettant de marcher de façon fluide et sécurisée. Son assurance-accidents, la Suva, ne finance qu’un modèle de base, mécanique.

La Suva refuse de rembourser une prothèse plus perfectionnée qu’elle lui avait pourtant permis de tester, un genou robotisé nommé C-Leg.

Il a saisi la justice et, en novembre 2013, le Tribunal cantonal de Fribourg lui a donné raison, contraignant la Suva à financer l’appareillage. L’assurance a fait recours devant le Tribunal fédéral. Me Jean-Michel Duc s’indigne  » la Suisse a les invalides les plus mal équipés d’Europe! On les laisse avec une jambe de bois. »

S’il obtient gain de cause, ce jugement pourrait faire jurisprudence, permettant à d’autres amputés de bénéficier de ce genou.

Jean-Philippe Ruegger directeur de l’Office AI du canton de Vaud relève la problématique des nouvelles technologies « Très bientôt, des appareillages extrêmement sophistiqués qui ne sont encore que des prototypes seront proposés à la vente, et les personnes handicapées vont les demander. Or, ce n’est pas parce qu’une nouvelle technologie sort que l’assuré y a automatiquement droit« .

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