Journée de la surdicécité: au moins 50’000 personnes en Suisse sont malvoyantes et malentendantes

(Le Nouvelliste)

Au moins 50’000 personnes en Suisse sont à la fois malvoyantes et malentendantes. Des actions ont été organisées à travers la Suisse ce jeudi dans le cadre de la journée internationale consacrée à ce double handicap.


Méconnue, la surdicécité était au coeur de la journée de jeudi. (illustration) kurzschuss photography gmbh / Damian Imhof

 

Ne pas ou peu entendre et ne pas ou peu voir: tel est le double handicap qui touche au moins 50’000 personnes en Suisse. Méconnue, la surdicécité était au cœur de la journée de jeudi.

Dans le cadre de la journée internationale consacrée à ce double handicap, l’Union centrale suisse pour le bien des aveugles (UCBA) a distribué des papillons dans plusieurs gares de Suisse. L’occasion de rappeler que les individus touchés par la surdicécité rencontrent des difficultés à communiquer, s’orienter, se déplacer et accéder à l’information.

Ces différents obstacles les incitent à limiter les interactions d’où un certain isolement social. Pour entrer en contact avec une personne atteinte de surdicécité, Carol Lagrange responsable romande de la communication de l’UCBA, précise « qu’il ne faut pas avoir peur de lui toucher le bras ou l’épaule ».

Syndrome d’Usher

Plus de 200 personnes sont atteintes de surdicécité dès leur naissance en Suisse. Et elles sont environ 400 à être touchées par le syndrome d’Usher, une maladie génétique qui provoque une perte d’audition associée à une déficience visuelle progressive.

A cette population s’ajoutent des seniors de plus de 65 ans qui, petit à petit, perdent leurs capacités auditive et visuelle. Au total, ce sont jusqu’à 200’000 personnes qui pourraient être affectées en Suisse, selon certaines statistiques.

Art à toucher

Dans le parc Légende d’Automne à Montbenon à Lausanne où se trouve un parcours de sculptures conçu pour que les personnes avec un handicap visuel puissent « voir » l’art avec leurs doigts, l’UCBA a par ailleurs organisé une immersion dans l’environnement des personnes sourdaveugles. L’artiste Sara H, sculptrice à l’origine du projet, ainsi que des personnes souffrant de surdicécité ont présenté et visité le site.

www.ucba.ch et www.legendedautomne.ch

Conductrice d’un fauteuil électrique égarée sur l’autoroute A2

(20min.ch)

La conductrice d’un fauteuil électrique s’est égarée sur l’autoroute A2, mardi après-midi. Un chauffeur de camionnette l’a escortée jusqu’à l’arrivée de la police.

Un chauffeur alémanique a été témoin d’une scène pour le moins inhabituelle alors qu’il circulait sur l’autoroute A2, mardi après-midi à hauteur de Bâle. «Quand la camionnette qui me précédait s’est écartée, j’ai vu une conductrice de fauteuil électrique en train de circuler sur l’autoroute», raconte Sven R.* à nos confrères de de 20 Minuten.

Le chauffeur a aussitôt ralenti et allumé ses feux de détresse, tout en prenant soin de rester derrière le fauteuil électrique afin de le protéger des autres véhicules.

«En même temps, j’ai appelé la police et suis resté en contact permanent avec la centrale», raconte Sven*. Pendant ce temps, l’utilisatrice du fauteuil roulant continuait à circuler sur la voie de droite, imperturbable. «Lorsque nous avons atteint un tunnel, elle a même allumé les phares de son fauteuil. Elle ne m’a pas semblé confuse», ajoute le chauffeur.

Progressivement immobilisée

À la sortie du tunnel, Sven* a profité d’un tronçon où la route est rétrécie sur une seule voie pour s’approcher d’avantage de la femme en fauteuil et lui suggérer de s’arrêter. Ce qu’elle a fait sans sourciller.

Le chauffeur a ensuite demandé si elle savait où elle se trouvait, ce à quoi la femme, âgée d’une quarantaine d’années, a répondu: «Oui, sur la route». Quand il lui a expliqué qu’ils étaient en fait sur l’autoroute, la conductrice du fauteuil a rétorqué: «Justement, j’étais étonnée par la vitesse à laquelle circulaient les voitures aujourd’hui».

La femme expliquera plus tard qu’elle souhaitait faire des achats chez un grossiste et qu’elle s’est simplement perdue.

«Personne n’est venu en aide»

Au bout de cinq minutes, la police est arrivée sur place pour intercepter la femme égarée et l’escorter vers la sortie la plus proche. «J’ai eu l’impression d’attendre des heures», raconte Sven*, qui déplore le manque de soutien des autres automobilistes: «Une seule personne m’a demandé si elle pouvait m’aider d’une façon ou d’une autre. Tout le monde regardait ou filmait la scène. Cela me rend triste et en colère».

La femme devra finalement s’acquitter d’une amende, a affirmé le porte-parole de la police bâloise Martin Schütz. Ce dernier a aussi félicité Sven*, estimant qu’«il est intervenu avec précaution» et que son soutien a été «précieux».

*Nom connu de la rédaction

Travailler trop longtemps expose au risque d’AVC

(nxp/afp)

Les actifs travaillant plus de 10 heures par jour au moins 50 jours par an présentent un risque plus important de faire un accident vasculaire cérébral, selon une étude.

Le risque de survenue d’accidents vasculaires cérébraux (AVC) apparaît doublé chez ceux qui ont été exposés pendant au moins dix ans à un travail prolongé, selon l’étude parue jeudi dans le journal spécialisé Stroke, revue de l’American Heart Association.

L’étude sur l’association entre temps de travail prolongé et risque d’AVC a été réalisée par une équipe française de l’hôpital Raymond-Poincaré (AP-HP à Garches, dans les Hauts-de-Seine), des universités de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines et de Paris-Saclay (région parisienne) avec l’Inserm. Ce travail s’appuie sur les données de la cohorte française Constances (sur l’âge, le sexe, le temps de travail et le fait de fumer ou non) qui regroupe 200’000 personnes âgées de 18 à 69 ans consultant des centres d’examens de santé.

Un entretien médical complémentaire a permis d’identifier d’autres facteurs de risques cardiovasculaires et de précédents AVC. Les personnes employées à temps partiel et celles qui avaient déjà eu un AVC avant d’avoir un temps de travail prolongé ont été exclues de l’étude.

Sur les plus de 140’000 patients retenus, 0,9% ont rapporté un AVC, 29,6% (42.542) des temps de travail prolongés et 10,1% (14’481) des temps de travail prolongés sur plus de dix ans, indique l’Assistance Publique des hôpitaux de Paris dans un communiqué. La notion de temps de travail prolongé a été définie comme étant de dix heures minimum par jour pendant au moins 50 jours par an.

Ainsi, le temps de travail prolongé a été associé à un risque de survenue d’AVC 29% plus important dans la population concernée que dans celle travaillant moins, selon l’AP-HP. «Etre exposé à un temps de travail prolongé sur dix ans minimum est fortement corrélé à la survenue d’AVC, avec un risque doublé dans cette population par rapport à celle travaillant moins».

L’association est plus significative chez les moins de 50 ans après prise en compte des facteurs de risque habituels, remarquent les chercheurs qui n’ont relevé aucune différence entre les femmes et les hommes.

L’étude ne permet pas de conclure à un lien de causalité. Néanmoins, elle montre «une association significative» entre risque de survenue d’AVC et temps de travail prolongé sur une période égale ou supérieure à dix ans et confirme ainsi les conclusions d’une méta-analyse (analyse d’une série d’études, ndlr), publiée en 2015 dans la revue médicale The Lancet, sur l’excès de risque d’AVC lié à un travail prolongé.

Les nouveaux résultats pourront être utilisés pour la «prévention individuelle et globale», notent les auteurs même s’ils «devront être approfondis par des études complémentaires».

Sensibiliser au quotidien des sourdaveugles

(nxp/ats)

A l’occasion de la journée internationale de la surdicécité ce jeudi, l’UCBA distribuera des flyers dans certaines gares de Suisse pour sensibiliser les passants.


On parle de surdicécité lorsqu’une personne vit avec une atteinte simultanée de sa vue et de son ouïe. (Photo: AFP)

 

Dans le cadre de la journée de la surdicécité ce jeudi 27 juin, des fascicules seront distribués dans les gares de Lausanne, Genève, Neuchâtel, Zurich, St-Gall et Berne afin se sensibiliser le public au quotidien des quelque 50’000 personnes malentendante-malvoyante en Suisse.

Sur le flyer, un lien renverra à une vidéo où l’on voit une personne malvoyante et malentendante se préparer un chocolat froid. Trouver le cacao, ouvrir l’emballage, verser le lait sans qu’il ne déborde du verre: tels sont les défis auxquels elle doit notamment faire face.

 

Dans un communiqué, l’Union centrale suisse pour le bien des aveugles (UCBA) rappelle que les personnes atteintes de surdicécité ne peuvent compenser la perte de l’ouïe par la vue ou la perte de la vue par l’ouïe. Elles souffrent par ailleurs souvent d’isolement social.

Soutien de Berne aux camps de sports scolaires

(ats/nxp/lematin.ch)

Le Conseil fédéral veut accorder des subventions supplémentaires aux écoles pour qu’elles puissent organiser des camps sportifs.


Convaincu des bienfaits du sport chez les jeunes, Berne veut intensifier son soutien au programme Jeunesse et Sport. Image: Keystone

 

Les écoles devraient continuer à pouvoir organiser des camps de sports. Le Conseil fédéral veut leur accorder des subventions supplémentaires pour pallier le recul de la participation financière des parents. Il a mis en consultation vendredi jusqu’au 16 octobre les adaptations de plusieurs ordonnances.

Convaincu des bienfaits du sport chez les jeunes, le gouvernement veut intensifier son soutien au programme Jeunesse et Sport. Il veut également renforcer son aide aux camps et cours destinés aux personnes en situation de handicap.

Douze francs par jour

La responsabilité des activités scolaires obligatoires est du ressort des cantons. Cependant, les camps de sport scolaires obligatoires soutenus par la Confédération sont un cas particulier s’ils sont organisés selon les règles établies par Jeunesse et Sport.

Actuellement, la contribution maximale allouée par J S s’élève à 7,60 francs par jour et par participant. Le Conseil fédéral propose qu’il soit possible dans un premier temps d’augmenter ce montant à 12 francs. Le Tribunal fédéral avait fixé le plafond à 16 francs. Le gouvernement souhaite ainsi contrer une baisse possible du nombre de ces camps. Tous les organisateurs bénéficieraient des montants plus élevés, précise-t-il.

Intégrer le handicap

Le Conseil fédéral veut mieux intégrer le handicap dans le monde du sport. Il soutiendra financièrement les activités J S auxquelles participent des enfants et des adolescents handicapés. Une subvention supplémentaire de 60 francs par jour et par personne sera accordée pour les camps. La charge annuelle supplémentaire devrait s’élever à 120’000 francs.

Par ailleurs, le programme J S doit s’ouvrir à de nouvelles disciplines comme le cyclocross, les danses standards ou latines, l’équitation, le trampoline, le tir à l’arc ou encore l’arbalète. Aucun nouveau sport n’a pu être admis depuis 2009 à cause d’un moratoire. Les frais de voyage des responsables participant à des cours devraient être pris en charge.

Le projet du Conseil fédéral engendrera des frais compris entre 9,4 et 11 millions de francs par année. Ces dépenses seront absorbées par les crédits existants.