Emploi

(ats/parlament.ch)

Les personnes à l’assurance-invalidité (AI) en recherche d’emploi doivent être prises en compte lors de l’application du principe de la préférence nationale. Le Conseil des Etats a donné suite lundi tacitement à une motion de Pascale Bruderer (PS/AG) en ce sens.

Les mécanismes prévus dans la mise en oeuvre de l’initiative « contre l’immigration de masse » ne sont pas assez aboutis, a regretté la motionnaire. Les personnes qui souffrent d’une atteinte due à une maladie, un accident ou un handicap et qui ne sont pas inscrites auprès d’un office régional de placement (ORP) sont exclues de l’application du principe de la préférence nationale, a-t-elle précisé.

Aucune restriction ne s’applique aux personnes qui reçoivent des prestations de l’AI, a souligné le ministre de l’économie Guy Parmelin. Tous les demandeurs d’emploi peuvent s’inscrire au service public de l’emploi. Le Secrétariat d’Etat à l’économie veille à ce que les conditions d’accès au service public de l’emploi soient les mêmes dans toute la Suisse.

Dans le cadre de la révision actuelle de la loi, le Conseil fédéral tiendra cependant compte cette motion. Il va prendre les mesures qui s’imposent afin notamment d’améliorer l’accès à ces offres d’emploi dans les offices de l’AI.

Le dossier passe au National.

Mouvoir son fauteuil roulant par la pensée

(nxp/ats)

L’EPFL a débuté des études cliniques sur des fauteuils roulants capables d’être déplacés par la seule force de son cerveau.


C’est une coiffe à électrodes qui enregistre les impulsions électriques du patient et les transmet à un ordinateur qui les traduit en commandes. (Photo: EPFL)

 

Des patients paralysés testent actuellement à Bochum (D) des fauteuils roulants pouvant être dirigés par la pensée grâce à une interface cerveau-machine développée à l’EPFL. Cela demande encore beaucoup de concentration et de motivation de la part des patients.

Cette étude clinique a été présentée lundi à la clinique universitaire Bergmannsheil à Bochum. Sur les dix patients participant au projet, quatre sont désormais capables, au terme de plusieurs semaines d’entraînement, de diriger leur fauteuil au travers d’un parcours d’obstacles simple, a indiqué le neurochirurgien Ramon Martínez-Olivera.

La conduite autonome leur demande encore beaucoup d’efforts, et il reste beaucoup de chemin à faire jusqu’à ce que cette technique soit mise sur le marché. Néanmoins, le fait que cet appareillage passe désormais au stade des études cliniques est un pas important, ont relevé les chercheurs.

C’est une coiffe à électrodes qui enregistre les impulsions électriques du patient et les transmet à un ordinateur qui les traduit en commandes. Cette interface a été développée au laboratoire du professeur José del R. Millán, directeur de la chaire Defitech sur les interfaces cerveau-machine à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL).

Premier manuel sur la participation culturelle en Suisse

(Office fédéral de la culture)

Un nouveau manuel documente l’état actuel des discussions et des connaissances sur le thème de la participation culturelle et indique des pistes pour promouvoir cette participation. La publication en trois langues est éditée par le Dialogue culturel national.

 

Le manuel donne un aperçu de l’histoire et de la notion de participation culturelle, explore les champs d’action de la participation et propose des pistes d’action concrètes. Il s’adresse en particulier aux services de promotion de la culture privés et publics.

Ces dernières années, la participation culturelle s’est imposée comme une notion clé dans le débat sur la politique culturelle et sociale. Promouvoir la participation culturelle, c’est faire en sorte que le plus grand nombre possible de personnes puissent se confronter à la culture, à titre individuel ou collectif, et donner libre cours à leurs propres formes d’expression culturelle. Le renforcement de la participation culturelle est une importante préoccupation partagée par les communes, les villes, les cantons et la Confédération. Car participer à la vie culturelle permet à l’individu de prendre conscience de son environnement culturel, de développer sa propre identité culturelle et de contribuer ainsi à la diversité culturelle de la Suisse. La participation culturelle est l’un des axes stratégiques de la politique culturelle de la Confédération depuis 2016

Le manuel rassemble des contributions en allemand, en français et en italien, chacune d’entre elles étant précédée d’un résumé dans les trois langues. La publication est disponible en librairie et peut également être téléchargée gratuitement en PDF sur les sites internet de l’Office fédéral de la culture, de la Conférence des délégués cantonaux aux affaires culturelles (CDAC), de la Conférence des villes en matière culturelle (CVC) et des éditions Seismo.

Le Dialogue culturel national a été institué en 2001. Il réunit des représentantes et représentants des autorités politiques et des organes de promotion de la culture des cantons, des villes, des communes et de la Confédération. Son travail se fonde sur une convention signée en 2011 et sur le programme de travail 2016-2020 adopté en avril 2016. Les autorités politiques forment l’organe de pilotage stratégique du Dialogue culturel national, qui réunit le chef du Département fédéral de l’intérieur (DFI), des représentantes et représentants de la Conférence suisse des directeurs cantonaux de l’instruction publique (CDIP), de l’Union des villes suisses (UVS) et de l’Association des communes suisses (ACS).

Téléchargement du manuel en allemand,français et italien

«Au guichet, je lis sur les lèvres»

(le matin)

Un député bernois demande une reconnaissance de la langue des signes dans l’administration. Béatrice Grimm applaudit.


Le député bernois Mohamed Hamdaoui (à d.) veut faciliter l’accès des sourds dans l’administration.Souvent mal comprise aux guichets, Béatrice Grimm (à g.) apprécie la démarche du politicien. Image: DR

 

Au guichet de La Poste, mercredi à Bienne, Béatrice «Bea» Grimm s’est fait comprendre sans difficulté, malgré sa surdité. «On n’a pas besoin de dialoguer pour payer une facture ou envoyer un paquet», sourit-t-elle. Mais quand il s’agit de renouveler un passeport ou de discuter des impôts, il en va tout autrement.

Pour obtenir un dialogue, Béatrice Grimm demande au fonctionnaire de la regarder: «Au guichet, je lis sur les lèvres», dit-elle. Une attention qui n’est jamais accordée très longtemps: «Le fonctionnaire retourne vite à son clavier», rapporte Bea.

Rotation du personnel

La surdité est pour elle un handicap de communication, rien de plus. S’écrire au lieu de se parler ne paraît pas compliqué, mais le problème, c’est la rotation du personnel aux guichets: «Il faut tout reprendre à zéro à chaque fois», déplore Béatrice Grimm.

Un paraplégique se déplace en chaise roulante, un aveugle tient une canne blanche, mais le handicap d’un sourd est invisible, ce qui ne facilite pas la compréhension.

À Bienne, la problématique concerne 30 sourds identifiés comme tel. En Suisse, ils sont 10 000, parmi 800 000 malentendants.

Animatrice socio-culturelle

Comment favoriser l’intégration des sourds? «Par la sensibilisation!», répond Bea du tac au tac. Problème supplémentaire dans une ville bilingue: «Je dois connaitre la langue de mon interlocuteur pour deviner les mots prononcés», explique Béatrice Grimm, animatrice socio-culturelle à la Fédération suisse des sourds.

À Bienne, Béatrice Grimm ne connaît aucun fonctionnaire connaisseur de la langue des signes. Cette ignorance motive l’intervention parlementaire du député bernois Mohamed Hamdaoui, rendu sensible par la polio au statut des handicapés de toutes sortes.

Motion contraignante

Dans une motion contraignante, ce député demande une loi «permettant d’apporter une reconnaissance officielle de la langue des signes», comme à Genève et à Zurich. Selon ce démocrate-chrétien, «apporter une reconnaissance officielle de la langue des signes permettrait de favoriser l’intégration sociale de personnes exclues».

Ses exigences: la garantie d’un accès «adapté au système judiciaire, à l’administration et aux services publics aux personnes communiquant par le langage des signes», mais aussi la promotion de l’enseignement de la langue des signes dans les écoles et une sensibilisation des entreprises et l’ensemble de la société civile.

Minorité silencieuse

S’il est sensible à cette minorité silencieuse dont, dit-il avec malice, «on n’en entend pas parler», c’est en raison de sa mobilité entravée par la polio: «Le besoin de reconnaissance, je connais», dit-il pudiquement.

Explication de Béatrice Grimm: «La loi nous accorde le droit à une traduction, à l’instar d’une personne étrangère, mais elle ne nous est pas accordée automatiquement, par exemple lors d’une soirée de parents».

Formation au langage

En attendant l’introduction du formation au langage des signes dans l’administration, Béatrice Grimm tente d’accéder à un employé qui la connaît, ce qui ne coule pas de source quand l’accès à un guichet dépend d’un distributeur de tickets.

Animatrice à la Fédération suisse des sourds, Béatrice Grimm œuvre dans le canton du Jura pour l’application d’une idée simple: «Pour obtenir un passeport ou s’enregistrer à l’hôpital, les questions formulées oralement sont toujours les mêmes: pourquoi ne pas établir un questionnaire?», suggère Béatrice Grimm. Il y a du pain sur la planche.

Assemblée des délégués de Pro Infirmis 2019 / Grève des femmes : Pro Infirmis contre les discriminations multiples

(gretler.com/ots)

La 100e Assemblée des délégués de Pro Infirmis, qui a lieu aujourd’hui à Neuchâtel, est placée sous le signe des femmes en situation de handicap. Pro Infirmis demande des mesures afin que les discriminations multiples touchant les femmes en situation de handicap cessent. Cet après-midi, Pro Infirmis se joindra aux cortèges à Neuchâtel, Bellinzone et Zurich, en compagnie de femmes concernées.

« Nous demandons un plan d’action comportant des mesures et des projets qui renforcent l’autonomie des femmes en situation de handicap, assurant ainsi leur plein épanouissement. Nous demandons également une révision conséquente de la LAI et de la LPP, afin que les femmes en situation de handicap ne soient plus désavantagées.

Nous demandons la création de structures spécialisées, comme des organes de médiations aux niveaux communal et fédéral, afin que les femmes en situation de handicap reçoivent un soutien adéquat. Nous demandons que les femmes en situation de handicap soient toujours impliquées en politique et dans les projets de recherche traitant de thèmes comme la violence. Tant que les femmes en situation de handicap sont désavantagées par les dispositions de la LAI, reçoivent plus rarement des rentes AI, sont davantage touchées par la discrimination salariale et ont plus de difficultés à concilier activité professionnelle et famille, des mesures de soutien ciblées, comme des quotas, sont nécessaires », explique Felicitas Huggenberger, directrice de Pro Infirmis.

L’Assemblée des délégués a adopté le rapport annuel et le rapport financier 2018 de Pro Infirmis. Malheureusement, l’organisation n’a pas réussi à augmenter notablement ses recettes en 2018. En effet, les subventions découlant du contrat de prestations avec l’Office fédéral des assurances sociales (OFAS) sont gelées depuis de nombreuses années et les dons reçus stagnent. Afin de répondre à la forte demande de prestations, il a été nécessaire de puiser dans les réserves depuis quelques années. C’est seulement ainsi que nous avons, jusqu’à présent, pu éviter que les personnes en situation de handicap ne fassent les frais d’une situation financière difficile.

– Le rapport annuel et le rapport financier 2018 sont disponibles sur : www.proinfirmis.ch