L’Atelier pour aveugles de Brigue (VS) qui n’employait aucun aveugle subit le contrecoup des articles de presse négatifs.

(20min.ch)

La publication d’un article de «Blick» a eu l’effet d’une bombe: début septembre, le quotidien alémanique écrivait que l’Atelier suisse des aveugles et des malvoyants de Brigue (VS) n’engageait aucun aveugle.


(Photo: SBWS)

 

La Fédération suisse des aveugles et malvoyants (FSA), la conseillère d’Etat valaisanne Esther Waeber-Kalbermatten tout comme l’Union centrale suisse pour le bien des aveugles (UCBA) s’étaient empressées de se distancier de l’établissement. Le groupe régional valaisan de la FSA continue pour sa part de soutenir l’atelier et l’AI n’exclut pas non plus de continuer sa collaboration.

«Grandes répercussions»

Reste que deux mois après les faits, nombre de clients semblent avoir été déstabilisés par les différents articles de presse, écrit le «Walliser Bote». Dans un entretien accordé la semaine dernière au quotidien haut-valaisan, Michael Kamphausen, responsable du personnel de l’atelier de Brigue, confie: «Les articles négatifs ont eu de grandes répercussions sur nos affaires.»

Contacté en ce début de semaine par «20 minutes», il confirme que le chiffre d’affaires a reculé de 55% depuis que cette affaire a éclaté. Pour y faire face, Michael Kamphausen explique aussi avoir déposé une demande de chômage partiel pour six personnes travaillant dans l’atelier. Or, cette demande vient d’être rejetée. «Nous ne recevons aucune aide financière pour maintenir les places de travail de nos collaborateurs handicapés. Nous devons donc nous en sortir par nos propres moyens.»

«C’est ça la source du problème»

Michael Kamphausen ajoute: «C’est d’autant plus regrettable que nous ne sommes pas responsables de cette situation. Notre réputation a subi de gros dommages après la publication de l’article de ‘Blick’. C’est ça la source du problème. Mais malheureusement, ça ne suffit pas pour toucher du chômage partiel.»

Pour finir, le responsable du personnel précise que la priorité consiste actuellement à regagner la confiance des clients afin qu’ils continuent à acheter leurs produits. Sinon, conclut-il, des emplois seraient menacés.

Handicap attesté

Dans un communiqué diffusé en octobre, le groupe régional Valais de la FSA rappelle que tous les employés de l’atelier de Brigue souffrent d’un handicap visuel attesté. Selon le caissier, Ernst Lochmatter, ce handicap leur rendrait la vie de tous les jours difficile. Confronté au fait qu’il n’y a pas d’aveugles dans l’atelier, il avait répondu en septembre dernier: «Nous ne trouvons simplement pas de non-voyants souhaitant travailler ici. La dernière personne aveugle ayant travaillé dans l’atelier à Brigue a 70 ans. De nos jours, les jeunes aveugles sont intégrés très tôt dans le monde professionnel. Ils ne s’intéressent donc pas aux postes offerts par l’atelier.»

Vente de produits importés

L’atelier de Brigue ne produit que des balais et des brosses. Cependant, il vend également des serviettes, des peignoirs ou des chaussettes importés d’Allemagne et d’Autriche. Ces produits, présentés sur le site de l’organisation et dans un catalogue, affichent des prix nettement supérieurs à la pratique. Et sans préciser qu’ils ne sont pas fabriqués à Brigue.

Interrogé à ce sujet par le «Walliser Bote», Michael Kamphausen explique: «Nous ne faisons volontairement pas la différence entre les articles produits en Suisse, en Autriche et en Allemagne parce que nous nous voyons comme une communauté.» Et d’ajouter: «D’une part, nous voulons informer correctement les gens et d’une autre part nous voulons garantir les postes de travail de nos employés. Et pour ça, ce n’est pas utile d’avoir des clients qui n’achètent plus que des produits d’une seule région.» Dans tous les cas, Kamphausen assure que le catalogue sera adapté afin d’éviter que les gens pensent que les produits sont uniquement fabriqués par des personnes totalement aveugles.

Et en ce qui concerne les prix supérieurs à la pratique, Kamphausen explique: «Nous sommes un employeur comme les autres. Nous ne recevons ni de soutiens financiers réguliers ni de dons. On ne peut donc pas comparer nos prix avec ceux pratiqués par des institutions subventionnées.»

Les voitures électriques devront faire du bruit

(nxp/ats)

Une loi stipule que les voitures électriques feront du bruit à partir de la mi-2019. Pour la fédération suisse des aveugles, le règlement ne va pas assez loin.


La ministre des transports Doris Leuthard roule en voiture électrique depuis au moins janvier 2015. (Photo: Keystone)

 

Les voitures électriques devront faire du bruit sur les routes helvétiques dès la mi-2019, rapporte la NZZ am Sonntag. La Suisse a repris la législation européenne.

Un système acoustique, générant des bruits de moteur par des haut-parleurs externes étanches à l’eau, doit être installé, a indiqué Thomas Rohrbach, porte-parole de l’Office fédéral des routes (OFROU), confirmant à Keystone-ATS l’information du journal alémanique. Cela s’appliquera aux nouveaux modèles.

Cela vaudra aussi pour les nouveaux véhicules à pile à combustible et aux voitures hybrides. A partir de 2021, les modèles fonctionnant avec l’ancienne technologie devront aussi être tous être vendus avec ce nouvel équipement («Acoustic Vehicle Alerting System»). En revanche, les voitures électriques déjà en circulation ne devront pas être adaptées.

Le son émis par les haut-parleurs est cependant nettement plus faible que le bruit engendré par les moteurs à benzine ou diesel. Cette mesure ne constitue donc pas une nouvelle brèche dans la problématique du bruit, selon le porte-parole de l’OFROU.

Important pour les malvoyants

Ce système acoustique est très important pour les aveugles et malvoyants. Les modes de transport silencieux représentent en effet un grand danger pour cette catégorie de personnes, selon Alfred Rickli, porte-parole de la Fédération suisse des aveugles et malvoyants.

La fédération veut cependant que la Suisse aille plus loin que les exigences de l’Union européenne (UE), notamment en obligeant les voitures à l’arrêt à faire du bruit. Les vélos électriques rapides devraient aussi être astreints à la nouvelle directive européenne. Sur les 4,5 millions de voitures répertoriées à la fin 2017 en Suisse, seules 15’000 d’entre elles étaient électriques et 67’000 hybrides.

L’OFROU relève que 98,5% des véhicules qui sont mises sur le marché en Suisse correspondent aux normes de l’UE. Faire cavalier seul s’avérerait relativement difficile à appliquer. Des accords devraient être résiliés.

Concernant les demandes de la Fédération des aveugles pour les vélos électriques rapides, le porte-parole précise qu’il n’y a rien de prévu sur ce plan-là en Suisse. Une éventuelle obligation de disposer d’un phare allumé de jour est à l’étude.

Trois suisses primés pour leur engagement «altruiste pour le bien de leurs semblables»

(ats/nxp)

Deux Bernoises et un Argovien ont été récompensés cette année par le prix Sana pour leur engagement en faveur de la santé et la qualité de vie. Cette distinction, qui leur a été remise samedi à Lucerne, est dotée de 30’000 francs au total.


Image: DR/Fondation SANA

 

Le prix, décerné depuis 2011 par la Fondation Sana, est destiné aux personnes qui contribuent au quotidien et à titre non lucratif à aider les personnes malades. Christiana Colliard, 53 ans, a créé un groupe à Niederwangen (BE) pour des enfants et des jeunes traumatisés.

Yvonne Mettauer, de Niederbipp (BE), âgée de 43 ans, s’est elle investie dans l’association Swiss Help Dogs qui soutient les personnes dépendantes de chiens guide.

Heinz Keller, 62 ans, s’occupe quant à lui de la conciergerie d’un centre pour handicapés à Strengelbach (AG). Durant son temps libre, il donne des entraînements à l’équipe de football du centre.

Loi pour mieux adapter les logements aux handicapés

(ats)

Les députés ont accepté un projet qui permettra de construire des appartements susceptibles d’être transformés facilement en cas de handicap des résidents.


(Photo: Keystone/AP/Thomas Kienzle)

 

Les nouveaux logements devront être facilement transformables pour les personnes handicapées. Par 53 oui, 38 non et 3 abstentions, le Grand Conseil a modifié jeudi la loi sur les constructions et les installations diverses pour l’adapter à la nouvelle constitution genevoise.

Retour au projet initial

Conformément à la constitution, la modification législative aurait dû entrer en vigueur le 1er juin dernier. Le Conseil d’Etat a déposé un projet de loi en 2015. Ce texte a été étudié lors de 19 séances par la commission du logement, où il a été fortement remanié, au grand dam de la gauche ralliée en session plénière par le MCG.

«Le projet de loi issu de commission est illégal. Il sera combattu jusque devant les tribunaux s’il est adopté tel quel», a mis en garde le socialiste Cyril Mizrahi. Et de souligner que le but initial de la modification législative est de construire pour tout le monde des logements qui pourront par la suite être adaptés en cas de handicap, permettant à la personne de continuer à vivre chez elle.

Jeudi soir, l’exécutif a obtenu le traitement en urgence du projet de loi. Il a déposé un amendement général pour revenir à la version initiale, issue d’un compromis entre les associations de personnes en situation de handicap et la Fédération des architectes et ingénieurs, comme l’a relevé le conseiller d’Etat Antonio Hodgers, en charge du Département du territoire.

Combat gauche-droite

La manœuvre du Conseil d’Etat a été vivement combattue par le PLR, le PDC et l’UDC, qui estiment que les coûts seront trop élevés pour les propriétaires avec la version initiale du projet de loi . De nombreux renvois en commission ont été demandés, en vain. En outre, le PLR a déposé dix amendements, tous refusés.

«Le projet de loi issu de la commission est pire que la loi actuelle», a critiqué le conseiller d’Etat Antonio Hodgers, déplorant la position de «partis politiques qui ont des intérêts avec les milieux immobiliers.» Il a été suivi par la gauche et le MCG.

Trois patients atteints de paraplégie remarchent grâce à un implant

(RTS info)

Des chercheurs de l’EPFL et du CHUV ont réalisé un implant sans fil qui envoie des stimulations électriques dans la moelle épinière des patients. Après quelques mois, ils sont capables de faire certains mouvements, même sans stimulation électrique.

Des paraplégiques retrouvent la mobilité grâce à une technologie révolutionnaire 19h30 / 1 min. / hier à 19:30

Les trois patients ont pu remarcher avec l’aide de béquilles ou d’un déambulateur. Les chercheurs lausannois ont appliqué une méthode améliorée combinant stimulation électrique et entraînement intensif.

Dans une double étude publiée mercredi dans les revues Nature et Nature Neuroscience, Grégoire Courtine et Jocelyne Bloch montrent qu’après cinq mois d’entraînement, les patients ont recouvré le contrôle des muscles de leurs jambes, jusqu’ici paralysés, même en l’absence de stimulation électrique.

Stimulation électrique et support de poids corporel


David marche avec un soutien du poids corporel. [Jean Baptiste Mignardot – DR] 

David marche avec un soutien du poids corporel. David marche avec un soutien du poids corporel. [Jean Baptiste Mignardot – DR] Ces trois personnes paraplégiques avaient subi des blessures de la moelle épinière il y a plusieurs années (entre quatre et sept ans). Elles ont bénéficié de nouveaux protocoles de réhabilitation qui combinent une stimulation électrique ciblée de la moelle épinière lombaire et une thérapie de support de poids corporel.

Appelée STIMO (pour Stimulation Movement Overground), ce système établit un nouveau cadre thérapeutique pour améliorer la réhabilitation, selon ses auteurs. A la différence de deux études indépendantes publiées récemment aux Etats-Unis sur un concept similaire, ces travaux montrent que la fonction neurologique subsiste au-delà des séances d’entraînement, même lorsque la stimulation électrique est coupée.

Meilleure compréhension


La plate-forme expérimentale des chercheurs. [CHUV/EPFL] 

La plate-forme expérimentale des chercheurs. La plate-forme expérimentale des chercheurs. [CHUV/EPFL] « Nos découvertes se fondent sur une compréhension approfondie des mécanismes sous-jacents, que nous avons acquise au cours de nombreuses années de recherches sur des modèles animaux. Désormais, nous connaissons mieux les régions à solliciter et comment la stimulation électrique atteint ces régions », a expliqué Grégoire Courtine, neuroscientifique de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL).

« A partir de là, nous avons été en mesure de reproduire en temps réel la manière dont le cerveau active naturellement la moelle épinière », précise-t-il.

« Tous les patients ont pu marcher en l’espace d’une semaine avec un soutien du poids corporel. J’ai su immédiatement que nous étions sur la bonne voie », ajoute Jocelyne Bloch, neurochirurgienne au Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV/Université de Lausanne), qui a placé les implants sur les patients.

Un dur entraînement


David bénéficie de la stimulation électrique ciblée. [Jean Baptiste Mignardot – DR]  

Pour les patients, le défi consistait à apprendre comment coordonner les intentions de leur cerveau en vue de la marche avec la stimulation électrique ciblée. Cela n’a pas été long.

David bénéficie de la stimulation électrique ciblée. David bénéficie de la stimulation électrique ciblée. [Jean Baptiste Mignardot – DR] « Les trois participants de l’étude ont pu marcher, aidés par un harnais supportant le poids de leur corps, après seulement une semaine de calibration. Et le contrôle volontaire des muscles s’est énormément amélioré en l’espace de cinq mois d’entraînement », note le professeur Courtine.

« Le système nerveux humain a répondu encore plus profondément au traitement que nous ne le pensions », dit-il. Il n’en reste pas moins que cela implique pour les patients un « dur » entraînement, une réhabilitation intensive de plusieurs mois, relève le chercheur.

« C’est un premier pas important pour les paraplégiques », conclut Grégoire Courtine. Il souligne l’importance d’appliquer un tel traitement très tôt, lorsque le potentiel de rétablissement est élevé et que le système neuromusculaire n’a pas encore subi le phénomène d’atrophie consécutif à la paralysie chronique.

« Un grand moment pour moi »

Parmi les trois participants figure le Romand Sébastian Tobler, victime d’un accident en 2013.

Regarder le témoignage de Sébastian Tobler dans le 19h30 hier à 19:30

« Je me suis mis debout, pour la première fois, quatre ans après mon accident », raconte-t-il au 19h30. « Et ça a été un grand moment pour moi, d’autant plus que je suis la personne la plus atteinte parmi les trois qui ont participé à cette étude. »

Cet essai clinique de six mois au CHUV ont été durs. « Cela demande pas mal physiquement, mentalement, c’est un grand travail d’équipe », raconte Sébastien Tobler. « Il faut réussir à prendre le contrôle de ses jambes (…), cela a fonctionné et on voit des résultats prometteurs. »

Regarder le reportage avec le chercheur de l’EPFL Grégoire Courtine / 36.9° / 1h01 / hier à 20:17