Nyon accueillera une Special Olympics Run

(La Côte)


Colovray sera le théâtre d’une Special Olympics Run.

Dans le cadre du cinquantième anniversaire de Special Olympics, Nyon accueillera une course caritative permettant aux personnes avec et sans handicap de courrir ensemble. Rendez-vous le samedi 19 mai.

Samedi 19 mai, à Nyon, aura lieu la Special Olympics Run. Cette course de solidarité permet aux personnes avec et sans handicap de courir ensemble, dans le but de développer l’accès au sport pour les personnes en situation de handicap mental.

L’épreuve se déroulera au Centre sportif de Colovray. Elle s’inscrit dans le cadre du cinquantième anniversaire de Special Olympics. La course « charity » aura deux formats: soit 15′, soit 45′. La boucle fera 620 mètres et le but sera d’en effectuer le plus possible.


Spécial Olympics Runs: Nyon – Stade de Colovray

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De Berne à Genève

Le mouvement Special Olympics, fort de 4,9 millions de sportifs en situation de handicap mental issus de 172 pays, fête ses 50 ans en 2018. A cette occasion en Suisse, une Torche Special Olympics sera acheminée du 13 au 24 mai de Berne à Genève Le parcours de cette Torche Special Olympics, ou Final Torch Run, est l’occasion de casser des barrières en créant des ponts entre personnes avec et sans handicap en accompagnant et/ou portant ensemble cette Torche Special Olympics, en dispensant des conférences dans les écoles, en participant à des Special Olympics Runs et en étant reçu officiellement par 12 villes étapes en signe de considération des personnes en situation de handicap mental.

Le Conseil fédéral renforce sa politique en faveur des personnes handicapées

(Conseil fédéral)

En Suisse, les personnes handicapées n’ont pas toujours la possibilité de participer à la vie de la société sur un pied d’égalité et selon leurs propres choix, une situation à laquelle le Conseil fédéral souhaite remédier. Lors de sa séance du 9 mai 2018, il a adopté un rapport à cet effet portant sur le renforcement de la politique en faveur des personnes handicapées. Les mesures seront axées en priorité sur l’égalité dans le monde du travail, l’autonomisation des personnes concernées et la communication numérique accessible. Il est également prévu de renforcer la collaboration entre Confédération et cantons.

La participation des personnes handicapées à la société n’est possible que si la Confédération et les cantons intensifient leur collaboration. Les échanges seront pilotés par le Dialogue national sur la politique sociale. En outre, la collaboration interdépartementale sera renforcée sur le plan fédéral.

Développer les thèmes prioritaires

Dans son rapport, le Conseil fédéral définit des domaines prioritaires. Le programme Égalité et travail, du Bureau fédéral de l’égalité pour les personnes handicapées (BFEH), vise à promouvoir un cadre de travail accessible à tous, par exemple en incitant les employeurs à tester des mesures favorisant l’égalité. Il s’attache aussi à encadrer et soutenir les projets de promotion de l’égalité ayant vu le jour lors de la Conférence nationale en faveur de l’intégration des personnes handicapées sur le marché du travail, qui s’est déroulée en 2017.

La Confédération et les cantons lancent aussi le programme Autonomie afin de faciliter l’autonomisation des personnes avec handicap, en axant davantage les prestations et les services sur les besoins individuels. Enfin, à l’heure de la transition numérique, le rapport prévoit aussi d’intensifier les mesures dans le domaine de la communication accessible.

Le Conseil fédéral a octroyé deux postes supplémentaires au BFEH pour réaliser ces mesures.

Égalité : des progrès restent à faire dans de nombreux domaines.

Le rapport dresse un état des lieux de la politique en faveur des personnes handicapées, des changements en cours et des défis à venir. Ces dernières années en Suisse, la situation des personnes handicapées s’est considérablement améliorée. Les bâtiments et les transports publics ont gagné en accessibilité et l’assurance-invalidité a renforcé l’intégration professionnelle. Toutefois, dans de nombreux domaines de la vie courante, le travail, la formation, la santé, le logement, les loisirs ou la culture par exemple, les personnes avec handicap ne peuvent pas encore s’investir sur un pied d’égalité, comme l’exige pourtant la Constitution fédérale. Fruits de la réflexion concertée des cantons, de la Confédération, des partenaires sociaux et des associations de personnes handicapées, les mesures proposées concourront à faire progresser les choses dans la bonne direction.

À noter qu’avec ce rapport, le Conseil fédéral répond au postulat 13.4245 « Pour une politique du handicap cohérente » du conseiller national Christian Lohr.

Rapport du Conseil fédéral du 09.05.2018

Au-delà du handicap

(Le Temps)

Anne Othenin-Girard: Au-delà du handicap

Derrière sa silhouette boitillante se cache une femme prête à déplacer des montagnes pour mener à bien ses projets. Sa philosophie? Là où son handicap l’arrête, elle cherche un moyen de le dépasser. Avec succès

Sur le ton de la confidence, Anne Othenin-Girard avoue qu’elle n’a «pas toujours filé droit». L’esprit rebelle, elle ne termine pas son bac, préfère devenir marchande ambulante et voyager sur les sentiers d’Asie. A 27 ans, elle obtient son diplôme de maîtresse d’école enfantine, mais n’enseignera jamais. «C’est un crève-cœur qui me fera toujours mal. Au fond de moi, je suis maîtresse d’école enfantine, j’aime apprendre par le jeu», raconte-t-elle avec un voile d’émotion dans la voix.

Le 8 juillet 1988, Anne fête son diplôme fraîchement acquis avec des copains. Ils vont jouer aux machines à sous et boire quelques verres. Un peu trop d’ailleurs. Sur le retour, la voiture s’encastre dans un mur à 180 km/h. Le choc lui arrache la jambe droite, et lui blesse sérieusement la gauche. «Quand je me suis réveillée trois jours plus tard à l’hôpital, j’ai trouvé 121 pièces de 1 franc dans ma poche. J’avais donc gagné… mais pas tout», sourit-elle. Pendant deux mois, les médecins de différents établissements hospitaliers tentent de sauver sa jambe de l’amputation, sans succès.

J’étais moins handicapée que ce que je voulais faire croire… ou du moins que ce que ma tête avait décidé. J’ai donc pesé le pour et le contre, et j’ai choisi d’aller de l’avant.

Les longs mois d’hospitalisation et de rééducation sont durs. Elle se révolte. En évoquant cette période de sa vie, ses yeux s’assombrissent, son regard se détourne avec pudeur. Elle montre son ventre pour expliquer timidement qu’une part d’émotions non digérées est encore logée dans ses tripes. «Un jour, peut-être que je raconterai tout ça.» Anne, rebelle mais fragile. Elle nous glisse quand même qu’en 1992, elle se retrouve une nouvelle fois à l’hôpital à la suite d’un autre accident de voiture, dont elle est responsable cette fois. «J’avais bu trop d’alcool, c’était une période difficile», avoue-t-elle.

Dépasser un statut revendiqué

«Je revendiquais clairement mon statut de «pauvre handicapée». De victime d’un accident de voiture. Les médecins m’avaient dit que je ne marcherais probablement jamais sans béquilles, alors je suis restée là-dessus.» En 1992, elle ouvre les yeux. Réalise ce qu’elle est devenue. Et sort de sa révolte. «J’étais moins handicapée que ce que je voulais faire croire… ou du moins que ce que ma tête avait décidé. J’ai donc pesé le pour et le contre, et j’ai choisi d’aller de l’avant, de voir ce dont j’étais capable.»

Elle commence alors le tennis de table. Un électrochoc. «Pour jouer, garder la deuxième béquille n’était pas drôle… je l’ai vite lâchée! Je suis tombée, mais c’est là que j’ai fait connaissance avec mes jambes. J’ai pris conscience de la différence entre mon esprit et mes capacités. Quand j’allais chercher une balle, ma tête me disait que je ne pouvais pas… alors que j’étais déjà en train de le faire!»

Promotion du sport-handicap

Anne part alors à la recherche de son véritable potentiel. Un peu casse-cou dans l’âme, elle fait tomber les barrières les unes après les autres. Elle se met au ski alpin, «pour pouvoir faire du parapente debout», précise-t-elle. Puis au ski nautique, ce qui la mène aux Championnats du monde en 1999. Elle rafle l’argent en figures, le bronze en slalom. Entre-temps, elle commence la voile, dont elle rêve depuis son enfance au bord du lac de Neuchâtel. Sa passion la mène aux Jeux paralympiques de Sydney en 2000. Le récit de ses exploits, de ses blessures aussi, coule au milieu des nombreuses activités sportives qu’elle découvre au fil des ans.

En 2000, Anne est clouée à terre après une opération des ligaments croisés et du ménisque. Elle s’ennuie. Elle ouvre alors un site internet avec un ami pour faire la promotion du sport-handicap. «En Suisse, il y a beaucoup d’associations. Mais si on s’intéresse à un sport en particulier, difficile de trouver un endroit pour le pratiquer. C’est quelque chose qui manquait vraiment à l’époque, d’autant plus qu’il n’y avait pas Google.» Elle conçoit donc Handisport.ch comme un portail des sports adaptés selon les cantons. Du «fait maison» comme elle le précise avec humilité, mais qui comble un vide certain auprès du public concerné.

S’engager pour les autres

Anne s’engage donc depuis longtemps pour autrui. Elle s’anime sur sa chaise lorsqu’elle évoque les multiples activités qu’elle a partagées avec des amis, valides ou non. Leurs retours positifs la nourrissent et la poussent à s’investir encore plus pour de nouveaux projets, quitte à s’oublier elle-même. Participant depuis 2013 à l’événement caritatif de paddle Ride for the cause à Clarens, elle veut rendre l’édition 2018 accessible aux personnes en situation de handicap. Elle met ainsi toute son énergie à trouver des aides et partenaires pour qu’une rampe d’accès à l’eau sécurisée soit construite.

Oser essayer, dépasser ses limites en découvrant le handi-paddle, voilà le message qu’elle veut transmettre. «La récompense est toujours là. C’est ce que j’aime avec la voile. Je laisse tout à terre, ma prothèse, ma chaise, et je largue les amarres. Le paddle, c’est la même chose. Ce n’est pas toujours facile, mais cela permet de faire autre chose de son statut d’handicapé qui nous habite beaucoup d’heures par jour… et beaucoup de jours par semaine», ajoute-t-elle, l’œil malicieux.

A Sierre, l’innovation au service du handicap

(Le Temps)

Récemment inauguré, le Centre d’innovation pour les technologies d’assistance veut faire progresser les outils en faveur des handicapés

Institution unique en Suisse, le Centre d’innovation pour les technologies d’assistance (IAT) s’est donné pour mission d’améliorer la qualité de vie des personnes handicapées grâce à des outils technologiques. «Nous sommes principalement tournés vers le handicap lourd, qu’il soit physique ou mental, dans le but d’apporter des solutions à ces personnes qui n’ont souvent aucune réponse à leur problématique. Le domaine est délaissé car peu lucratif. En effet, nous ne vendons que quelques exemplaires de nos innovations, à chaque fois», détaille Julien Torrent, chef de groupe en recherche et développement au sein de cette institution inaugurée à la fin du mois de mars dernier.

L’IAT est le département spécialisé en recherche et développement de la Fondation suisse pour paraplégiques, qui existait auparavant sous le nom de Fondation suisse pour les téléthèses. Il se divise en deux équipes dont l’une est installée dans le canton de Lucerne et l’autre au sein du Technopôle, en Valais, pour se rapprocher d’autres acteurs du monde de la santé. «Nous avons déjà collaboré avec la Haute Ecole spécialisée pour la création d’un algorithme destiné à un dispositif de détection des chutes. Il était basé sur l’accélération ou la décélération et était capable de déterminer la chute d’une personne via des capteurs fixés au poignet et à la hanche. Le dispositif donnait ensuite l’alerte grâce à une smartwatch, une montre intelligente», indique Julien Torrent.

En amélioration constante

D’autres objets novateurs ont déjà été mis au point par les chercheurs. Parmi les plus médiatisés figure le fauteuil roulant guidé par le regard. Ce dernier est capté par un système relié à un écran, qui déplace un curseur dans la même direction que celle prise par les yeux. C’est ce curseur qui indique au fauteuil la direction qu’il doit prendre. «Nos innovations sont destinées à un public très précis. Pour l’exemple du fauteuil roulant, il concerne des personnes lourdement handicapées mais qui peuvent encore utiliser leurs yeux et se déplacer. Nous en avons commercialisé environ une vingtaine, seulement», détaille le chef de groupe. Qui précise: «Généralement, des personnes qui sont équipées par les assurances invalidité, car la totalité du système peut valoir entre 20 000 et 40 000 francs.»

Si le handicap lourd est le cœur du projet, d’autres handicaps plus légers font aussi partie des préoccupations des chercheurs. Comme la dyslexie, par exemple. Les ingénieurs ont ainsi mis au point en 2016 le Phonowriter, un logiciel qui vient en aide aux personnes souffrant de ce trouble. La jeune Sophie*, 14 ans, habitant dans le Valais, l’a utilisé pendant plusieurs mois: «Je trouve que ce logiciel est très bien, il possède plusieurs polices d’écriture, une reconnaissance vocale et corrige l’orthographe et la grammaire», explique la jeune fille.

Pour aller plus loin, l’ambition de l’IAT est aussi l’amélioration des outils fabriqués. La télécommande universelle JAMES, par exemple. A destination des personnes en perte de mobilité partielle ou totale, elle leur permet aujourd’hui de contrôler leur environnement, comme allumer la lumière ou écrire un SMS. L’équipe de recherche travaille actuellement sur une cinquième version. L’idée des ingénieurs ici est de la faire évoluer pour la transformer en véritable «assistant personnel» avec lequel la personne handicapée pourra dialoguer, pour l’aider au quotidien.

Un échange mutuel

Parmi les autres outils encore au stade de projet figure un dispositif d’évaluation systémique des aptitudes professionnelles. C’est un outil d’aide à la décision visant à estimer si une personne sera capable d’occuper un poste de travail donné. Il est destiné aux institutions qui viennent en aide aux personnes handicapées désireuses de trouver un emploi. «Cet outil donne la possibilité d’entrer des informations portant sur le handicap de la personne et présente plus de 450 questions pour aider à définir son adéquation avec le poste», précise Julien Torrent. Une manière objective d’aider les employeurs à décider d’une embauche. Le système propose aussi des façons d’adapter le poste, si la personne ne correspond pas totalement.

Désormais, les ingénieurs aimeraient aller plus loin et créer un «Living Lab Handicap», un lieu d’échanges entre scientifiques, citoyens et entreprises concernés. Pour Henk Verloo, professeur ordinaire à la Haute Ecole spécialisée (HES), «cela fonctionnera sous la forme d’une cocréation ponctuée de moments où le public pourra participer à des sessions d’échanges. Suite à la demande d’associations de handicapés, le développement et le test des prototypes seront possibles aussi. En même temps, les concepteurs (ingénieurs, entreprises…) pourront venir tester leurs produits auprès d’une communauté de personnes en handicap, pour explorer son acceptabilité et son utilité.»

Aujourd’hui, les ingénieurs du centre se basent déjà sur des retours de personnes handicapées, qui leur expliquent leurs difficultés au quotidien. «L’apport de ces personnes est précieux, mais notre travail se base aussi sur des solutions que nous imaginons. Cela va dans les deux sens», conclut Julien Torrent.


Au Centre d’innovation pour les technologies d’assistance.

Des motards offrent une balade à des handicapés

(ats/nxp)

Dans le cadre de 26e édition de la Love Ride, quelque 6000 motards ont paradé dimanche à Dübendorf pour la bonne cause.

 

Environ 300 handicapés ont pu profiter d’une balade en side-car ou en trike (tricycle motorisé) dimanche lors de la Love Ride à Dübendorf (ZH). Quelque 6000 motards et 10’000 visiteurs ont participé à la fête.

Les organisateurs de cette 26e édition ont pu récolter 400’000 francs en faveur des personnes atteintes d’une maladie musculaire, ont-ils fait savoir dans un communiqué. Ces dons visent à soulager le quotidien des personnes handicapées et de leur famille.


26e édition de la Love Ride (photo KEYSTONE/Patrick Huerlimann)