Un couple de résidents handicapés vivant en institution se marient « par reconnaissance d’amour »

(24heures.ch)

Une convention de l’ONU l’exige: les structures spécialisées doivent offrir les moyens à leurs résidents handicapés de décider de leur vie. Exemple à Eben-Hézer, à Saint-Légier (VD), où un couple a scellé son union


Ensemble depuis quatre ans, Kathy et Christophe vont pouvoir concrétiser leur amour.Image: Philippe Maeder/LMD

Avec la liberté, il n’y a plus d’amour impossible. Résidents de la Cité du Genévrier (Fondation Eben-Hézer) à Saint-Légier (VD), Christophe (41 ans) et Kathy (35 ans) s’aiment depuis quatre ans. Ils se marieront le 21 juillet à l’église de Blonay. Ce ne sera pas une union officielle, mais une reconnaissance d’amour réciproque entre ces deux personnes atteintes d’une déficience intellectuelle.

Le couple incarne le vent libertaire qui souffle depuis quelques mois sur le monde du handicap. Car les institutions socio-éducatives doivent désormais offrir les moyens à leurs résidents de devenir davantage acteurs de leur vie. Il s’agit de mettre en œuvre la Convention de l’ONU sur les droits de la personne handicapée ratifiée par la Suisse en 2014. Et qui comprend la promotion de son autodétermination, son droit de disposer d’elle-même.

Pour ces établissements, il s’agit d’une révolution culturelle. «Car ce libre arbitre concerne toutes les activités du quotidien, du choix de la confiture du petit-déjeuner aux grandes décisions existentielles, commente Anne Briguet, adjointe de direction. Jusqu’ici, la question de ces alternatives ne se posait pas vraiment. Les esprits doivent changer.»

Vendredi, Kathy a choisi sa robe de mariée. Cependant, comme le veut l’usage, elle n’en révèle pas plus à son compagnon. «Nous nous aimons, lâche Christophe. Et elle rêvait de se marier. Mais un mariage officiel n’était pas possible pour des raisons d’argent et de paperasse. Moi, je lui ai toujours dit que ce n’était pas impossible.» Le duo n’ayant pas le discernement suffisant, un compromis a finalement été trouvé afin de sceller son union. Cela au fil de discussions avec les éducateurs et le groupe de travail «Amour au quotidien», mis en place à la Cité du Genévrier.

«Nous les avons rendus attentifs aux obstacles à un mariage officiel, notamment sur les plans juridique et financier, leurs rentes respectives étant très faibles», relève Anne Briguet. Les préparatifs de cette union hors normes sont maintenant bien avancés. «Il y aura trente-cinq personnes, glisse Christophe, aux anges. C’est dans quatre mois, ça file! Nous avons prévu un apéro. Pour le repas, c’est un traiteur qui viendra.»

Dur équilibre entre liberté et protection

Les multiples demandes des résidents de la Cité du Genévrier auprès de leurs éducateurs n’ont pas toutes cette envergure existentielle. «Ne pourrait-on pas construire une piscine ici?» «Et si Alain Morisod donnait un concert dans le parc?» «Je veux épouser Britney Spears!» Mais, aujourd’hui, les éducateurs sont enjoints de prêter une oreille attentive à toutes ces requêtes, notamment via la nouvelle commission, «C’est ma vie». Une responsable de l’autodétermination, Isabelle Petragallo, vient aussi d’être engagée afin de leur faciliter la tâche. «Il s’agit de faire comprendre à la personne vivant une déficience intellectuelle dans quelle mesure sa requête est possible, en lui donnant les informations nécessaires. Et au professionnel qu’il n’est plus un parent protecteur décidant à sa place, mais un soutien de ses volontés.»

Un nouveau rôle de l’accompagnant qui suscite de nouvelles questions de la part des résidents. «Qui décide?» «Quels sont mes choix?» Et les décisions à prendre ne sont pas dénuées de risques pour l’éducateur. En 2009, à Berne, une personne handicapée était tombée dans la fosse aux ours, alors qu’elle assurait jusque-là ses trajets sans histoire et de manière autonome. Les uns ont alors relevé le manque de protection et de surveillance et les autres le manque de liberté induit par un accompagnement trop protecteur.

C’est précisément cette problématique qui surgit maintenant au sein des institutions. «Certaines forces nous poussent vers deux pôles parfois difficiles à rapprocher: celui du zéro risque avec menace de procès en cas de problème et celui de la liberté sans entraves», explique Éric Haberkorn, directeur de la Cité du Genévrier. Dont une des résidentes a récemment donné des sueurs froides aux responsables de l’institution.

«Alors qu’elle était attendue dans un de nos ateliers, à Vevey, nous l’avons finalement retrouvée chez un coiffeur, car elle voulait se faire belle pour le soir, raconte Anne Briguet. Devons-nous pour autant la priver de sortir seule en ville? Certainement pas. Nous devons prendre ce risque.»

Pour ce qui concerne Kathy et Christophe, pas besoin de l’avis des spécialistes pour s’apercevoir que l’on est proche du risque zéro. Dès qu’ils sont proches, ils s’enlacent et s’embrassent tendrement. Et lorsque le premier fait mine de sortir du droit chemin, la seconde veille. «Bon, on y va maintenant!»

La «bible» de la liberté

Les institutions possèdent désormais leur «bible» pour former les personnes avec une déficience intellectuelle à l’autodétermination et à la participation citoyenne. Le projet de recherche «Notre institution, notre vie, notre voix», mené par la Cité du Genévrier (Fondation Eben-Hézer) à Saint-Légier et à l’Université de Fribourg, a débouché sur la publication d’un manuel répertoriant une série d’outils et de principes à disposition des équipes éducatives.

  • La personne à déficience intellectuelle a le droit de décider de sa propre vie et de participer à la vie en société. Son autodétermination doit lui permettre d’être plus satisfaite de son existence.
  • L’autodétermination des personnes à déficience intellectuelle peut être dangereuse si les institutions ne changent pas leur mode de faire.
  • Pour qu’une personne en situation de handicap puisse décider de sa vie et de sa participation citoyenne, elle a besoin de tout le monde.
  • Travailler en respectant la personne avec une déficience intellectuelle signifie lui donner le droit de prendre part aux décisions qui la concernent. À la Cité du Genévrier, ces personnes pourraient bientôt être associées à l’embauche des éducateurs de l’établissement.
  • Un accompagnement de qualité doit donner à la personne handicapée des occasions de faire des choix, l’aider dans la prise de décisions et l’aider à transformer ses décisions en actions.

Cours de formation de la Coraasp.

Transformer son stress

Mercredi 18 et 25 avril 2018, de 14h à 17h
Fondation Trajets, 9 route des Jeunes, Les Acacias, salle du 8ème étage

• Acquérir des outils qui transforment le stress en énergie positive
• Assimiler des techniques pour faire face au stress

Les événements extérieurs, l’appréhension et l’anxiété, les pensées, les exigences personnelles, sociales, familiales et notamment celles dues au travail peuvent être des déclencheurs de stress.

Le stress peut être compris comme énergie pouvant être transformée. Dans un premier temps en apprenant à ne plus en souffrir, puis en l’utilisant comme une énergie positive pouvant nous aider à dépasser nos difficultés et à enrichir notre chemin de vie. Quelques éléments théoriques, des exercices pratiques, seul à deux ou en groupe sont l’occasion de découvrir les outils qui conviennent le mieux aux participants.

Intervenante : Dominique Cassidy, Médecin psychiatre, enseignante en Yoga, Aikido et Méditation
Tarif: Personnes concernées, proches, professionnels des organisations de la Coraasp: 50.-, autre public: 100.- *


Être et rester aligné, centré

Mercredi 2, 9, 16 et 23 mai 2018, de 14h à 17h
Maison des Associations, Avenue de Tourbillon 9, Sion

• Expérimenter les bienfaits du centrage et de la connexion à soi
• Assimiler des techniques concrètes permettant de retrouver ou maintenir cet état au quotidien

Avec les événements extérieurs, les réactions de notre entourage, nos propres pensées et nos émotions, la vie quotidienne peut parfois ressembler à une tempête dans laquelle on peine à maintenir la tête hors de l’eau.

Cette formation a pour but de vous apprendre des techniques simples et puissantes permettant de contacter son Calme intérieur et de rester centré. Apports théoriques, exercices, outils et techniques pour découvrir et prolonger l’état de Centrage.

Intervenante : Stéphanie Schwitter, hypno-thérapeute
Tarif: Personnes concernées, proches, professionnels des organisations de la Coraasp: 100.-, autre public: 200.- *


Inscriptions aux cours

Sauf mention particulière, les cours de la Coraasp sont ouverts à tout public (personnes concernées par un trouble psychique, proches, professionnels, personnes intéressées). Délais d’inscription: jusqu’à une semaine avant le début du cours. Si le nombre de participants est insuffisant dans les délais impartis, le cours peut être annulé.

Les inscriptions aux cours peuvent se faire:
– par e-mail à info@coraasp.ch
– par téléphone au 027 323 00 03 (mardi et jeudi de 14h à 17h)
– par le formulaire en ligne de notre site internet : www.coraasp.ch

* Le coût ne doit pas être un obstacle à votre inscription. En cas de besoin, n’hésitez pas à consulter votre organisation ou la Coraasp pour la recherche d’un soutien financier.

Flyer

Les athlètes olympiques et paralympiques 2018 ont été reçus au Palais fédéral

(leparlement.ch)

Les athlètes ayant remporté un diplôme ou une médaille olympique lors des derniers JO et Jeux paralympiques d’hiver ont été reçus le 11 avril 2018 au Palais fédéral par Ueli Maurer, vice-président du Conseil fédéral et ministre des finances, Guy Parmelin, conseiller fédéral en charge des sports, Karin Keller-Sutter, présidente du Conseil des États et Dominique de Buman, président du Conseil national. Parlant au nom du gouvernement, le conseiller fédéral Ueli Maurer a félicité les athlètes pour leurs résultats exceptionnels à Pyeongchang.

Lors d’une courte allocution, le vice-président du Conseil fédéral, le conseiller fédéral Maurer, a exprimé son admiration pour le bilan exceptionnel de l’équipe olympique suisse: les 18 médailles et les performances impressionnantes réalisées dans les différentes disciplines ont réjoui les membres du gouvernement et resteront dans les annales. Vous pouvez être fiers de vous, a-t-il souligné, car vous avez su donner le meilleur de vous-même au moment crucial.

Les athlètes médaillés et diplômés ont aussi reçu les félicitations de la présidente du Conseil des États, Karin Keller-Sutter, et du président du Conseil national, Dominique de Buman, qui les ont accueillis dans leurs salles respectives. La Suisse entière a tremblé pour vous pendant vos exploits. J’ai une très grande estime non seulement pour vos performances sportives mais aussi pour votre contribution à la cohésion nationale, a déclaré Dominique de Buman. Karin Keller-Sutter a, pour sa part, rappelé l’importance du rôle d’exemple joué par les sportifs pour la jeunesse en Suisse ainsi qu’à l’étranger, où ils sont parmi nos plus importants ambassadeurs.

Pour conclure, le ministre des sports Guy Parmelin a pris la parole et félicité les athlètes pour leur engagement, leur zèle et leur volonté: vous avez représenté la Suisse et ses valeurs, et vous avez porté haut l’esprit sportif dans le monde. Votre exemple motive tout un chacun à vous imiter en faisant preuve du même enthousiasme dans la vie quotidienne. La Suisse est fière de vous, leur a-t-il dit.

Une centaine d’athlètes et personnes accompagnantes ont répondu à l’invitation du Conseil fédéral, de la présidente du Conseil des États et du président du Conseil national.

Le président de la Confédération Alain Berset et le conseiller fédéral Guy Parmelin s’étaient rendus en Corée du Sud pendant les Jeux olympiques. La secrétaire d’État Pascale Baeriswyl et l’ancien conseiller fédéral Samuel Schmid avaient, quant à eux, rendu visite aux athlètes des Jeux paralympiques.

Les sportifs et les sportives suisses ont ramenés 15 médailles et 28 diplômes des JO, ainsi que trois médailles d’or et six diplômes des Jeux paralympiques. Ils ont ainsi renouvelé les performances exceptionnelles de l’équipe olympique de 1988 à Calgary.

La danse contemporaine, art itinérant

(le Courrier)

Il y a trente ans naissait le Festival Steps, qui parcourra toute la Suisse du 12 avril au 5 mai.
Retour sur ses engagements avec sa directrice artistique, Isabella Spirig.

Chorégraphie de Sidi Larbi Cherkaoui, Noetit ouvrira Steps dès jeudi. Dans Beytna Dire interview ci-dessous), la mère du chorégraphe, May Bou Matar, est aux fourneaux et cuisine.IRAI DIRAN

CÉCILE DALLA TORRE
Scène En 1988, amener la danse contemporaine vers les spectateurs suisses relevait sans doute du courage. Le courage est d’ailleurs l’un des fils rouges de la 16e édition de Steps, festival du Pourcent culturel Migros, qui aura lieu du 12 avril au 5 mai prochains. «Il y a pas mal d’exemples du mot ‘courage’ dans la programmation. On y montre une vulnérabilité, la perte, la mort entre autres», relève sa directrice artistique, Isabella Spirig.

Déjà, il y a trente ans, Boris Fischer ne manquait pas d’audace en créant ce festival de danse itinérant à travers tout le pays. «La Suisse n’a pas de tradition en danse contemporaine, poursuit la directrice, aux commandes depuis vingt ans. Mais, à l’époque, avant même la création du festival, les actions culturelles de la Migros avaient enregistré un franc succès en accueillant la tournée de Kontakthof, de Pina Bausch.»

En 1925, le couple fondateur de la Migros envoyait ses premiers camions-magasins sur les routes de Suisse pour rallier les villages les plus reculés. Des décennies plus tard, il en est de même avec la danse, partie à la recherche de son public là où elle n’a pas pour habitude d’aller. «L’idée de Steps était d’assurer une programmation complétant l’offre des théâtres en Suisse, en hébergeant les grosses productions qu’ils ne pouvaient pas montrer.»

Danse inclusive
Fidèle à ses engagements, Steps, partenaire du label «Culture inclusive» de Pro Infirmis, continue de collaborer avec des compagnies de danse intégrée. Compagnies pour lesquelles des chorégraphes de haut niveau créent souvent des pièces, à l’instar de Thomas Hauert et la Compagnie Candoco en 2016. Ce qui contraint ces derniers à «changer de schéma» et à «élargir leur créativité», se félicite Isabella Spirig. Cette année, Steps invite la Stopgap Dance Company, qui met interprètes avec et sans handicap sur un pied d’égalité, dans The Enormous Room: l’histoire d’un homme créant un monde parallèle dans son salon pour déjouer sa nouvelle réalité de veuf (à voir à Soleure, Altdorf, Zurich et Berne).

La danse part à la recherche de son public là où elle n’a pas pour habitude d’aller.

Pour promouvoir la diversité, le festival biennal ouvre aussi une nouvelle fenêtre sur l’Afrique. «Serge Aimé Coulibaly voulait soutenir la danse contemporaine en Afrique. Il a lancé un premier concours de solos en 2015.» Lauréats de sa plateforme Simply the Best West Africa, Fatoumata Bagayogo – elle revient dans sa pièce sur le thème de l’excision -, Adonis Nebié et Florent Nikiema viendront danser à Bellinzone, Genève (en partenariat avec l’Association pour la danse contemporaine), Lucerne et Zurich.

Steps fera également monter sur le plateau la nouvelle génération d’interprètes issue des Hautes Ecoles de danse de Lausanne et Zurich – La Manufacture et la ZHdK. Pour la première fois associées, ces deux formations présenteront avec Take Off! de courtes pièces de chorégraphes suisses, dont Jasmine Morand.

Douze compagnies invitées feront halte dans trente et une localités. Celle du Belgo-Marocain Sidi Larbi Cherkaoui créera l’événement à l’ouverture du festival à Winterthour, avant Genève (BFM) et Fribourg (Théâtre Equilibre). «Sidi Larbi Cherkaoui présentera Noetic, autour du système des planètes, où tout le monde est connecté, et Icon, évoquant la force de la Terre à l’aide de 3,5 tonnes d’argile sur scène, une coproduction du festival. Deux pièces très spectaculaires avec de la musique live, qui sont en quelque sorte un cadeau pour l’anniversaire de Steps.» Elles seront dansées par une vingtaine d’interprètes de la GôteborgsOperans Danskompani.

Voix féminines
La chorégraphe canadienne Crystal Pite, «l’une des femmes les plus importantes du monde de la danse», mariera danse et théâtre dans Betroffenheit. La pièce revient sur sa propre histoire, celle du décès d’un enfant. Sharon Eyal, «voix féminine de la danse qui va
renouveler l’écriture du ballet», questionnera l’espoir de l’amour, de Zurich à Berne, en passant par Morges et Annemasse, avec un DJ live sur scène, roi de la scène techno de Tel-Aviv. Dans sa création Speechless Voices, dédiée au compositeur Mika Vaino décédé en 2017 avec qui elle a beaucoup collaboré, la Genevoise d’origine flamande Cindy Van Acker questionnera également la perte. La pièce sera créée sur la scène de Vidy, avant de tourner entre autres à la salle du Lignon, à Vernier.

Steps, du 12 avril. au 5 mai, www.steps.ch

Invitation au prochain forum romand de politique sociale de Agile.ch

AGILE.CH a le plaisir de vous inviter à participer à son prochain forum romand de politique sociale qui se sera, comme annoncé au préalable, délocalisé en Valais. Il aura lieu lundi 7 mai 2018 de 16h30 à 18h30 au Martigny Boutique-Hôtel
Rue des Vorziers 7 à Martigny (il sera suivi d’un apéritif)

En septembre 2015, AGILE.CH et Procap ont remis à la Chancellerie fédérale une pétition intitulée « Les personnes handicapées votent. Et sont éligibles ! » Quels ont été le parcours et l’impact de cette pétition à ce jour ? Quelles perspectives pour les élections de 2019 ?

Pour en débattre, AGILE.CH a l’honneur d’accueillir

Stéphane Rossini, professeur, consultant, ancien Conseiller national

Lire l’invitation

Flyer