Kimka chante l’espoir de la guérison

(paris-match.ch)


La chanteuse vaudoise Kimka, atteinte d’une maladie génétique gravement invalidante, publie un conte pour enfants évoquant le cancer pour permettre aux adultes d’aborder le sujet avec les plus jeunes. L’entier des bénéfices est reversé à La Montheysanne qui soutient les femmes affectées par ce fléau.

 

Un conte pour enfants mettant en scène une maman en chimiothérapie, sa fillette Saya et un personnage féerique venu les aider à briser le tabou de la maladie: c’est l’univers, inattendu, dans lequel nous emmène Kimka, 33 ans, pour son troisième livre pour enfants, «Chant d’espoir», publié à compte d’auteur chez Édilivre, après «Anjoufflu» en 2017 et «Fais un vœu» en 2018. Malgré un sujet difficile, l’artiste parvient à insuffler sa magie dans le cheminement de Saya vers l’acceptation. Comment appréhender cet inconnu, ce cancer, qui s’est invité dans sa maison? Comment aider sa mère à le mettre à la porte? Comment évoquer ses propres peurs avec elle et avec son père? Autant de questions qui tourmentent Saya et auxquelles répondra finalement son ange gardien, prénommé Daisy. Un hommage à Daisy De Iaco, amie proche de Kimka, touchée pour la troisième fois par le cancer.

«J’avais envie de faire quelque chose sur ce sujet depuis un moment», explique l’auteure, elle-même atteinte de l’amyotrophie spinale infantile de type II qui a atrophié ses muscles et ne lui a laissé que 8% de capacité pulmonaire. Toujours, la jeune femme a mis son travail au profit des bonnes œuvres. Kimka, alias Kim Knébel, organise depuis 2015, chaque hiver, son propre Téléthon à Pully (VD) pour la recherche en maladies génétiques et chaque été, depuis 2014, un petit concert caritatif. Elle reverse également une partie des bénéfices des ventes de ses titres à divers organismes, a parrainé la Fondation Little Dreams de Phil et Orianne Collins de 2007 à 2011 et officie toujours comme marraine de «No Difference», une association qui aide les personnes en situation de handicap à surmonter les difficultés du quotidien grâce à la pratique du sport et l’expression artistique. Une collaboration qui a notamment mené Kimka à se produire à Bercy, à Paris, en 2014, 2016 et 2017. Désormais, c’est la cause du cancer qui concentre toute son énergie: «L’année dernière déjà, mon amie, la chanteuse Fanny Leeb, a lutté contre un cancer à 32 ans. Son combat m’avait bouleversée et j’avais organisé une récolte de fonds pour la recherche lors d’un concert. C’est à cette occasion que j’ai rencontré Daisy De Iaco. Nous sommes devenues très proches et j’ai souhaité m’investir davantage. Je voulais écrire cette histoire pour apprendre aux enfants à surmonter leur peur des malades.»

Parce que ce rejet, cette difficulté à dire l’indicible à ses enfants, Daisy De Iaco l’a vécue dans sa chair. Elle nous confie: «J’ai eu mon premier cancer, du sein, en 2006, à 40 ans. J’avais deux enfants de 11 et 16 ans qui ont bien compris la situation, la perte des cheveux. Mais ma cadette de 5 ans, Saya, l’avait très mal pris. Elle avait peur de moi, elle ne voulait plus me toucher, m’embrasser. Elle ne voulait pas non plus que je la dépose à l’école de peur qu’on me voie. Je ne savais pas comment lui parler. On ne sait pas raconter ces choses à une gamine.» Daisy souligne également le changement des mentalités bénéfiques qui a eu lieu ces dernières années: «À l’époque, on en parlait peu. Les femmes qui portaient un foulard n’osaient souvent pas sortir de chez elles. On nous regardait comme si nous étions contagieuses! Moi, j’assumais très bien, mais ma fille était effrayée. Cela m’avait beaucoup blessée. J’aurais aimé avoir un livre comme celui de Kim pour pouvoir commencer le dialogue. Il n’y a pas assez d’ouvrages de ce genre pour passer le message aux enfants.»

En 2016, Daisy De Iaco, directrice d’instituts de beauté, rechute: «Et rebelote en 2019! Je suis toujours en traitement, mais cette fois-ci, je n’ai pas encore perdu mes cheveux. Cela dépend du type de chimio.» Et d’ajouter: «En réalité, ma fille Saya, aujourd’hui âgée de 18 ans, a vécu toute sa vie avec mon cancer…» C’est pour cette raison que Kimka a choisi de donner son prénom au personnage central de son récit: «Je voulais également y inclure Daisy, non pas en tant que malade, mais comme un ange qui redonne espoir. Car elle a cette énergie qui pousse les gens à se dépasser, c’est une vraie locomotive malgré sa condition.» Comme si, treize ans plus tard, mère et fille trouvaient là une manière de réécrire leur histoire et de communiquer plus simplement. «Ma fille a adoré ce texte», poursuit Daisy De Iaco. «Car Kim est partie d’un drame que nous avions vécu et en a fait quelque chose de beau. Il n’y a rien de glauque, au contraire.»

Briser le tabou, la crainte ressentie face aux malades en général, c’est aussi le but de la démarche, explique Kimka. «La première fois que j’ai entendu parler du cancer, c’était dans un film. J’avais 7 ans et cela m’a fait extrêmement peur. Je ne comprenais pas pourquoi l’acteur était chauve. Je pense que cette peur de l’inconnu n’est bénéfique ni pour les enfants, ni pour les patients. Un enfant n’arrive pas toujours à poser des questions. Or, il faut lui montrer qu’il y a de l’espoir. Et surtout que les malades restent des personnes normales.» Elle fait aisément un parallèle avec son handicap: «Moi aussi, je vois la peur des gens au quotidien. D’habitude, les enfants aiment bien ma chaise roulante qu’ils considèrent comme une petite voiture. Mais ils me demandent si j’ai mal, si je suis contagieuse. Une fois qu’ils ont des réponses, ils se comportent normalement.»

Kimka ne s’attarde pas longtemps sur sa propre histoire. Et reprend: «Le cancer est le mal du siècle. Il touche une personne sur 50 par année! Tout le monde connaît quelqu’un qui en a eu un. Nous sommes tous concernés et devons tous nous mobiliser.» Pour cet ouvrage, rédigé en début d’année à l’aide de son ordinateur, muni d’une souris spéciale qu’elle dirige avec la bouche et un doigt, Kimka a également réalisé les illustrations et écrit une chanson, un slam plus précisément, simplement intitulé «Cancer», sur une musique de son compositeur Fred Joly. «Je trouvais plus fort de parler au lieu de chanter pour une fois, car on se concentre davantage sur le texte. C’est plus percutant.» Elle dévoilera le titre prochainement, lors de son concert de l’été, reporté à septembre. «Si le coronavirus le veut bien!», rit la jeune femme, forcée de s’isoler encore de façon stricte à cause de sa santé fragile. «J’ai profité du confinement pour écrire cette chanson justement.»

L’entier des bénéfices du livret (vendu 12 frs) et de la chanson (10 frs) iront à La Montheysanne, qui organise des activités pour lutter contre l’isolement des femmes souffrant d’une tumeur, principalement au sein ou aux poumons. Daisy De Iaco a choisi cette association qu’elle connaît bien: elle y donne bénévolement des cours pour apprendre aux femmes à se mettre en valeur malgré la maladie. «J’ai souvent eu les larmes aux yeux durant l’élaboration du projet de Kim», reconnaît-elle. «Il a également généré beaucoup d’émotions parce que Kim a elle-même un grave problème de santé, mais semble davantage touchée par mon sort que par le sien! J’aimerais vraiment que ce projet ait du succès. Il n’est pas nécessaire d’avoir une personne atteinte d’un cancer dans son entourage pour lire «Chant d’espoir» à son enfant, car il raconte l’histoire de toutes les personnes malades ou différentes et permet de changer notre regard sur elles.»

L’espoir qui anime Kimka de voir le crabe terrassé par la recherche, fait écho à celui qui ne l’a jamais lâchée depuis l’enfance, d’avoir un jour accès à un traitement lui permettant de freiner l’évolution de l’amyotrophie. Il y a deux ans, deux médicaments arrivaient enfin sur le marché. Mais les assurances refusaient de prendre leur coût en charge pour les adultes. Des sommes impossibles à assumer pour la chanteuse et sa famille. La bonne nouvelle est arrivée chez eux début juillet dans un courrier inespéré: le traitement est désormais remboursé. «Garder espoir»: le credo de Kimka n’a jamais sonné aussi juste.

«Chant d’espoir»: conte 12 frs et, dès septembre, chanson 10 frs. Vendus sur www.kimka.ch ou www.lamontheysanne.ch

La participation des personnes en situation de handicap à l’agenda de Pro Infirmis

(presseportal.ch)

Lors de sa 101e assemblée des délégués, Pro Infirmis a comblé une lacune : la participation des personnes en situation de handicap au sein de l’organisation est désormais ancrée dans les structures de l’organisation.

Auparavant, Pro Infirmis consultait déjà des personnes en situation de handicap pour des projets ou certaines décisions stratégiques. Mais cette participation n’était ni systématique ni obligatoire, donc pas garantie dans la durée.

L’assemblée des délégués de Pro Infirmis a corrigé le tir en faisant figurer la convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées dans les statuts de l’organisation :

Pro Infirmis s’engage pour l’application de la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées (CDPH). Elle vise en particulier à réaliser la participation des personnes en situation de handicap selon la CDPH.

Parallèlement à la modification des statuts, une commission Participation et inclusion a été créée au niveau de l’organe stratégique (Bureau). Cette commission est composée de deux membres du Bureau et de six autres personnes au maximum, toutes en situation de handicap. Elle est chargée d’un mandat global qui consiste à promouvoir l’inclusion des personnes en situation de handicap à tous les niveaux de l’organisation.

Des expertes et experts de l’agence Sensability ont accompagné le processus de modification des statuts. Plusieurs ateliers ont permis de définir les objectifs d’inclusion des personnes en situation de handicap au sein de l’organisation.  » Nous avons perçu chez Pro Infirmis la conviction que les personnes en situation de handicap peuvent apporter une contribution essentielle à l’organisation « , résume Herbert Bichsel, responsable du département Conseil et Développement auprès de Sensability.

 » La modification des statuts, c’est le cadeau que nous nous offrons pour nos 100 ans, et nous voulons motiver d’autres organisations à nous emboîter le pas « , se réjouit Felicitas Huggenberger, directrice de Pro Infirmis.

Pro Infirmis vise l’inclusion des personnes en situation de handicap à tous les niveaux, dans tous les organes et toutes les fonctions de l’organisation. Ce nouvel objectif impliquera un changement de culture – un processus qui s’effectuera sur la durée.  » Nous sommes la plus grande organisation spécialisée de Suisse, et il nous tient à coeur de concrétiser cet objectif « , poursuit la directrice.

Par ailleurs, l’assemblée des délégués a élu René Knüsel comme nouveau membre du Bureau. L’équipe du Bureau est ainsi à nouveau complète. René Knüsel est responsable des cours de politique sociale, de sociologie de l’action sociale et de sociologie des problèmes sociaux à l’Université de Lausanne. Il apporte ainsi de précieuses connaissances dans sa fonction de membre du Bureau. Nous lui adressons nos félicitations pour son élection et nous réjouissons de collaborer avec lui.

L’assemblée a en outre adopté le rapport annuel et le rapport financier 2019 de Pro Infirmis. Les documents peuvent être téléchargés sur www.proinfirmis.ch/fr/a-propos/telechargements.html

– Vous pouvez contacter notre président Adriano Previtali ou notre directrice Felicitas Huggenberger pour une interview.
– L’avenir ne connaît pas d’obstacle : Telle est la devise de Pro Infirmis à l’occasion de son centenaire, qui sera célébré jusqu’à l’été 2021 au vu des conditions imposées par le coronavirus. Les manifestations prévues dans le cadre du centenaire figurent sur le site internet https://100.proinfirmis.ch.

Contact:
Susanne Stahel, membre de la Direction et cheffe du département
Communication et Récolte de fonds, répond volontiers à vos questions.
Susanne.stahel@proinfirmis.ch, tel. 058 775 26 77
Laureen Zanotti, redactrice, tel. 058 775 26 15

Une app des CFF décroche le Prix de la canne blanche

(ATS)

Des aveugles et malvoyants ont été séduits par une application pour smartphone qui leur facilite grandement la vie lors de leurs trajets en train.


Prendre les transports publics lorsqu’on est aveugle ou malvoyant sera plus simple avec l’app Inclusive CFF (image prétexte).KEYSTONE

 

Les CFF remportent le Prix de la canne blanche 2020 qui récompense un projet innovant en faveur des personnes en situation de handicap visuel. Pour la première fois, le lauréat a été choisi par le public.

C’est pour son app Inclusive CFF que l’ex-régie a été distinguée. Celle-ci ne sera disponible qu’au prochain changement d’horaire de décembre mais elle a pu être testée, en mai, par une cinquantaine de personnes aveugles ou malvoyantes, à leur grande satisfaction, a indiqué mercredi l’Union centrale suisse pour le bien des aveugles (UCBA) qui décerne le prix pour la huitième fois.

Les personnes en situation de handicap visuel pourront connaître, via la synthèse vocale VoiceOver de leur smartphone, différentes informations. L’UCBA évoque notamment les indications de l’horaire des départs, le quai sur lequel elles se trouvent, le wagon et le compartiment dans lesquels elles sont, l’itinéraire avec tous les arrêts intermédiaires du parcours et les informations sur l’arrivée.

Les CFF ont emporté ce prix avec environ 1250 voix, soit plus de deux fois plus que ses deux dauphins, un écran tactile pour ascenseur de Schindler et une méthode d’apprentissage de lecture «Point, virgule, tiret, point par point» de l’association éponyme destinée tant aux malvoyants qu’aux voyants. Tous trois avaient été présélectionnés parmi 25 projets par un jury de professionnels. La distinction sera remise au lauréat le 17 septembre à Zurich.

La contribution d’assistance

(Faire Face)

La contribution d’assistance est une prestation sociale vraisemblablement peu utilisée. Selon une estimation pour le canton de Neuchâtel, seulement environ 10% des ayants droit (personnes au bénéfice de l’API – Allocation Pour Impotent) touchent une contribution d’assistance. Au niveau de la Suisse, seules 3195 personnes en ont bénéficié en 2018.

  • Pourquoi la contribution d’assistance est-elle si peu allouée?
  • Manque d’accompagnement des personnes concernées?
  • Crainte de se lancer dans une relation employeur-employée?
  • Ou tout simplement manque de connaissances sur cette prestation de la part des ayants droit?

Faisons le point sur cette prestation sociale méconnue.

Les bénéficiaires

Toute personne au bénéfice d’une allocation pour impotent de l’AI peut faire la demande d’obtention de la contribution d’assistance. L’AI ne contrôlant pas forcément si l’assurée peut bénéficier de la contribution d’assistance au moment du dépôt de sa demande d’API, les personnes doivent en faire explicitement la demande.

 

Si vous vous trouvez dans une des situations ci-dessous, la contribution d’assistance est peut-être à considérer:

  • Vous vivez en institution et envisagez d’habiter dans votre propre domicile, seule ou en colocation?
  • Vous vivez en logement partagé avec des membres de votre famille ou des colocataires et aimeriez profiter de cette prestation sociale?
  • Vous êtes en logement partagé et souhaitez habiter seul-e?
  • Vous bénéficiez de prestations d’une institution publique ou privée délivrant des soins à domicile (par ex. Spitex/Nomad) mais aimeriez gagner en flexibilité, notamment en terme d’horaires?
  • Vous êtes devenu-e majeur-e et envisagez de quitter le domicile familial pour vous établir dans votre propre habitation?
  • Vous êtes mineur-e et vous fréquentez une école régulière ou avez droit à une allocation pour soins intenses d’au moins six heures par jour?

 

Allocations pour impotent-rappel

Le droit aux allocations pour impotent est un droit qui perdure au-delà de l’âge d’entrée en AVS. Selon l’AI,«toute personne mineure ou majeure assurée et domiciliée en Suisse, tributaire de l’aide d’autrui pour accomplir les actes ordinaires de la vie, tels que s’habiller,se lever, se nourrir, faire sa toilette, etc., en raison d’une atteinte à sa santé» a droit à une allocation pour impotent, qu’elle habite en institution ou à son propre domicile. Le montant de l’allocation varie en fonction du degré d’impotence – faible, moyen ou grave – et du lieu d’habitation de la personne (en institution ou à son domicile). L’API et la contribution d’assistance ne dépendent ni du revenu, ni de la fortune


Contribution d’assistance, définition et champs d’application

La contribution d’assistance est entrée en vigueur le 1.1.2012 dans le but de «renforcer l’autonomie des bénéficiaires d’une allocation pour impotent de l’AI, de les responsabiliser et de leur permettre de vivre chez eux. » (2020 Centre d’informations AVS/AI)

M. Claude-Alain Evard faisait partie depuis 2007 du projet pilote pour la mise en place d’une aide sociale qui selon lui permet aux personnes en situation de handicap l’accès à l’autodétermination en ce qui concerne leur choix de logement. Il logeait alors en institution et envisageait de se loger par lui-même. Il a été une des premières personnes à solliciter cette aide. Selon lui, la contribution d’assistance présente plusieurs avantages. «La contribution d’assistance répond à un réel besoin, celui d’être assisté pour les tâches du quotidien. Elle donne un rôle dans la société, responsabilise et qualifie la personne en situation de handicap qui va devenir un-e employeur/-euse à part entière. Sans oublier certains avantages financiers tels que le doublement de l’API par rapport au montant perçu en institution, quand on vit à domicile, avec ou sans contribution d’assistance », déclare-t-il.

Cette prestation s’adresse aux personnes aussi bien majeures que mineures (avec des conditions additionnelles pour ces dernières, notamment en termes de formation). Si la personne touche la contribution d’assistance avant l’AVS, celle-ci perdure au-delà de l’âge AVS sauf pour les heures d’assistance permettant l’exercice de sa profession. A partir de l’âge de l’AVS, le nombre d’heures maximum reste le même à vie, quelle que soit l’évolution des besoins de la personne en situation de handicap. Par contre, si aucune contribution d’assistance n’a été perçue avant l’âge de l’AVS, il ne sera plus possible d’en faire la demande après.Procédure de demande de contribution d’assistance Le formulaire spécifique de demande est en ligne sur https://www.ahv-iv.ch/fr/Mémentos-Formulaires/Formulaires/Prestations-de-lAI

 

Après contrôle du respect des critères, la personne reçoit un formulaire de l’AI sur lequel elle peut indiquer son besoin d’assistance au sens d’une auto-déclaration, suivi d’une enquête au lieu de domicile de l’assuré-e. Si la personne habite encore en institution, celle-ci peut évaluer au vue du nombre d’heures d’assistance reconnues, le montant dont elle disposerait, une fois sortie de l’institution.

Le calcul du temps nécessaire aux prestations d’aide régulière est réalisé sur la base d’un formulaire dédié tenant compte des actes ordinaires de la vie, de la tenue du ménage, de la participation à la vie sociale,de l’éducation et de la garde des enfants, d’une activité d’intérêt public,ainsi que d’un entretien personnel. Un certificat médical pour les assistances de nuit ou en cas de justifications demandées (aggravation du handicap…) est nécessaire.

Mme Simone Leuenberger, collaboratrice scientifique à AGILE.CH et bénéficiaire de la contribution d’assistance, met l’accent sur la nécessité de bien préparer sa demande. «Il est important d’apprendre à reconnaître nos incapacités pour une fois. C’est en effet un défi psychologique mais c’est essentiel pour obtenir une contribution qui corresponde à ses besoins tout au long de l’année et pour chaque saison: en effet, en hiver,il y a beaucoup de choses que je ne peux pas faire en raison du froid. Je fais donc une liste sur mon téléphone portable de toutes ces petites choses occasionnelles mais indispensables pour mon autonomie et je l’actualise au fur et à mesure. Il faut avoir conscience de ces points dès le début de la demande. Une fois la déclaration des besoins établie, il est très difficile de modifier les éléments.»

 

Mme Leuenberger bénéficie de la contribution d’assistance depuis son entrée en vigueur en 2012. «Avant ce moment-là, j’ai payé mes coûts d’assistance avec mon propre revenu jusqu’à ce qu’il ne me reste moins que la base d’existence minimum selon les prestations complémentaires. La contribution d’assistance n’existait pas encore. Ceci n’incitait pas à travailler, ni à gagner plus, car une augmentation de revenu était directement allouée au paiement des frais liés à l’assistance de la personne en situation de handicap. Avec la contribution d’assistance, les frais dus au handicap sont payés et ils sont complétés par les prestations complémentaires si nécessaire. La contribution d’assistance ne dépend ni du niveau de revenu, ni du niveau de la fortune.»

Devenir employeur/-euse

Les relations de travail entre l’assistant-e à domicile sont régies par un contrat de travail avec tout ce que cela suppose en termes de droit du travail: versement des cotisations sociales, délais de résiliation, etc. Un contrat de travail type est disponible auprès de l’AI sous le lien suivant:www.ivbe.ch/fr/formulaires_mementos/formulaires.html.Selon Mme Leuenberger, la réalisation des tâches administratives(contrat de travail, assurances…) n’est en fait pas plus compliquée que pour l’emploi d’un-e aide-ménagère mais elle doit être faite. Certains outils comme quitt.ch permettent d’alléger ces tâches (aides pour la réalisation des fiches de salaires, des versements, des assurances). C’est un service payant qui facilite le travail administratif.

Recherche cruciale de personnel assistant

Différents organismes/outils aident dans la recherche de personnel assistant:

  • L’association «Appuie -Toit» domiciliée dans le canton de Neuchâtel établit un lien entre l’offre et la demande. Elle propose aux personnes en situation de handicap du canton, des assistant-e-s selon certains critères (géographie, type d’assistance…).
  • Pro Infirmis commence un projet pilote en Suisse romande et forme-ra à partir d’octobre des auxiliaires. La liste des personnes formées sera communiquée aux assistants sociaux et conseillers spécialisés en assistance pour que ceux-ci la transmettent à leurs clients le souhaitant. Les clients pourront contacter les personnes formées et entamer un processus d’embauche normal (entretiens, prises de références, etc.)
  • L’association Cap-Contact propose une bourse à assistant-e-s pour tous les cantons romands et le canton de Berne : www.assistenzbuero.ch/de/annonces-assistance.
  • L’application CLéA de l’association Cérébral est en développement.Elle permettra de chercher des assistant-e-s et de réaliser la gestion de son personnel (plus d’infos sur www.vereinigung-cerebral.ch/fr/clea).

Evolution de la contribution d’assistance,les revendications d’AGILE.CH et les procédures en cours

Les revendications actuelles d’AGILE.CH portent sur 3 niveaux:

1. Évolution de la loi

  • Demande de prise en compte des membres de la famille en ligne directe (parents,grands-parents, frères et soeurs et conjoints ou partenaire enregistré-e) comme possibles assistant-e-s. Pour cela, une initiative politique émise par Christian Lohr est actuellement en cours.
  • Demande des levées des discriminations des personnes majeures et mineures. L’obtention de la contribution d’assistance pour les personnes mineures est sujette à plus de restrictions: les mineur-e-s doivent par exemple être à l’école ou faire un apprentissage pour y avoir droit.
  • La contribution d’assistance est liée à l’existence d’un contrat de travail (les mandats ne rentrent pas en ligne de compte). Or,dans maintes situations de vie, on doit financer des services qui ne sont pas basés sur un contrat de travail (régler un taxi par ex.pour une personne aveugle ou malvoyante qui en dépend pour ses transports au lieu d’embaucher un chauffeur). La demande porte sur un assouplissement de cette contrainte.

2. Evolution de l’ordonnance(au niveau du Conseil fédéral)

  • Évolution pour les personnes travaillant en atelier protégé: siquelqu’un travaille en atelier protégé, sa contribution d’assistance estdiminuée de manière disproportionnée par rapport au temps passéen institution. Une personne travaillant 5 jours par semaine voit leplafond divisé par 2.
  • Évolution des tarifs de garde de nuit jugés irréalistes (maximumCHF 88.55 par nuit!).
  • Révision du calcul de la contribution d’assistance jugé injuste: aujourd’hui, le besoin d’assistance au sens de la partie du besoin d’aide qui peut être couverte par la contribution d’assistance est évalué selon l’instrument d’évaluation de l’AI et ensuite déduit (1)

L’association Appuie-Toit du canton de Neuchâtel se définit comme «facilitateur» de la vie à domicile des personnes en situation de handicap pour les personnes résidantes dans le canton de Neuchâtel. Elle a été créée pour faire connaître les droits en matière de contribution d’assistance, appuyer les démarches administratives des demandeurs, les informer des responsabilités relatives au statut d’employeur et les assister dans leur recherche de personnel aidant. Un pool d’auxiliaires de vie est en effet en création. Le but est de diminuer la mobilisation de l’entourage. L’aide de l’association n’est pas limitée dans le temps contrairement à l’aide d’autres associations.

Contact: Florian Perrin
contact@appuie-toit.ch, 079 511 61 78

(1)831.20 Loi fédérale sur l’assurrance-invalidité (LAI), art. 42

 

3. Evolution des directives de la circulaire de I’OFAS

  • Demande de révision du critère de la surveillance active: actuellement, la personne assistante ne peut pas faire autre chose, elle doit se trouver nécessairement dans la même pièce, prête à intervenir à tout moment. Une personne de garde ne peut pas être financée pour le moment.
  • Demande de révision de la durée de certaines aides (si l’aide attribuée pour aller aux toilettes par exemple, se monte à 4o minutes par jour et que la personne a besoin de 20 minutes à chaque fois, elle ne pourra pas aller plus de 2 fois aux toilettes dans la journée…).

AVIS

La durée reconnue des prestations individuelles ne correspond pas toujours à la réalité (voir exemple ci-dessus). Pour que les dispositions de la circulaire de l’OFAS soient adaptées, l’assistance active des personnes concernées est nécessaire. Ce n’est que si plusieurs personnes font état de besoins similaires supplémentaires que la discussion sur une augmentation peut être engagée avec I’OFAS. N’hésitez pas à faire remonter votre information/expérience auprès de Mme Simone Leuenberger à l’adresse suivante:simone.leuenberger@agile.ch.


Les chantiers d’avenir pour AGILE.CH

«Permettre une réelle autonomie de vie aux personnes bénéficiant de la contribution d’assistance», telle la promesse à l’introduction de cette nouvelle prestation sociale.

Les pistes concernent:

  • L’introduction de conditions de travail en accord avec l’autonomie:Le modèle de CTT1 du SECO interdit des heures de travail planifiées entre 23h et 6h. Si une personne au bénéfice de la contribution d’assistance doit partir en week-end, s’absenter 1 nuit ou plus, elle devrait prévoir 2 personnes aidantes pour pouvoir être suivie. Pour cela il manque des heures d’assistance.
  • La mise en place d’une organisation syndicale des employeurs(qui sont donc les personnes en situation de handicap).

Au-delà des aspects administratifs, la démarche vers la contribution d’assistance représente un réel projet: «Prendre un appartement est une démarche à part entière et pas seulement administrative », déclare M. Evard. «Le filet de sécurité de l’institution 24 h sur 24 n’est plus là.Il faut en être conscient. Trouver un appartement, penser la logistique,avoir peut-être à convaincre l’entourage familial peuvent représenter des freins. Il faut prévoir l’énergie pour mener à bien cette transition vers plus d’autonomie. Cela en vaut la peine!»
Florence Montellier Chargée de communication ASPr -SVG

Un grand merci à Simone Leuenberger d’AGILE.CH, à MM. Claude-Alain Evard et Florian Perrin d’Appuie-Toit pour leur précieuse contribution.

Sources:
Forum de Politique Romand du 24.02.2020, AGILE.CH
Association «Appuie-Toit», contact@appuietoit.ch
www.proinfirmis.ch
Loi fédérale sur l’assurance-invalidité

(1) Le modèle CTT définit la norme minimale suisse pour les conditions de travail en matière de prise en charge 24h/24

Les fausses collectes en hausse, les avertissements aussi

(20min.ch)

La fraude pour obtenir de l’argent grâce à la générosité prend de l’ampleur. Des polices tentent de sensibiliser et une nouvelle association a porté plainte.

Après la vague, ces dernières semaines, des collectes frauduleuses soi-disant en faveur d’enfants handicapés réalisées par des individus roms dans la rue, les parkings et dans les transports publics, voilà que les intitulés changent mais les méthodes restent identiques, souvent avec les mêmes personnes récidivistes, au grand dam de certains.

​​En ce début des vacances d’été, la Fédération suisse des sourds a tenu à mettre en garde la population à la suite de nombreux signalements: «Comme chaque année, avec le retour des beaux jours, des personnes sans scrupule se promènent dans les villes suisses, dans les transports publics et sur les terrasses des restaurants où elles font la manche en se faisant passer pour des sourds», communique-t-elle. Le scénario est toujours le même: ces individus font signer une pétition pour faire croire qu’il s’agit d’une bonne œuvre. Mais l’argent donné n’est pas du tout destiné aux institutions soutenant réellement les personnes sourdes avec des projets concrets, souligne Sandrine Burger, porte-parole de la Fédération suisse des Sourds.

Pour les sourds, les Championnats de cyclisme…

«Prudence: collectes illicites de fonds en cours!» C’est par ce communiqué que la police valaisanne a tenté, à nouveau, de mettre en garde vendredi passé la population contre de nouvelles fausses collectes de fonds «prétendument à l’intention des Championnats du monde de cyclisme». Les individus proposent la vente de petits drapeaux et du nougat.

«Ne vous laissez pas harceler ou mettre sous pression et n’entrez pas en matière. Informez immédiatement la police cantonale au numéro d’urgence 117.» Et les forces de l’ordre valaisannes de pointer aussi du doigt de la vente de linges à domicile: «Dans certains cas, il peut aussi s’agir d’une escroquerie.»

Mineur, récidiviste et frappé d’une mesure de renvoi

Quant à la police régionale de la Riviera vaudoise, elle indique une intervention le 29 juin dernier à Montreux, qui illustre cette nouvelle forme de mendicité cachée qui se produit un peu partout en Suisse romande. Lors d’une patrouille cycliste sur le Quai de la Rouvenaz, un policier a interpellé un mineur qui récoltait des signatures en se faisant passer pour un sourd-muet.

Il a été conduit au poste où il est ressorti qu’il faisait aussi l’objet d’une mesure de renvoi du territoire helvétique. Il a alors été «dénoncé à l’autorité compétente» avant d’être relâché. Et l’institution pour laquelle il prétendait travailler a déposé une plainte pénale après avoir été avertie.

Des doigts d’honneur après avoir été découvert

Autre exemple récent, le 8 juillet passé. Un lecteur a pris le train en soirée à Aigle (VD) en direction de Vevey. Il témoigne: «A Montreux, un de ces faux sourds pétitionnaires est monté à bord puis il est venu directement vers moi. Quand il m’a tendu ses feuilles, je lui ai dit que je savais que c’était une arnaque. Le gars m’a alors soudain parlé en français en me pointant du doigt de manière menaçante. Il est ensuite descendu du train pour me gratifier d’un lot de doigts d’honneur, avant que je ne le prenne en photo.»

Contactés sur cette problématique fin juin par 20minutes.ch, les CFF ont déclaré en être au courant. Le personnel serait sensibilisé à cela et demanderait à ces fraudeurs de descendre du train à l’arrêt des gares. D’où ils semblent attendre la prochaine rame pour poursuivre leur fraude à travers la Suisse romande.