Il tabasse un handicapé à la gare d’Oerlikon

(20min.ch)

Une vidéo circulant actuellement sur les réseaux sociaux montre un jeune homme s’en prendre à un vendeur ambulant de magazines souffrant d’un léger retard mental. La police a ouvert une enquête.

Un voyageur a filmé une scène violente, le week-end passé, à la gare de Zurich-Oerlikon. Sur l’enregistrement, qui circule sur les réseaux sociaux, on voit un homme attaquer un individu souffrant d’un léger handicap mental. Il continue de lui donner des coups de pied et de genou alors qu’il est déjà au sol. Des recherches de «20 Minuten» montrent que la victime est D.I., vendeur ambulant du magazine «Surprise» et connu des gens du quartier.
Enquête en cours

Pour l’heure, on ignore pourquoi D.I. a été agressé. Le porte-parole du magazine «Surprise» explique que l’agression a eu lieu pendant le temps libre du vendeur. Il ne donne pas de précisions sur l’état de santé de D.I. De son côté, Marco Cortesi, porte-parole de la police municipale, confirme avoir connaissance de la vidéo. Une enquête est en cours.

*Nom connu de la rédaction

Nouvel élan pour les auto-représentants romands

(Insieme Magazine / édition française)

Les auto-représentant romands ont connu un bel élan en 2015, dans la foulée de la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées. Ils ont fait entendre leur voix pour concrétiser ces droits au quotidien. Dans le même esprit, «insieme inclut» commence à se déployer en Suisse romande

Texte: Martine Salomon- Photos: DR

Une dizaine de visiteurs en situation de handicap mental entrent dans le bâtiment du Grand Conseil vaudois, impressionnés par son architecture. Un membre du secrétariat leur explique, vidéo à l’appui, le fonctionnement du Parlement cantonal et la répartition des partis dans la salle. Ils s’installent dans la galerie pour écouter les débats et la première vice-présidente salue officiellement leur présence. Ils participent ensuite à un grand goûter dans la cafétéria, où quelques députés viennent leur serrer la main. Ils ne sont pas peu fiers.«On a été reçus comme des papes», raconte la formatrice et coach d’auto-représentants Doriane Gangloff, qui accompagnait le groupe au début du mois de mars dernier. Celui-ci s’était déjà réuni l’automne passé pour s’initier aux élections fédérales, et avait pu rencontrer trois candidats vaudois. «Tout le monde a posé plein de questions. Certains ont même donné des conseils aux politiciens! Ceux-ci sont restés bien plus longtemps que prévu. L’atmosphère était sincère et bon enfant.»

Il s’agit d’un groupe «insieme inclut». Après avoir lancé le concept en Suisse alémanique, insieme Suisse a chargé Doriane Gangloff de le déployer en Suisse romande en collaborant avec les associations régionales. D’abord Vaud, puis les autres cantons suivront. L’objectif est d’aider ces personnes à prendre conscience de leurs capacités, à s’exprimer et à s’affirmer. «Si on leur en donne les moyens, elles ont beaucoup à dire!» D’abord au niveau individuel, pour leur propre vie.A un second niveau, il leur est aussi possible d’exercer une influence plus globale, un lobbying pour les droits des personnes avec handicap – mais c’est une autre paire de manches. «Là, c’était facile car ces politiciens étaient déjà sensibilisés au handicap. Mais les auto-représentants ne sont pas forcément conscients que certainespersonnalités pourraient aussi leur rentrer dedans! Donc il faudrales y préparer.»

Faire valoir ses droits

Donner la parole, c’est aussi ce qui a motivé le projet Droits et participation qui a été mené par l’Association suisse d’aide aux personnes avec un handicap mental (ASA-Handicap mental). En 2014, la Suisse ratifiait la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées (CDPH). ASA-Handicap mental a alors créé des groupes de parole à ce sujet dans les six cantons romands.Pour cela, elle a contacté les institutions, qui ont proposé 53 personnes avec handicap (6 à 12 par groupe), accompagnées par 16 professionnels.Tous les membres avaient un lien avec les institutions,même si certains vivaient à l’extérieur. «Ils se sont jetés sur l’occasion.Ils s’exprimaient déjà dans leurs institutions pour faire bouger des choses. Ils étaient en quelque sorte déjà des auto-représentants sans le savoir. Ayant eu conscience de leurs droits très tôt, ils avaient en-vie d’aller plus loin», commente Doriane Gangloff, qui a accompagné le processus.

Les membres ont été formés à la prise de parole en public et familiarisés avec leurs droits énoncés dans la convention. Puis les groupes se sont réunis 10 à 15 fois en 2015 pour comparer ces droits à la réalité de leur quotidien: vie privée, habitat, famille, relations sociales, vie scolaire et professionnelle, administration, politique, justice, sports et culture. Ils ont recensé les obstacles et les facilitateurs, et imaginé des solutions. Le fruit de leurs réflexions est présenté dans un dossier intitulé «Reconnaissez nos droits!». Celui-ci a été envoyé au conseiller fédéral Alain Berset, au responsable du Bureau fédéral de l’égalité pour les personnes handicapées, aux directeurs d’institutions et aux responsables cantonaux du dossier handicap.

Un impact sur le terrain

«J’ai de la peine à remplir les formulaires», ont par exemple témoigné des participants. Du côté des transports publics, pas facile de comprendre les panneaux ni de prendre un billet au distributeur,et c’est pire en cas de déviation: «La qualité des haut-parleurs est mauvaise et les informations sont données trop rapidement.» Il y a aussi le sentiment que leur avis n’est pas assez pris en compte pour les choix de vie ou du quotidien. «On prend souvent des décisions à ma place», ou encore «j’aimerais être libre de m’habiller comme je veux», expliquent-ils ainsi. Sans oublier des constats douloureux quant à la vie en société: «Les gens, ils me regardent bizarrement.»


Comment la politique fonctionne-t-elle?
Visite du Grand Conseil vaudois.

 

Dès le départ, la bienveillance a été de mise entre les participants.«Ceux qui ont le plus de facilité à s’exprimer ont compris qu’ils ne devaient pas trop parler, pour laisser de la place à ceux qui ont plus de difficulté», explique Doriane Gangloff. En début de réunion, chacun dit comment il va et peut extérioriser ses éventuels soucis, ce qui évite que ceux-ci viennent troubler les discussions par la suite.Puis se déroule l’ordre du jour, élaboré avec l’aide des accompagnants en fonction des souhaits des auto-représentants. Certaines des solutions imaginées ont été concrètement mises en œuvre. Ainsi, le groupe genevois a sensibilisé les adolescents dans les écoles pour qu’ils arrêtent d’embêter les personnes avec handicap mental dans les transports publics. Le groupe est aussi allé sensibiliser les médecins, car certains ont tendance à ne s’adresser qu’à l’éducateur et pas à la personne concernée lors d’une consultation.

«Notre souhait, c’était que ces groupes créés dans le contexte de la CDPH continuent à long terme», dit Doriane Gangloff. Pourtant,seuls deux sont encore actifs: ceux de Genève et de Neuchâtel. «Les causes, on ne peut que les imaginer. Je pense que c’était une question de volonté. Ça avait un coût en temps, en organisation, en énergie et en personnel.» Pour éviter que ces groupes tombent en désuétude,il faut qu’ils soient portés par des personnes qui jouent un rôle de moteur. Or, le flux était parfois interrompu quand les accompagnants issus des institutions changeaient d’emploi en cours de route. Certes,des petits groupes similaires sont nés au sein même de l’une ou l’autre institution, mentionne Doriane Gangloff. Mais l’idéal serait de progresser vers des groupes à l’échelle cantonale et ouverts à tous, que l’on soit ou non lié à une institution ou une association, estime-t-elle.Plusieurs ex-participants ont d’ailleurs formulé ce souhait.

ASA-Handicap mental organise des formations sur les thèmes de la CDPH, destinées aux personnes avec un handicap mental et aux professionnels qui les accompagnent. Elles sont données par un for-mateur professionnel en duo avec un auto-représentant. Elles s’appuient sur un kit pédagogique en facile à lire et à comprendre(FALC). L’association propose aussi du coaching de groupes d’auto-représentants.Pour découvrir la publication et les formations: www.asahm.ch >Droits & Participation.


S’exprimer en public? Cela peut s’apprendre

 

Égalité

(Insieme magazine / édition française)

Un premier plan de mesures de la Ville de Zurich en faveur de l’égalité pour les personnes avec un handicap a été adopté par le Conseil exécutif. Celui-ci comprend des objectifs et des mesures pour les années 2020 à 2022.

Le travail et la formation professionnelle sont des thèmes importants abordés par le plan: la Ville de Zurich veut ainsi notamment consolider son offre de places d’apprentissage pour les jeunes avec handicap. Le plan prévoit que des personnes avec un handicap sévère et sans formation professionnelle soient engagées dans le cadre d’un projet-pilote. En outre, il prévoit l’augmentation considérable du nombre d’informations en langage simplifié proposées par la Ville de Zurich, qu’elles soient disponibles sur Internet ou sous forme imprimée.

Bien que la Ville de Zurich soit plus en avance dans ce domaine que beaucoup d’autres communes suisses, l’intégration scolaire n’est malheureusement pas un thème abordé par le plan de mesures, ce que déplore insieme.

Deux préposés à l’égalité seront chargés de coordonner la mise en œuvre et de tenir compte des avis exprimés par un comité consultatif composé de personnes avec un handicap et des organisations qui les représentent.

Insieme Suisse se réjouit que la Ville de Zurich se soit emparée de la thématique de l’égalité pour les personnes avec handicap. Si le plan de mesures est à saluer, sa mise en œuvre s’avère décisive. Les personnes avec un handicap mental et leurs proches doivent être impliqués et leurs besoins pris en compte – et l’école inclusive en fait également partie.

Guéris d’une tumeur, des jeunes restent sur le carreau

(24heures.ch)

L’association Cancer de l’enfant en Suisse demande des soutiens pour les adultes qui subissent les conséquences de la maladie dont ils ont souffert enfants.


Rahel Morciano et son fils Le jeune homme est à la recherche d’un apprentissage,
mais n’en trouve pas. Chantal Dervey

 

Le fils aîné de Rahel Morciano avait 14 ans lorsque sa tumeur au cerveau a été diagnostiquée. «Du jour au lendemain, vous devez jongler entre la maladie, la famille, les questions administratives, le travail… On passe en mode survie», raconte la mère de famille. Aujourd’hui, le jeune homme de 19 ans est en rémission, mais il garde quelques séquelles – des problèmes d’équilibre et de motricité, ainsi que des difficultés au niveau de la mémoire à court terme sur lesquelles il travaille encore.

L’association faîtière Cancer de l’enfant en Suisse organise en ce mois de juin une campagne pour sensibiliser le grand public aux défis auxquels de telles familles sont confrontées. Il s’agit en particulier de promouvoir l’égalité des chances pour les adultes qui, comme lui, ont guéri mais peinent à s’intégrer dans le monde professionnel.


«Ce ne sera jamais plus comme avant»
Rahel Morciano, maman d’un jeune homme qui a eu une tumeur au cerveau dans son enfance


Après son opération, le fils de Rahel Morciano ne pesait que 34 kilos. Il a dû réapprendre à marcher et retrouver sa masse musculaire. «Depuis, les choses se sont calmées. Mais ce ne sera plus jamais comme avant», poursuit la maman. Le garçon, qui souhaite taire son prénom, a terminé l’école de culture générale et veut faire un apprentissage de laborantin en chimie. «Travailler dans la recherche, c’est mon rêve depuis tout petit et je ferai tout pour y parvenir». nous glisse-t-il. Mais depuis trois ans, il ne trouve pas de place.

Chaque année en Suisse, près de 300 enfants de moins de 15 ans ont comme lui un cancer. Parmi eux, environ septante souffrent d’une tumeur au cerveau. «Leur chance de survie à cinq ans (ndlr: cinq ans après l’annonce de la maladie) se situe autour de 70%», précise Manuel Diezi, spécialiste en hémato-oncologie pédiatrique au CHUV. Mais ce chiffre ne dit pas tout: cette maladie est celle qui laisse le plus souvent des séquelles, plus ou moins importantes selon les cas.

Troubles neurologiques

«La tumeur se trouve dans le cerveau, que les traitements doivent aussi cibler. Tout cela augmente le risque de troubles neurologiques», résume Manuel Diezi. Le type de tumeur, sa localisation précise et la lourdeur des traitements jouent un rôle. Et puis, plus l’enfant est petit quand la maladie apparaît, plus le risque qu’il porte des séquelles est élevé. Dans les cas les plus graves, la radiothérapie peut altérer l’intelligence. Les troubles de l’attention sont relativement fréquents. On peut aussi mentionner des problèmes de vue, d’audition, du langage ou de l’équilibre.

De tels handicaps rendent plus difficiles leur formation puis leur insertion professionnelle. «Ces jeunes ont survécu, mais ensuite il n’y a pas toujours de place pour eux dans notre société», regrette Alexandra Weber, cheffe de la communication chez Cancer de l’enfant en Suisse. Elle évoque la situation d’une trentenaire atteinte à deux reprises d’une tumeur cérébrale durant son adolescence. Cette femme, qui est hémiplégique et souffre de troubles visuels et cognitifs, a terminé son apprentissage mais ne parvient pas à trouver un emploi adéquat et touche une petite rente de l’assurance invalidité (AI). Pour elle comme pour d’autres, le risque est de dépendre toute sa vie d’une aide extérieure.

Des centres pour les conseiller

Selon l’association, les familles concernées et les adultes guéris ne savent souvent pas à qui s’adresser ni à quels soutiens ils ont droit, et se perdent dans une jungle administrative. L’association demande davantage de centres pour les conseiller tant au niveau psychologique que juridique, et pour les aider à s’insérer dans le monde professionnel. Franziska Lüthy, avocate au service juridique de Procap, abonde: «Ce qui serait pratique, c’est que tous les conseils soient fournis au même endroit. Aujourd’hui, les familles obtiennent les réponses médicales, sociales et juridiques dans des lieux différents.»


«Les atteintes de ces anciens malades ne se voient pas forcément au prime abord. Ils doivent se battre pour obtenir un soutien de l’AI»
Franziska Lüthy, avocate au service juridique de Procap


«Les atteintes de ces anciens malades ne se voient pas forcément au prime abord. Ils doivent se battre pour obtenir un soutien de l’AI», poursuit Franziska Lüthy. Beaucoup de ces adultes touchent une rente partielle. Ils doivent alors trouver un patron prêt à leur donner leur chance pour la compléter… «Des efforts doivent être faits au niveau de l’intégration. En Suisse, il n’y a aucune contrainte, pour les employeurs, d’engager des gens avec un handicap. Sans aller jusque-là, on pourrait les sensibiliser à cette question ou prévoir des incitations.»

«Ce qui est dommage, c’est que mon fils a développé d’autres compétences qui ne sont pas valorisées par les employeurs», conclut Rahel Morciano, en mentionnant sa capacité de résilience et son caractère de battant forgé par la maladie. Et s’il ne trouve pas d’apprentissage? «On cherchera une autre solution… Forcément, nous n’arrêtons pas de nous demander comment l’aider.»

Situations d’urgence: Berne veut soutenir les handicapés

(ATS/Le Matin)

Le Conseil fédéral a donné son feu vert à la signature d’un texte facilitant l’aide aux personnes handicapées lors de conflits ou de catastrophes.


Par sa signature, la Suisse souligne sa volonté d’améliorer l’inclusion des personnes handicapées dans l’action humanitaire.

 

La Suisse va signer la «Charte pour l’inclusion des personnes handicapées dans l’action humanitaire». Ce texte, lancé par des ONG et des agences de l’ONU en mai 2016, vise à faciliter l’accès des handicapés à l’eau, la nourriture et aux soins lors de conflits ou de catastrophes.

Cette charte est en accord avec la politique humanitaire de la Suisse, indique vendredi le Conseil fédéral qui a donné son feu vert à la signature. Le texte confirme sa volonté de faciliter l’accès des personnes handicapées à l’aide humanitaire et de tenir compte de leurs besoins spécifiques.

Adaptation des services

La Charte fixe plusieurs principes-clés. Elle exige notamment la non-discrimination des personnes handicapées en situation d’urgence, leur participation à la conception des programmes humanitaires et l’adaptation des services à leurs besoins.

Par sa signature, la Suisse souligne sa volonté d’améliorer l’inclusion des personnes handicapées dans l’action humanitaire. Dans son message sur la stratégie de coopération internationale 2021-2024, Berne a rappelé l’importance de l’inclusion de ce groupe dans les actions humanitaires. Les handicapés sont particulièrement vulnérables et doivent être protégés.