EPFL: Un exosquelette permet la randonnée à ski

(nxp/ats)

Les ingénieurs du projet Twiice ont permis à une personne paraplégique de déambuler dans la neige, skis aux pieds.

Wiite, variante de l’exosquelette Twiice, a vu le jour. Il permet à une personne atteinte d’une lésion complète de la moelle épinière de se lever, de marcher, et surtout de faire de la randonnée à ski, grâce à sa compatibilité avec des chaussures de ski de randonnée.

Il y a dix ans, un accident d’escalade a rendu Martin Loos paraplégique. S’il se déplace en ville en chaise roulante, ce coup du sort n’a pas terni son attrait pour les pentes enneigées. Depuis plusieurs années, il a adapté sa pratique des sports hivernaux, descendant parfaitement les pistes en handi-ski et participant à des randonnées en groupe, rapporte l’EPFL vendredi dans un communiqué.

Mais pour monter, la nécessité d’être tiré par ses camarades ternit son sentiment de liberté. A l’EPFL, les ingénieurs du projet Twiice ont accepté le défi de lui donner la possibilité d’être à nouveau «debout» dans la neige.

Contrôle manuel

«Le projet de développement a pu se faire en un temps record, c’est-à-dire en un mois, incluant la conception et la fabrication sur mesure des parties adaptées», explique Tristan Vouga, membre de l’équipe de développement.

Seul impératif, « l’utilisateur doit être à même d’utiliser le haut de son corps pour manipuler les béquilles, qui servent à l’équilibre et au contrôle de l’exosquelette », précise Mohamed Bouri, chef du groupe de recherche REHAssist. Celui-ci est contrôlé manuellement. Chaque action est déclenchée par l’appui bref d’une gâchette sur les poignées des béquilles, ou des bâtons pour Martin.

Sensation magique

Dès la troisième séance d’entraînement, Martin était capable de déambuler avec l’exosquelette, skis aux pieds. Il a eu besoin d’un peu plus d’une douzaine de séances pour en arriver au niveau actuel, et se lancer dans un périple de plusieurs heures entouré de toute l’équipe.

«J’étais très concentré au début, craignant d’abord de perdre l’équilibre à chaque pas, mais après quelques minutes seulement j’ai pris confiance. C’était magique !».

Les concepteurs travaillent déjà sur d’autres formes d’activités, de pathologies et de morphologies. La course à pied en palliant la perte d’un membre amputé et l’aide à des personnes ayant subi un AVC font partie des développements possibles de l’exosquelette Twiice.

Épanouis, en dépit de graves déficiences mentales

(Le Matin)

Coronavirus oblige, la Fondation Perceval, soutenue par la Loterie Romande, s’adapte et s’occupe jour et nuit de 90 bénéficiaires sévèrement handicapés.


En dépit de la pandémie et des mesures de sécurité obligatoires, la Fondation Perceval permet à des bénéficiaires gravement handicapés de se développer harmonieusement. Image: DR

 

Nichée sur les hauts de St-Prex(VD), la Fondation Perceval qui s’est donné pour but d’œuvrer pour l’épanouissement de personnes en situation de handicap, a subi de plein fouet les mesures de confinement voulues par le Conseil fédéral. «Habituellement, nous accueillons 100 enfants et 80 adultes dont une partie rentrait chez eux le soir et passait même le week-end à la maison, souligne Pascal Devaux, directeur général de la fondation. Avec la crise, nous avons dû renvoyer provisoirement ceux qui ne dormaient pas à Perceval et nous concentrer sur les bénéficiaires résidant 365 jours par an.»

Aujourd’hui, seuls 35 enfants, âgés de 2 à 18 ans, et 55 adultes vivent et dorment à Perceval. Les visites sont interdites et les locaux ont dû être partiellement réaménagés afin de satisfaire aux nouvelles directives. «Mais avec des soins et des mesures socio-éducatives destinés à des personnes parfois gravement atteintes, relativise Pascal Devaux, notre personnel ne peut guère respecter la distance idéale de deux mètres! Il faut savoir que parmi les 50% d’autistes graves, certains peuvent se révéler extrêmement violents. Contrairement à une idée reçue, seuls 5 à 6% des autistes présentent des grandes qualités intellectuelles. Ce n’est pas notre quotidien!»

Reste que le Covid-19 n’a que peu de chance de circuler en premier parmi les pensionnaires confinés. La situation est plus délicate avec les quelque 380 membres du personnel qui rentrent chez eux, une fois le travail terminé. Le risque de propagation du virus a toutefois été réduit au maximum. «Nous portons des masques et au moindre doute, nous avons accès aux tests de dépistage.»

Quant aux personnes en situation de handicap qui ont dû quitter l’institution, le contact est maintenu. «Nous leur téléphonons régulièrement afin de prendre de leurs nouvelles. Et les rares enfants qui ont la capacité de maîtriser internet suivent quelques cours à distance. Cela dit, nous avons conscience combien il est difficile pour les familles d’avoir soudain un tel enfant toute la journée chez soi.» La situation devrait s’améliorer à partir du 11 mai, le jour de la rentrée scolaire, mais le directeur général ne sait pas encore de quoi l’allègement des mesures sera fait pour sa fondation.

Comme un petit village

Perceval se présente comme un petit village étalé sur 12 hectares. Une très belle parcelle avec sa ferme, ses ateliers, son école, ses divers locaux et son jardin, sans oublier une dépendance à Aubonne. «L’aide que nous a attribué la Loterie Romande est déterminante, dit encore Pascal Devaux. Grâce à elle nous avons pu créer une salle de formation dans une annexe, réaménager un bâtiment aussi sur la parcelle de St-Prex et construire des studios à Aubonne(VD). C’est dire l’importance du soutien de la LoRo.»

Le handicap rend le confinement encore plus compliqué

(Swissinfo)

Les parents qui doivent cesser leur activité pour s’occuper d’un enfant à domicile en raison de la crise sanitaire ont droit à une allocation pour perte de gain. La mesure concerne tous les enfants jusqu’à 12 ans. Mais en raison de problèmes spécifiques, le gouvernement fait un geste supplémentaire pour les parents d’enfants en situation de handicap.

La crise sanitaire constitue un défi pour les parents. Crèches et écoles ayant momentanément fermé leurs portes, il faut trouver une solution pour s’occuper des enfants. Et pas question de se tourner vers les grands-parents, comme c’est souvent le cas, car ceux-ci sont trop exposés au coronavirus.

Parfois, il n’y a donc pas d’autre solution pour les parents que d’interrompre leur activité professionnelle pour s’occuper des enfants à domicile. Pour les aider, le Conseil fédéral avait déjà accepté, le 20 mars, qu’ils touchent l’allocation pour perte de gain lorsqu’ils doivent s’occuper d’enfants jusqu’à 12 ans.

Jusqu’à 20 ans

Vendredi dernier, le gouvernement a annoncé faire un geste supplémentaire pour les parents d’enfants handicapés. «Étant donné que cette limite d’âge engendre des difficultés pour les parents d’enfants en situation de handicap, le Conseil fédéral a décidé de la repousser à 20 ans», a-t-il expliqué dans un communiqué

Peuvent en bénéficier les parents qui s’occupent à domicile d’un enfant dont l’école spécialisée ou le centre de réadaptation est fermée en raison des mesures destinées à lutter contre la pandémie, ou qui ont droit à un supplément pour soins intenses de la part de l’Assurance invalidité (AI).

En revanche, les parents d’adolescents handicapés intégrés dans une école ordinaire ou qui ne perçoivent pas ce supplément pour soins intenses voient leur droit à l’allocation perte de gain s’éteindre au 12e anniversaire de leur enfant, comme c’est le cas pour tous les enfants, qu’ils soient ou non handicapés.

Difficultés spécifiques

On peut imaginer que des enfants confinés évoluent de manière relativement autonome à partir d’un âge de 12 ans. Mais la situation est beaucoup plus délicate avec des enfants handicapés.

Les différents handicaps physiques nécessitent une aide plus ou moins importante, pour se déplacer, s’habiller ou encore se nourrir. Mais les différentes formes de handicap mental peuvent aussi demander un gros effort d’accompagnement.

«Comprendre les mesures restrictives demande diverses compétences cognitives, qui font plus ou moins défaut aux handicapés mentaux. Cela peut entraîner des sentiments de frustration, de colère, d’impuissance, d’insécurité et de peur, voire de panique, ce qui peut s’exprimer par un repli sur soi et des humeurs dépressives, ou par une tension accrue et un comportement agressif», explique Simone Rychard, responsable du Bureau «Lieux de vie» de la Fédération suisse des associations de parents de personnes mentalement handicapées (insieme).

«Par ailleurs, beaucoup de handicapés mentaux ont un sens aigu de l’état émotionnel de leur entourage. Ils perçoivent davantage les tensions ou les peurs. Tout cela fait qu’ils doivent être très entourés», poursuit-elle.

La situation peut aussi être très tendue dans les formes de handicap mental où les rituels ont une grande importance, par exemple dans certaines formes d’autisme.

«Même dans des circonstances normales, les plus petits changements nécessitent une planification et une mise en œuvre minutieuses, une approche progressive avec beaucoup de temps et un suivi étroit, explique Simone Rychard. Alors la crise du coronavirus, qui chamboule tout, constitue un énorme défi. Dans le pire des cas, les tensions qui en résultent peuvent conduire à des comportements très agressifs, qu’ils soient dirigés contre soi-même, contre d’autres personnes ou contre des objets.»



Aux Hôpitaux universitaires de Genève, les handicapés mentaux sont pris en charge de manière spécifique.

Moins de possibilités d’entraide

Pour faire face au défi de la garde des enfants, des parents ont misé sur des formes de solidarité et d’entraide. Des familles voisines ou amies collaborent. Les cours à domicile et la garde sont répartis entre plusieurs adultes et différents parents.

Mais lorsqu’un enfant est handicapé, c’est plus compliqué. «La prise en charge d’un enfant handicapé par une personne extérieure n’est généralement pas si facile, voire impossible, rappelle Simone Rychard. Il faut trop de connaissances spécifiques qui ne s’acquièrent pas du jour au lendemain.»

Et de poursuivre: «les activités de loisirs ou les possibilités d’excursions et de jeux en commun sont souvent limitées en raison de la déficience de l’enfant. En outre, les enfants et les jeunes handicapés ont parfois peu ou pas d’amis ou de camarades dans leur quartier avec lesquels ils pourraient passer leur temps libre de manière indépendante et sans surveillance.»

Bien, mais peut mieux faire

Les organisations de défense des handicapés saluent la décision du Conseil fédéral. Mais elles ne s’estiment pas encore entièrement satisfaites et demandent que les parents d’enfants handicapés adultes touchent aussi des allocations pour perte de gain.

«Il est décevant que le Conseil fédéral n’ait pas entièrement comblé la lacune, réagit Inclusion Handicap , l’association faîtière des organisations suisses de personnes handicapées. Il s’avère que bon nombre d’offres destinées aux personnes de plus de 20 ans ayant besoin d’une prise en charge dans une structure de jour ont été fermées. Or, les parents et proches qui prennent le relais et subissent ainsi une perte de gain en restent pour leurs frais.»

Les visites dans les hôpitaux les établissements médico-sociaux (EMS) et les établissements pour personnes handicapées toujours interdites à Genève

(Radio-Lac)


KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI

 

A Genève, le Conseil d’Etat a prolongé lundi l’interdiction des visites dans les hôpitaux, les établissements médico-sociaux (EMS) et les établissements pour personnes handicapées. Cette mesure avait été prise le 18 mars afin de freiner la propagation du nouveau coronavirus.

Le gouvernement a décidé de maintenir cette interdiction « au vu de la situation sanitaire existante dans le canton ». Il ne sera pas possible d’aller visiter malades et pensionnaires au moins jusqu’au 8 juin pour les hôpitaux et les EMS. L’interdiction vaut jusqu’au 10 mai seulement pour les établissement pour personnes handicapées.

Vers un langage simplifié

(La liberté)

Nicolas Maradana

Par le biais d’un postulat, la démocrate-chrétienne Gabrielle Bourguet (Granges) et la socialiste Andréa Wassmer (Belfaux) demandent au Conseil d’Etat d’étudier l’utilisation, dans le cadre de la rédaction de certains documents importants, des règles européennes visant à rendre l’information facile à lire et à comprendre.

Les deux députées relèvent:«En Suisse, pour 10% de la population, un grand nombre d’informations écrites restent inaccessibles. Les raisons de ces obstacles à la lecture peuvent être très diverses: parcours scolaire difficile, compétences intellectuelles restreintes, maîtrise insuffisante du français, problèmes de lecture dus à l’âge ou simplement textes fondamentalement trop complexes.» Ces règles pourraient par exemple s’avérer utiles pour la communication de la police cantonale, du Service de la population et des migrants (SPoMi) ou des Offices régionaux de placement (ORP).

10 pour cent
La part de la population en Suisse ayant des obstacles à la lecture.

Dans sa réponse, le Conseil d’Etat remarque que jusqu’à aujourd’hui, ni la Confédération ni les cantons n’ont légiféré spécifiquement sur le droit d’accès à l’information en dehors du domaine du, handicap. Néanmoins, différents projets ont été mis en place. Par exemple, de-puis octobre 2019, la page_ du Parlement fédéral est traduite en langage simplifié. C’est également le cas de certaines pages du site internet du canton de Saint-Gall.

A Fribourg, le Bureau de l’intégration des migrants et des migrantes et de la prévention du racisme a édité l’an dernier, avec l’aide de Pro Infirmis, une brochure en langage simplifié intitulée Le canton de Fribourg vous souhaite la bienvenue. L’exécutif cantonal recommande par ailleurs au Grand Conseil d’accepter ce postulat. Le cas échéant, le rapport à rédiger devra proposer des mesures prioritaires à mettre en œuvre dans le contexte du futur Plan de mesures 2023-2027 relatif à la politique de la personne en situation de handicap. »