Handicap et informatique: une exposition inédite

(ats)

Le Musée Bolo permet de découvrir le quotidien technologique de ces personnes handicapées.


(Photo: Keystone/Laurent Gillieron)

 

La nouvelle exposition temporaire du Musée Bolo à l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) souhaite montrer une face méconnue de l’informatique: l’accessibilité numérique pour les personnes avec un handicap auditif, visuel ou moteur. Intitulée «#002 – Accessible», elle est visible dès vendredi et ce jusqu’au 29 novembre à Lausanne.

Du Telescrit à la synthèse vocale en passant par le clavier visuel, nombreuses sont les inventions, améliorées au fil des années, utilisées par des personnes avec un handicap auditif, visuel ou moteur. A travers trois portraits et divers objets, l’exposition temporaire permet de découvrir le quotidien technologique de ces personnes handicapées.

Créé en 2002, le Musée Bolo est un musée privé de matériel informatique. Il raconte l’histoire du numérique comme le miroir «des relations entre l’ordinateur et la société d’aujourd’hui», avec tous les bouleversements que cela implique et pas seulement comme une suite d’innovations technologiques.

(ats)

La politique doit se préparer à la mobilité autonome

(Le Temps)

A quoi doit servir une voiture sans conducteur? Une étude se penche sur cette question. Elle esquisse trois scénarios pour l’avenir et invite le monde politique à anticiper les changements légaux nécessaires.


Un modèle de voiture autonome en démonstration en Californie. — © Alexandria Sage/REUTERS

 

La politique doit se préparer à l’arrivée des voitures autonomes. Tel est le principal enseignement de l’étude publiée mercredi par la Fondation pour l’évaluation des choix technologiques TA-Swiss. Les chercheurs relèvent que la technologie est déjà très avancée. Tous les véhicules nouvellement immatriculés sont équipés de systèmes d’assistance à la conduite, au stationnement et au freinage d’urgence. Par ailleurs, l’automatisation de la mobilité individuelle comprend une composante sociale dans la mesure où elle peut permettre aux personnes âgées, handicapées ou aux jeunes de moins de 18 ans de se déplacer.

Réalisée par les bureaux EBP et Interface, l’enquête esquisse trois scénarios d’intégration de ces moyens de transport dans le paysage suisse de la mobilité. Selon le premier modèle, aucune restriction particulière ne réglemente les automobiles sans conducteur. L’Etat n’intervient que si des problèmes de sécurité apparaissent ou s’il faut éliminer des goulets d’étranglement. Or, ce modèle comprend le risque d’un accroissement du trafic, car ces berlines connectées effectueront vraisemblablement des déplacements à vide.

En zone urbaine ou à la demande

La deuxième variante confine l’utilisation des voitures automatiques aux zones urbaines. Celles-ci serviraient à remplacer des taxis ou des bus et joueraient ainsi un rôle de transport public. Cela nécessiterait de planifier les itinéraires et d’organiser le covoiturage afin de rendre leur utilisation la plus rationnelle possible. Cela permettrait de développer de nouveaux modèles économiques, comme le prévoit par exemple le Code des transports en vigueur en Finlande depuis 2018. «Il faudra inciter les gens à se déplacer ensemble», résume Fabienne Perret, cheffe de projet chez EBP, qui relève que la possession individuelle d’un véhicule ne sera plus forcément le modèle de référence.

Le troisième scénario prévoit un usage à la demande, aussi bien dans les villes que dans les régions rurales. Le système fonctionnerait grâce à des applications, qui permettraient à une personne désireuse de se déplacer d’un endroit A à un endroit B de trouver le véhicule interconnecté susceptible d’effectuer ce trajet. L’étude suggère d’en confier l’organisation à un organe étatique central. Selon les auteurs de l’étude, ce système peut sensiblement réduire le nombre de kilomètres parcourus.

Faudra-t-il encore un permis de conduire?

Dans tous les cas de figure, l’Etat et la politique doivent préparer le terrain afin de définir le cadre réglementaire de demain. Les questions ouvertes sont nombreuses. Il faut une base juridique pour l’utilisation des automobiles automatisées. Le directeur de l’Office fédéral des routes (Ofrou), Jürg Röthlisberger, a annoncé récemment qu’un projet de modification de la loi sur la circulation routière serait mis en consultation en avril. Il s’agira de réglementer la formation que devront recevoir les passagers et les propriétaires de tels véhicules. Un permis de conduire sera-t-il toujours exigé? C’est aussi une question de responsabilité civile et de sécurité: il faudra définir «qui est responsable de la voiture en dernier ressort». Si un accident se produit et qu’il est dû à une erreur de logiciel, la responsabilité pourrait être attribuée au fabricant. Mais s’il s’agit d’une erreur de manipulation, c’est la personne à bord qui sera jugée responsable. Ces points devront être clarifiés.

L’Etat sera également sollicité pour réglementer l’utilisation des données enregistrées par la conduite interconnectée. Celles-ci seront réunies sur une plateforme et partiellement disponibles en open date, selon une formule à définir. Si les voitures sans conducteur sont appelées à se substituer aux transports publics, la législation sur le transport des voyageurs devra être adaptée. L’un des objectifs étant, pour tous les scénarios, d’encourager le covoiturage, l’Etat devra encore prendre des mesures incitatives ou prononcer des interdictions, par exemple celle de circuler à vide ou avec une seule personne à bord d’une voiture à certaines heures ou sur certains axes. Il sera, de surcroît, nécessaire de réfléchir à l’intégration des cyclistes et des piétons dans le système. «Cela peut se faire par un patch», suggère Tobias Arnold, de l’agence Interface, qui insiste sur l’importance de disposer d’un «réseau de télécommunications performant» protégé contre les cyberattaques.

L’Etat devra-t-il s’engager activement en faveur du développement de la mobilité automatisée ou se contentera-t-il de fixer les conditions-cadres? L’étude s’abstient d’apporter une recommandation définitive. Elle vise surtout à sensibiliser le monde politique à la nécessité d’emprunter la voie rapide plutôt qu’un chemin vicinal pour anticiper ces questions. «Un laisser-faire entraînerait un transfert significatif du transport collectif vers le transport individuel, ce qui conduirait à une augmentation de l’étalement urbain et de la densité du trafic», préviennent les auteurs de l’enquête.

Une maison pour le bonheur des aveugles

(tdg.ch)

Elle s’appelle la Maison du Bonheur. Cette association unique à Genève a inauguré ses nouveaux locaux à la rue de Lyon avec une mission: proposer un espace d’accueil et d’activités permanent destiné aux aveugles et malvoyants.


L’association fondée par Gowri Sundaram a fini par retrouver un local pour assurer la poursuite de ses activités. Image: Enrico Gastaldello

 

À la base de ce projet se trouve Gowri Sundaram. Ce journaliste d’origine indienne a créé ce centre en 2013. «Je voulais faire quelque chose pour montrer ma gratitude envers tous les bénévoles et associations qui m’ont aidé lorsque j’ai perdu la vue», glisse-t-il. Handicapé depuis ses 55ans en raison d’une maladie nommée rétinite pigmentaire, il se retrouve totalement démuni lorsque sa femme décède d’un cancer en 2008.

«Petit à petit, j’ai découvert les activités de la Fédération suisse des aveugles (FSA) et de l’Association pour le bien des aveugles et malvoyants (ABA), explique Gowri Sundaram. Grâce à eux j’ai commencé à suivre des ateliers, appris à manier la canne blanche et retrouvé une certaine autonomie. Ils m’ont même donné les moyens de faire du vélo, de la course et du parapente, des sports que je n’aurais jamais pensé pouvoir faire.»

À la recherche d’un nouveau lieu

En 2013, il propose de mettre à disposition des handicapés visuels les bureaux de sa société d’édition. Rapidement, cette bâtisse située le long de l’avenue Louis-Casaï accueille de nombreux ateliers et trouve son public. Elle est surnommée la Maison du Bonheur et vit grâce à la contribution de son fondateur, de la FSA, de l’ABA et de l’association AYIN-Au delà du visible.

L’année dernière, l’édifice a été rasé pour laisser la place à un projet immobilier. Gowri Sundaram commence alors une quête de plusieurs mois afin de trouver un nouvel espace permettant de pérenniser l’institution. «Il fallait trouver un lieu accessible avec les transports publics, au rez-de-chaussée, avec des trottoirs sans trop d’obstacles, pas d’escaliers ni d’ascenseur», indique-t-il.

Ateliers et espace de rencontre

C’est finalement à la rue de Lyon que l’association pose ses valises. Deux salles sont à disposition. Une pour l’atelier d’arts créatifs et l’autre, plus grande, pour les autres cours et les concerts. Des ateliers de chant intuitif, des cours d’informatique, de tango, de yoga, de sculpture sur argile, ou encore des formations pour apprendre à se mouvoir dans le noir y sont organisés régulièrement.

Les membres semblent ravis du déménagement. «Ici on se sent bien, l’ambiance est très agréable et on n’a pas le temps de s’ennuyer», déclare Jeanine, une habituée des lieux. Pour Carole Angèle Chappuis, fondatrice de l’association AYIN-Au delà du visible et responsable de la gestion des activités de la Maison du Bonheur, ce lieu est particulier. «Gowri a souhaité que ce soit une plateforme où toutes les activités destinées aux aveugles issues de différentes associations puissent interagir. Et ça fonctionne.»

Afin de favoriser le lien social et les discussions, un espace de partage avec une petite kitchenette est en cours d’aménagement. «Le côté social est important car cela nous permet de partager nos histoires et notre quotidien avec humour. Ça enlève la déprime, glisse l’initiateur de ce projet, avant d’ajouter: quand on entre dans la Maison du Bonheur, on laisse le handicap dehors.»

Informations: La Maison du Bonheur, 12 rue de Lyon. Mail: lamdb2020@gmail.com

Maladies rares : l’Etat du Valais passe la vitesse supérieure et attribue un mandat à MaRaVal

(RHÔNE.FM)

Fabrice Germanier

Deux ans et demi seulement après sa fondation, MaRaVal, Maladies Rares Valais, est désormais un partenaire reconnu par l’État du Valais.


MaRaVal, première association cantonale à offrir un soutien aux personnes atteintes de maladies rares

 

En première suisse, le Service de la santé publique vient de lui confier un mandat de prestations qui porte sur l’accompagnement, la coordination et la formation des patients et leurs proches ainsi que la sensibilisation du grand public.

Cette reconnaissance se traduit également par une amorce de soutien financier qui contribuera à pérenniser l’association et lui permettre de monter en puissance, notamment en se développant dans le Haut-Valais. Actuellement, MaRaVal ne s’appuie que sur un 50%, celui de sa fondatrice et directrice Christine de Kalbermatten.

Pour l’association, cette reconnaissance tombe à point nommé : la journée internationale des maladies rares aura lieu ce samedi. Par ailleurs, la Ville de Sion lui remettra jeudi soir le « Mérite sportif – prix spécial » pour ses activités et pour féliciter les athlètes qui ont contribué à sensibiliser l’opinion à la cause qu’elle défend.

Il existe 6000 à 8000 maladies rares qui touchent en moyenne 6 à 8% de la population. Cela représente 20 à 25 mille personnes en Valais, soit autant que de patients diabétiques.


Christine de Kalbermatten : les prestations de MaRaVal

Christine de Kalbermatten : 70% des patients sont des enfants


Lire le communiqué de presse de MaRaVal du 21.02.2020 (français)

Lesen Sie die Pressemitteilung vom 21.02.2020 von MaRaVal (allemand)

Du travail pour des bénéficiaires de l’AI!

(le Matin)

AFIRO, une entreprise sociale et formatrice soutenue par la Loterie Romande, encadre 300 personnes dont la plupart sont en situation de handicap psychique.


Les ateliers d’Aubonne d’AFIRO permettent à des personnes en situation de handicap psychique de réaliser des travaux de grande qualité. Image: DR

 

Intégration sociale et professionnelle, telle est la mission que s’est fixée AFIRO envers des bénéficiaires d’une rente de l’Assurance invalidité (AI). Avec une priorité, l’entreprise s’adresse essentiellement à des adultes de 18 à 65 ans souffrant de troubles psychiatriques, un domaine où elle s’est fait une spécialité. «Nous avons deux mandants, souligne Rinaldo Costantini, le directeur, l’AI pour la réadaptation et la Direction générale de la cohésion sociale du canton de Vaud pour les emplois adaptés.»

«De plus en plus, ajoute le directeur, AFIRO est sollicitée par le canton pour le placement d’autres catégories sociales comme les chômeurs en fin de droit.» Aujourd’hui, la société encadre 200 personnes en emploi adapté sur les sites d’Ecublens, Aubonne, Yverdon et Renens. Et une centaine de personnes en mesures de réadaptation dans le centre de Lausanne.

Avec la production d’AFIRO, la qualité est au rendez-vous. «Nos produits se situent dans les hauts de gamme et nous avons notamment des banques parmi notre clientèle qui font appel à notre spécialisation en serrurerie présente dans notre centre d’Aubonne. Nous travaillons aussi en étroite collaboration avec des dizaines d’entreprises de la région, de la petite PME, aux services publics en passant par des multinationales.»

L’entreprise dont le siège social est situé à Ecublens, offre des prestations dans des domaines aussi variés que la boulangerie, un service traiteur, l’imprimerie, la gestion de secrétariat ou la couture simple. Sans oublier, l’autre pilier d’AFIRO, la formation permettant à des personnes en situation de handicap de se réinsérer pleinement dans la société. «Dans ce contexte, elles peuvent obtenir des CFC ou des diplômes plus simples, reconnus sur le marché du travail.»

Une nouvelle cuisine offerte par la LoRo

AFIRO, c’est aussi une société en plein essor. «Nos comptes sont équilibrés, ajoute encore Rinaldo Costantini, même si nous recevons de l’aide extérieure. Pour notre nouveau centre d’Ecublens, actuellement en phase d’exécution, nous emploierons 25 personnes de plus. Et nous devons à la Loterie Romande d’avoir pris en charge le financement de la nouvelle cuisine et du tea-room.»

Victor Fingal