Personnes handicapées bienvenues aux JOJ

(tdg.ch)

Tout un dispositif a été prévu pour accueillir et faire participer les jeunes handicapés aux Jeux olympiques de la jeunesse.


En compagnie d’Ian Logan, directeur général des JOJ, le municipal des Sports Oscar Tosato (à droite). Devant le Conseil communal, l’élu a fait valoir que l’accueil des personnes avec handicap constituait l’un des aspects de la durabilité des Jeux.
Image: ARC/A

 

«Merci!» C’est le seul mot qu’a prononcé le conseiller communal PLR lausannois Jean-Daniel Henchoz lors de la dernière séance de décembre. L’élu avait demandé que la Ville se préoccupe de cultiver la différence dans son organisation des Jeux olympiques de la jeunesse (JOJ) qui débutent jeudi.

Merci, oui, car son attente a été prise en compte. Les JOJ ne comprennent pas les Jeux paralympiques mais les personnes en situation de handicap seront pleinement accueillies. Pour Oscar Tosato, municipal en charge des Sports, c’est un des aspects importants de la durabilité de ces Jeux qui se veulent exemplaires: «L’accueil des personnes avec handicap nous tient à cœur», a-t-il insisté devant le plénum.

Enseignante spécialisée, Joëlle Remy a mis sur pied le dispositif d’accueil avec les associations concernées, PluSport, l’Association Romande Trisomie 21, Fair Play Sport Handicap Lausanne, l’Association suisse des paraplégiques, l’Association suisse des professionnels en activités physiques adaptées. «Tout le monde a collaboré pour que cela marche», s’enthousiasme-t-elle.

Quatre sports pourront être pratiqués par les personnes avec handicap: le ski de fond, la grimpe, le patin et le curling: «J’ai discuté avec chaque site où seront pratiquées ces activités, poursuit Joëlle Remy. Dans le cadre de Lausanne en Jeux!, on a poussé la logique un peu plus loin.» Des luges spéciales seront par exemple mises à disposition, tandis que des accompagnants permettront aux jeunes intéressés de grimper ou de skier. Autre exemple, pour le curling, des chaises roulantes seront utilisées, comme pour les Jeux paralympiques.

Le dispositif repose en bonne partie sur la participation des bénévoles. À ce stade, vingt-huit d’entre eux se sont engagés pour apporter leur soutien. Autre aspect promu par Joëlle Remy et son équipe, certaines classes d’école ont choisi l’activité qu’elles désirent conduire pendant les JOJ en fonction de leurs camarades avec handicap. À noter qu’il a fallu réfléchir aux moyens d’inclure les jeunes à mobilité réduite, mais aussi ceux qui ont des problèmes autres.

L’opération, qui a fait l’objet de peu de publicité jusque-là, a déjà atteint son but auprès de 74 élèves venant des écoles spécialisées. Ils se sont inscrits par le biais d’un partenariat entre l’association PluSport et le Service de l’enseignement spécialisé et de l’appui à la formation (SESAF). En outre, 29 jeunes en situation de handicap venant des classes régulières se sont aussi annoncés.

Berset ouvre une enquête sur l’octroi des rentes AI

(nxp/ats)

Le conseiller fédéral Alain Berset souhaite clarifier la pratique de l’octroi des rentes de l’AI. Il a ouvert une enquête interne sur l’activité de surveillance de l’Office fédéral des assurances sociales, axée sur les mesures d’économie dans les offices cantonaux.


Le conseiller fédéral Alain Berset (Photo: Keystone)

 

L’information parue dans les journaux de Tamedia a été confirmée par le porte-parole du ministre socialiste, Peter Lauener. Il a aussi confirmé que le chef du Département fédéral de l’intérieur (DFI) a commandé une analyse externe des activités d’expertise des offices cantonaux de l’assurance invalidité (AI). Il est reproché à certains bureaux de s’appuyer sur des rapports médicaux parfois douteux.

Alain Berset a eu l’impression qu’il fallait regarder de plus près ces deux aspects, a expliqué à Keystone-ATS le porte-parole, justifiant les deux enquêtes. Selon les médias, on soupçonne que les offices cantonaux de l’AI soient soumis à des pressions économiques avec pour conséquences possibles d’accorder le moins possible de nouvelles rentes. L’OFAS fixe en effet chaque année un objectif d’épargne pour chaque office, à savoir de «maintenir ou réduire» le taux des nouvelles pensions.

Aucun moyen de pénaliser les offices

Cela signifie que l’AI vérifie moins quelles sont les prestations auxquelles un assuré a droit, mais plutôt comment l’objectif des quotas peut être atteint, s’inquiète dans les médias Alex Fischer de l’association d’entraide pour les handicapés Procap. L’égalité de traitement des assurés est dès lors mise en danger par la concurrence entre les offices cantonaux, selon lui.

Interrogé par Keystone-ATS, le directeur adjoint de l’OFAS et responsable de l’AI, Stefan Ritler, confirme l’existence d’un tableau d’objectifs de performance pour les offices cantonaux de l’AI. Il souligne toutefois que l’AI compare chaque office cantonal avec ses propres résultats de l’année précédente. L’OFAS ne les mesure pas par rapport à une moyenne à l’échelle nationale, mais les offices sont, cela dit, au courant d’un «benchmark» de référence.

Si les objectifs de performance sont dépassés ou non atteints, l’OFAS demande à l’office cantonal de justifier le résultat. Cependant, l’OFAS n’a aucun moyen de pénaliser les bureaux, souligne M. Ritler. En outre, les objectifs de performance ne sont pas des objectifs de mesures d’économie, selon lui, mais «une partie du processus de surveillance et de contrôle dans le système de l’AI».

Objectifs de performance

En octobre dernier, une étude du Pôle de recherche national (PRN) «Lives» montrait une baisse du nombre de rentes AI (-20%) observée depuis 2005 malgré une forte croissance démographique. Une diminution due principalement au durcissement des critères d’éligibilité, selon l’étude.

Alors que le traitement des demandes de prestation s’est nettement accéléré, l’enquête observe que l’accès aux rentes a été réduit et s’accompagne d’une augmentation marquée des refus de prestation. L’accès aux mesures de réadaptation professionnelle a quant à lui progressé, mais dans une moindre mesure.

74 gares et arrêts ferroviaires ont été adaptés aux handicapés en 2019

(La Côte/ATS)


Au total, 3,6 milliards seront investis pour rendre le réseau ferroviaire suisse conforme à la loi (illustration). © KEYSTONE / GAETAN BALLY

 

Les travaux pour permettre aux personnes handicapées d’accéder facilement aux transports ferroviaires avancent. En 2019, 74 gares et arrêts ont été adaptés. 525 sites seront transformés d’ici 2023 et plus de 200 après cette date.

En 2019, les chemins de fer ont adapté 74 gares et arrêts supplémentaires en Suisse pour les rendre plus accessibles. Ces transformations sont une mise en œuvre de la loi sur l’égalité pour les handicapés (LHand) qui fixe l’échéance des travaux à fin 2023. Cependant, pour 205 projets, les adaptations ne pourront être réalisées qu’après cette date.

Des travaux dans 525 autres gares et arrêts ferroviaires seront réalisés d’ici à l’expiration du délai, détaille l’Office fédéral des transports (OFT) dans un rapport publié jeudi. D’ici à fin 2023, environ 87% des passagers pourront embarquer et débarquer de manière autonome et spontanée dans les trois quarts des gares.

Le personnel sollicité

Pour les gares et arrêts ferroviaires où l’on compte sur des retards malgré l’intervention de l’OFT, soit 11% des installations en Suisse, les entreprises proposeront des mesures de compensation, en règle générale sous forme d’assistance fournie par le personnel. Ce qui permettra de tenir compte du principe de proportionnalité inscrit dans la loi, souligne l’office.

Cela concerne également quelques grandes gares telles que Neuchâtel, Berne, Morges (VD) ou la gare centrale de Zurich. Dans ces endroits, de très grands projets d’extension doivent être planifiés et coordonnés en même temps que la mise en conformité à la loi. La majorité des 205 projets seront en phase d’approbation des plans ou d’exécution d’ici à fin 2023 et mis en service un peu plus tard.

Examen en 2020

Pour 686 petits ou moyens projets de gares qui n’en étaient pas encore à ces stades, les gestionnaires d’infrastructures ont devisé à environ 3,6 milliards de francs en 2018 les transformations requises par la loi. Les entreprises ferroviaires ont estimé la part des coûts d’adaptation à environ 1,7 milliard. Dans l’ensemble, la Confédération investit plus de trois milliards.

Les concepts de mise en oeuvre encore en suspens seront examinés et approuvés définitivement par l’OFT d’ici au milieu de l’année 2020. Il s’agit le plus souvent de projets de petite taille avec de faibles fréquences de débarquement et d’embarquement. Le prochain rapport sur l’avancement des travaux est prévu dans un an.

Selon les derniers chiffres disponibles, 819 des 1800 gares en Suisse sont accessibles aujourd’hui en toute autonomie et de manière spontanée au sens de la loi. Cela correspond à une part de 45%, mais comme beaucoup de gares importantes sont incluses, ce sont 63% des passagers qui bénéficient de cette accessibilité.

Berset a lancé l’enquête sur le scandale des experts AI

(Le Matin)

Procédures biaisées, expertises contradictoires, revenus hors normes ou textes «copiés-collés», les pratiques des experts liés à l’AI vont faire l’objet d’une analyse externe approfondie.


Alain Berset est resté plutôt évasif face aux reproches faits aux experts mandatés par l’AI. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’a pas empoigné le problème. Image: Peter Klaunzer/Keystone

 

Peut-on imaginer qu’un médecin expert pour l’AI se contente de faire des «copiés-collés» pour attester qu’une personne est apte à travailler à 100%? Le conseiller national Stefan Müller Altermatt (PDC/SO) a évoqué ce lundi, à l’heure des questions au Conseil national, le cas d’un médecin bernois, qui aurait produit seize expertises similaires pour seize personnes différentes, alors que leur médecin traitant avait conclu à une incapacité de travail. Il relève que ce médecin a gagné pour 3,1 millions de francs depuis 2012 avec des expertises pour l’AI.

«Le médecin serait exclu»

Qu’en dit le conseiller fédéral en charge de la santé, Alain Berset? «L’appréciation de la santé d’un assuré est une affaire individuelle et ne peut être faite qu’au cas par cas. Si l’expert se contente de copier les avis précédents ce n’est pas acceptable pour l’AI». Mais selon lui, l’Office fédéral des assurances sociales (OFAS) n’a pas connaissance d’une telle situation. Si cela devait être le cas, un tel expert «serait exclu préventivement de l’attribution de nouveaux rapports», a-t-il affirmé.

Analyse externe lancée

Depuis la publication dans les médias alémaniques en novembre des revenus de certains médecins experts pour le compte de l’AI, la malaise est palpable. Les conseillers nationaux s’en font l’écho: des procédures biaisées pour Benjamin Roduit (PDC/VS), des expertises contradictoires au détriment d’une assurée pour Nadine Masshardt (PS/BE), des revenus hors normes pour Kathryn Bertschy (VL/BE) ou des dossiers «copier-coller». Dans ses différentes réponses, Alain Berset a joué la prudence et a précisé que son département avait décidé en novembre de lancer une analyse de ces expertises par un organe externe.

Contraire à une bonne pratique

Benjamin Roduit s’étonne qu’un médecin expert pour l’AI déclare que l’assurance lui demande des précisions lorsqu’il conclut au droit à une rente, mais non si la personne est déclarée apte au travail à 100%. Selon Alain Berset: «Les offices AI sont tenus de soumettre toutes les expertises à un contrôle de la qualité sous l’angle de la médecine des assurances, quel qu’en soit le résultat». Pour lui, si l’OFAS venait à avoir connaissance du fait qu’un office AI ne le fait pas, elle interviendrait pour faire respecter les directives.

Pas de travail, pas de rente

Nadine Masshardt a relevé un cas où l’AI avait refusé des mesures de formation à une femme, sous prétexte qu’elle était en mauvaise santé. Puis l’AI a refusé une rente à cette femme après une expertise d’un médecin (le docteur K, qui a gagné 334 000 francs en 2018 avec l’AI) qui avait conclu à une capacité de travail de 100 %. Alain Berset lui a précisé qu’il était difficile d’avoir un avis sur un cas précis, se contentant de rappeler que les offices AI devaient se décider au cours de procédures qui font apparaître «différentes appréciations».

Cinq fois plus qu’un thérapeute ?

Enfin, Kathryn Bertschy est revenue sur les déclarations d’un médecin-chef dans le magazine «Beobachter». Elle demande s’il est normal que «les experts AI gagnent jusqu’à cinq fois plus que s’ils officiaient comme thérapeutes?» Alain Berset a rappelé que «la rémunération pour les expertises polydisciplinaires réalisées pour l’AI sont fixées depuis 2012 par une prescription du Tribunal fédéral».

Est-ce normal ou pas? Il n’a pas donné de réponse, mais l’enquête commandée par le DFI devrait aller au fond des choses. Probablement qu’elle n’oubliera pas les cas cités aujourd’hui devant le Conseil national.

Eric Felley

Alerte sur de fausses collectes en Suisse

(nxp/ats)

Des personnes se prétendant sourdes et muettes se font passer pour des collaborateurs de l’ONG Handicap International.


L’institution porte plainte à chaque infraction signalée.Photo: Unsplash

 

Handicap International (HI) met en garde contre de fausses collectes en Suisse. De faux formulaires avec le nom et le visuel de l’institution sont montrés pour demander un don en argent liquide, a-t-elle affirmé mardi à Genève.

Des personnes affirment récolter du financement pour un centre international pour les personnes sourdes, muettes et handicapées, selon elle. Ce centre n’a pas été établi et n’est pas non plus planifié.

«HI ne collecte pas d’argent liquide dans les rues», affirme-t-elle. Elle appelle ceux qui pourraient avoir des doutes à contacter le bureau de HI ou la police. L’institution collabore étroitement avec les polices cantonales et la justice et «porte plainte à chaque infraction signalée», ajoute-t-elle encore.