La Fédération suisse des aveugles et malvoyants (FSA) a vendu l’Hôtel Solsana SA, Saanen

Berne, le 20 décembre 2017 – La Fédération suisse des aveugles et malvoyants (FSA) a vendu l’Hôtel Solsana SA, Saanen, aux entreprises locales Bach Immobilien SA, Gstaad, et Matti Immobilien SA, Saanen.

Avec son style architectural très particulier qui date de 1914, cet ancien sanatorium domine la plaine du Saanenland. Il surplombe le village de Saanen à une altitude de 1150 mètres. L’une des plus belles vues panoramique de la région s’ouvre sur l’ensemble des montagnes et sur toute la vallée. Ce havre de paix, entièrement équipé pour les personnes malvoyantes et non voyantes, est un lieu de rencontre particulièrement apprécié.Le sentier des cordes, établi sur de domaine de l’hôtel, est une magnifique promenade unique en Europe qui séduit les personnes handicapées de la vue qui peuvent profiter en toute sécurité, d’une marche en plein air en compagnie de leur chien-guide d’aveugle qui peut s’y promener en toute liberté.

Le changement de propriétaire sera effectif le 1er avril 2019. Les deux parties ont convenu de ne pas communiquer le montant de la transaction. Les partenaires contractuels ont trouvé un accord pour que l’exploitation actuelle répondant aux besoins particuliers des personnes malvoyantes soit pour l’instant maintenue. À partir de la saison d’été 2018, l’établissement deviendra un hôtel garni avant d’entamer une phase intensive d’assainissement et de rénovation.

L’hôtel rouvrira ensuite ses portes.

Les délégués de la FSA avaient décidé en juin 2017 de cesser l’exploitation de l’hôtel et restaurant Solsana et d’aliéner Hotel Solsana SA, conformément à la stratégie de recentrage et de redimensionnement des prestations-clés de la fédération. Les exigences en matière de gestion et d’exploitation d’un hôtel-restaurant ont en effet considérablement augmenté au cours des 40 dernières années, et le comportement et les attentes des vacanciers ont également évolué. Les nuitées des membres de la FSA avaient diminué et se faisaient de plus en plus rares.

Pour de plus amples informations:
Kannarath Meystre, FSA, 031 390 88 00
Marcel Bach, Bach Immobilien SA, Gstaad, 033 748 44 83

Enfants neuro-atypiques: le paradoxe genevois

L’aéroport de la ville tanzanienne d’Arusha, siège du Tribunal pénal international pour le Rwanda, accueille les visiteurs avec une pancarte où on peut lire: «Welcome to the Geneva of Africa», surnom que lui aurait donné Bill Clinton alors en visite officielle. Genève est en effet une ville dont le nom résonne dans le monde entier, un endroit au rayonnement impressionnant pour n’avoir même pas 500 000 habitants. Son niveau et sa qualité de vie sont vantés partout et nombreux sont ceux, de tous horizons, qui rêveraient de venir s’y installer.

Pourtant, pour nos enfants nés avec des retards de développement psychomoteur et des troubles neurologiques – nos enfants neuro-atypiques -, grandir à Genève n’offre pas les opportunités qu’on attendrait d’une ville avec tant de richesses et d’atouts.

Une Genevoise, Nathalie, partie vivre aux États-Unis, partageait son expérience dans un article paru dans Le Temps récemment et dont le titre était: «Aux Etats-Unis, notre fils handicapé est aidé comme il ne l’a jamais été à Genève.»

Sans être représentatif du système américain, cet exemple met en exergue un réel problème de prise en charge dans notre ville. L’unité de développement des HUG est un centre d’excellence dans le diagnostic des troubles du développement de l’enfant et fait un travail extraordinaire pour diagnostiquer les enfants le plus tôt possible.

Mais ensuite? Hormis quelques initiatives prometteuses que l’on peut saluer, en particulier dans le domaine de l’autisme, les parents se retrouvent face à eux-mêmes. Dans le meilleur des cas, il est proposé une combinaison de quelques heures de séances hebdomadaires de thérapie – si on a la chance de trouver des professionnels disponibles – et le casse-tête logistique commence.

Le jeune enfant va alors d’un thérapeute à l’autre, pour un total en moyenne de trois heures de thérapies par semaine, et autant d’heures perdues en trajets, alors qu’il lui en faudrait le double au quotidien.

Le manque de coordination, de centralisation et l’absence d’un plan d’action global intensif se font au détriment des progrès de l’enfant et ajoutent une charge de stress considérable pour les parents.

A l’instar de Nathalie, les familles genevoises d’enfants neuro-atypiques que nous avons pu rencontrer nous ont parlé de leurs expériences difficiles et du manque de soutien concret des professionnels de la santé et de l’éducation dans notre ville, spécialement lors des premières années, celles qui comptent le plus pour faire évoluer le cerveau de nos enfants. Nous avons nous-même vécu ces expériences avec notre fille cadette et ne les souhaitons à personne.

Le Comité des droits de l’enfant des Nations unies ne s’y est pas trompé, lui qui a stigmatisé en 2015 la Suisse, et en particulier Genève, dans son rapport périodique sur les droits de l’enfant, en pointant précisément les lacunes de la prise en charge des enfants «handicapés».

La situation est frustrante quand on sait aujourd’hui que, grâce à l’extraordinaire plasticité du cerveau, des progrès d’envergure sont possibles pour peu que les approches médicales et thérapeutiques soient à la fois coordonnées, cohérentes et intensives. Cela est d’autant plus vrai dans les plus jeunes années de la vie d’un enfant.

Les familles qui en ont les moyens et les réseaux partent ailleurs chercher les traitements, ce qui est évidemment complètement inégalitaire et injuste. En effet, il existe aujourd’hui aux États-Unis mais aussi ailleurs, par exemple en Israël, des professionnels qui appliquent des méthodes éprouvées pour stimuler aussitôt que possible après leur naissance, les enfants qui souffrent de troubles neurologiques, et ce de manière coordonnée et intensive.

Il n’y a pas de baguette magique. Le coût et l’investissement par enfant sont élevés, mais, pour la société, les enjeux sont de taille: permettre à ses enfants neuro -atypiques de réduire voire de sortir de leur dépendance, de connaître autre chose qu’une vie en institution spécialisée – qui coûte d’ailleurs des fortunes au contribuable – et d’être accueillis au sein d’une société où chacun peut avoir des rêves et des aspirations.

Une des jeunes femmes qui met en place les programmes pour notre fille nous disait: «Dans l’école où j’ai été élevée au Canada, mon meilleur ami était trisomique. Il venait en classe comme nous. Il adorait le sport. Maintenant, il a ouvert une école de sport pour trisomiques. Et personne n’a jamais vu cela comme un problème.»

Il est temps que les collectivités publiques à Genève soient fières de leurs enfants différents et créent pour eux – aussi tôt que possible dans leurs vies – de vraies opportunités de grandir et d’évoluer par une prise en charge intensive, optimale et adéquate, fondée sur les découvertes les plus récentes en matière de neurosciences.

Si une ville comme Genève, berceau du droit humanitaire mais aussi des sciences de l’éducation et capitale mondiale à l’avant-garde de la recherche scientifique avec le CERN ne peut le faire, qui le pourrait ?


Source: le Temps

Succès de l’intervention d’Inclusion Handicap auprès de l’OFT

L’Office fédéral des transports (OFT) adapte sa stratégie pour la mise en œuvre de la loi sur l’égalité pour les handicapés (LHand). Grâce à l’intervention d’Inclusion Handicap, l’aide à la planification pour les entreprises de transport sera adaptée. Ainsi, 30 gares supplémentaires devront être réaménagées pour les handicapés. Inclusion Handicap se réjouit que l’OFT soit revenu sur sa décision.

Inclusion Handicap avait rencontré l’OFT en mai 2017 afin de lui communiquer ses doutes quant à la stratégie pour la mise en œuvre de la LHand jusqu’en 2023.
Lire le communiqué de presse de l’OFT du 11.05.2017

L’élaboration de l’aide à la planification était dérangeante: elle décidait quand le réaménagement d’une gare est jugé proportionnel. Inclusion Handicap estimait que la pesée des intérêts des personnes handicapées n’était pas assez contraignante.
Discussions constructives avec l’OFT

Inclusion Handicap avait attiré l’attention de l’OFT sur ce point. Il est réjouissant et remarquable que l’Office fédéral ait fait le nécessaire pour adapter l’instrument de planification. Les entreprises de transport ont été informées fin novembre de la modification de l’aide à la planification. Les intérêts des personnes handicapées seront ainsi nettement mieux évalués face aux intérêts des entreprises de transport. On estime que 30 gares supplémentaires seront réaménagées. Les coûts, qui dépassent les 150 millions de francs, seront financés par le fonds d’infrastructure ferroviaire.
Autres défauts de la stratégie

Outre le problème fondamental de la trop faible pesée des intérêts des voyageurs handicapés, Inclusion Handicap avait à l’origine critiqué un autre point.

Des solutions alternatives étaient jugées équivalentes à des variantes prévoyant des mesures architecturales. Une solution alternative est par exemple une rampe mobile qui doit être mise en place par un employé. La LHand n’autorise ce genre de mesure alternative qu’en cas de mesure architecturale excessive. L’OFT a également remédié à ce problème.

Inclusion Handicap continuera à s’investir pour une mise en œuvre dans les délais de la LHand et se réjouit de son dialogue constructive avec L’OFT.

Les capucins cèdent la place aux handicapés à Brigue

Par manque de relève, les capucins quitteront définitivement Brigue (VS) à fin janvier 2018. Leur couvent bâti en 1944 deviendra un centre d’accueil pour personnes en situation de handicap psychique. L’État du Valais a autorité la fondation Emera à racheter le bâtiment. Lire le communiqué de presse de l’État du Valais

Les pouvoirs publics investiront 3,8 millions de francs pour adapter le bâtiment, communique lundi l’Etat du Valais qui a autorisé l’achat. Dès le mois de février 2018, la fondation lancera les travaux nécessaires à l’adaptation du bâtiment pour répondre aux normes de logement.

Le bâtiment doit atteindre sa pleine capacité en automne 2018. Il offrira huit places d’hébergement, dix places de centre de jour et deux places d’accueil temporaire. Actuellement, la fondation dispose de 116 places d’hébergement, de 123 places de centre de jour et de 56 places de travail en atelier réparties dans tout le canton.

Opportunité idéale

La possibilité d’achat du couvent des capucins de Brigue était une opportunité idéale, indique l’État du Valais. Les besoins pour les personnes en situation de handicap psychique devraient augmenter d’une trentaine de places d’hébergement et de 40 à 50 places d’occupation d’ici 2020.

La Fondation Emera est une institution de droit privé reconnue d’utilité publique. Elle favorise l’intégration des personnes en situation de handicap en raison de maladies psychique domiciliées dans le canton du Valais. Elle collabore depuis trois décennies avec la communauté des capucins en Valais. Les quelques capucins résidant à Brigue seront répartis dans d’autres couvents de la communauté en Suisse.

Source: swissinfo.ch/État du Valais

Facture salée pour les parents d’un jeune handicapé

Dès janvier, les parents d’un jeune enfant lourdement handicapé devront débourser 8000 francs par mois pour le placement en institution de leur fils. Leur contribution sera calculée en fonction de leurs moyens.

L’affaire risque de faire grand bruit du côté de Zurich. En effet, la commune de Neerach a décidé de facturer aux parents, dès le 1er janvier prochain, les frais de placement en institution de leur garçon de 3 ans lourdement handicapé. Coût de la facture: près de 8000 francs par mois, révèle le Tages-Anzeiger/i> lundi.

Le petit Stefan vit depuis mars 2016 dans une institution. Un établissement pour lequel les parents versaient jusqu’ici 30 francs par jour pour les frais annexes, soit son entretien et ses habits. Mais la commune a décidé de faire grimper la facture à 245 francs par jour, suite à une décision du Conseil communal, soit 7350 francs par mois. Motif: la révision de la loi cantonale sur les foyers, approuvée en septembre dernier par les citoyens, et qui entre en vigueur en 2018. Du coup, les parents doivent désormais payer une taxe solidaire de soutien, en fonction de leurs moyens.

Du côté du parlement cantonal, on se montre incrédule. «C’est incompréhensible! La commune s’enrichit sur le dos des parents», s’exclame une députée PDC de Kloten. Le directeur de la crèche qui accueillait Stefan avant son placement, n’en revient pas non plus: «Pour moi, il est évident que c’est la tâche des pouvoirs publics de financer les conditions pour que vive au mieux un tel enfant.»

Un cas imprévisible

Le président de la commission du Grand Conseil zurichois qui a largement piloté le projet de loi, désapprouve également cette décision de Neerach: le but de cette révision n’était pas que les parents doivent prendre entièrement à leur charge les frais de placement, s’exclame le socialiste Moritz Spillmann. «Ni nous, ni le canton avons imaginé que de tels cas pourraient exister.»

Comment en est-on arrivé à ce montant de près de 8000 francs par mois pour la prise en charge du petit garçon? Selon le Tages-Anzeiger, les parents se sont d’abord renseignés sur les coûts de placement auprès de leur commune. En 2016, celle-ci, qui se base sur des revenus mensuels de 35’000 francs, leur explique que leur contribution s’élèvera à 7350 francs par mois.

La famille a les moyens

Hic: les revenus réels de la famille sont de 19’000 francs. Mais Neerach tient compte de la valeur locative de la maison familiale dans ses calculs. Et selon la commune, la situation «confortable» des parents leur permet de verser 7350 francs par mois pour le petit garçon. Mais parce que les autorités communales se préoccupent de l’enfant, Neerach ne leur demandera que 3900 francs par mois, écrit-elle aux parents en 2016. En rappelant que bien des familles vivaient avec des revenus mensuels bien inférieurs.

Mais du coup, avec l’entrée en vigueur de la nouvelle loi, la situation a changé et Neerach exige désormais des parents la totalité de la prise en charge, ainsi que les frais annexes de leur enfant. Sans discussion possible, selon le Tagi.

Les parents ne savent pour l’instant pas comment réagir. Et réfléchissent à actionner la justice, car la décision les prive des trois cinquièmes de leurs revenus et les obligerait à vendre à terme leur maison.

Source: nxp