Le Théâtre du Raccot n’est toujours pas adapté aux personnes handicapées.

Le Théâtre du Raccot n’est toujours pas adapté aux personnes handicapées. Son avenir dépendra du futur visage de Malévoz.

En attendant le futur visage de l’ensemble du site de Malévoz, seules les interventions urgentes seront entreprises à la salle du Raccot pour la rendre accessible aux personnes à mobilité réduite.

Au cœur de Malévoz, le Théâtre du Raccot avait suscité l’an dernier des interrogations de la part de Forum Handicap Valais. Lire l’article du 3 mai 2016

Il n’est pas adapté aux personnes handicapées. La situation devrait se décanter, en lien avec le futur de l’ensemble du secteur sur lequel est bâti l’hôpital psychiatrique. «Les développements initiaux du site datent du début du XIXe siècle, note Philippe Venetz. Malévoz fut la première structure de ce type qui n’était pas fermée, mais ouverte et pavillonnaire. Elle n’a rien à voir avec son pendant de Cery dans le canton de Vaud par exemple.» Dans la foulée du vote d’un cautionnement cadre de 385 millions de francs pour la rénovation des hôpitaux valaisans par le Grand Conseil en mai 2016, le site va être profondément transformé. Le chef du Service des bâtiments, monuments et archéologie (SBMA) reprend: «Le concours d’architecture est prêt, mais en stand-by. Toutes les options ne sont pas encore définies. Il permettra la démolition de certains édifices actuels, mais on ne sait pas combien de nouveaux seront construits.»

Concours d’architecture
Chef du Service de la santé publique, Victor Fournier amène quelques éléments supplémentaires: «Ce projet – Malévoz 2020 – ne pourra se faire que lorsque nous serons au clair sur l’évolution des besoins dans le domaine de la psychiatrie et les regroupements – ou pas – de certaines disciplines. Nous sommes en phase de réflexion sur l’organisation de la psychiatrie et psychogériatrie.

La cheffe du département souhaite être au clair de ce que sera la prise en charge durant ces prochaines années. Quand les choix principaux auront été pris, notamment le financement, le concours pourra être lancé. Sans doute durant la deuxième partie de l’année.» Cette procédure ne sera pas sans influence sur l’avenir du Raccot. Pour mémoire, cet ancien atelier a été transformé en lieu culturel en 2012 et fait désormais partie du programme officiel du Crochetan. «Il n’est cependant toujours pas accessible pour les personnes à mobilité réduite», déplore Jérôme Bagnoud. En mai dernier, le membre du comité de Forum Handicap Valais avait pointé le problème du doigt. «C’est une situation un peu paradoxale à partir du moment où on parle d’un concept qui a vocation d’inclusion.»

Depuis le début 2017, une donnée a changé. La responsabilité de ces immeubles est confiée au SBMA. «Nous n’avons pas les moyens d’investir plusieurs centaines de milliers francs pour adapter un bâtiment alors qu’il risque d’être détruit dans deux ans», souligne Philippe Venetz.

Interventions urgentes
A ses côtés, Philippe Richner, chef de la section de la gérance et entretien précise: «A court terme, nous allons cependant effectuer des interventions urgentes. Notamment en nous occupant du toit, et en améliorant l’accès aux handicapés.» Aucun budget précis n’est cependant pour l’heure arrêté. «Si le projet retenu ne touche pas le Raccot, nous effectuerons les aménagements définitifs. S’il disparaît, on verra comment ce qui le remplace s’intégrera dans le périmètre», reprend Philippe Venetz. Si Jérôme Bagnoud se félicite qu’une solution se profile à l’horizon, il déplore le temps pris pour la trouver. «Ce dossier a transité d’un service de l’État à l’autre. On a un peu l’impression de vivre une situation kafkaïenne. L’important reste qu’une issue semble enfin se dessiner.»

Utilisé 300 jours par années
Les bâtiments appartiennent au canton du Valais. Mais au quotidien, le Quartier culturel de Malévoz est géré par une collaboration entre l’association Art, Culture et Patrimoine, présidée par Claude Roch et le Service socioculturel de l’hôpital dirigé par Gabriel Bender: «Le Raccot est d’abord un espace de création utilisé près de 300 jours par année par des artistes. Via une convention, il est mis gratuitement à la disposition de l’association qui paie seulement les charges», indique ce dernier. Et de se réjouir de la solution trouvée. «Au-delà des travaux urgents nécessaires, l’essentiel est que cet espace culturel perdure et se développe. Ce qui va être possible grâce aux conventions signées ces jours. C’est de très bon augure.»

Source: NICOLAS MAURY/Le Nouvelliste du 21 janvier 2017