Un jeune sourd accusé de viols risque 8 ans de prison

La procureure a requis 8 ans de prison et un traitement institutionnel contre un Serbe présumé violeur de camarades sourdes. (Lire l’article du 9 janvier 2018)

La défense a plaidé des travaux d’ intérêt général.

Ils ne se sont pas compris. C’est ainsi que Me Loïc Parein, faisant fi des précédentes condamnations pour les mêmes faits de son client, a expliqué au Tribunal criminel de Lausanne les viols reprochés à un Serbe de la communauté rom âgé de 24 ans.

Le jeune homme étant sourd, il n’aurait pas été compris de ses futures victimes sourdes comme lui, et lui même n’aurait pas saisi leurs dénégations. L’avocat lausannois a balayé des faits prescrits alors que son client était mineur et tenté de réduire à néant les accusations portées alors qu’il était majeur. A ses yeux, il ne restait donc plus rien d’un dossier excessif: il a soutenu un tout simple travail d’intérêt général, sans le moindre jour de prison excepté les près de trois ans passés par le Rom en préventive.

La vision est toute autre de la part de la procureure. Joëlle Racine a retenu de nombreux viols et des contraintes sexuelles. Elle a requis 8 ans de prison assortis d’un traitement institutionnel en milieu fermé. La magistrate a rappelé les témoignages d’un garçon manipulateur devenu un salaud dangereux, assoiffé de sexe, et qui fait peur, pour résumer sa description découlant des témoignages.

Elle s’est souvenu de ses louvoiements au début de l’enquête avant de reconnaître péniblement une grande partie des faits, excepté le viol d’un petit camarade. Comment concevoir que des jeunes filles, dont des vierges, pouvaient accepter les pratiques particulières du Rom, parfois filmées? L’une d’entre elle a tenté de se suicider.

Les thérapies passées et l’encadrement dont il a fait l’objet au centre cantonal des sourds n’y ont rien changé. Le risque de récidive est très élevé même si les experts se sont disputés sur le diagnostic. Il faut être ferme, a conclu la procureure.

Les avocates des parties civiles, Mes Roxane Mingard et Coralie Devaud, l’ont souligné en réclamant des indemnités: personne n’a pu protéger les victimes.

Un emprisonnement et un traitement en prison pour un sourd seront problématiques, a relevé la défense. Le jugement sera rendu la semaine prochaine.