La Fondation Asile des aveugles fête ses 175 ans

Fondée en 1843, la Fondation Asile des aveugles célèbre ses 175 ans en 2018. A cette occasion, elle organise une exposition intitulée Vision[s] à l’Espace Arlaud de Lausanne, du 2 février au 8 avril 2018, présentant une plongée dans l’univers de l’ophtalmologie. Elle y présente les avancées scientifiques historiques de l’Hôpital ophtalmique Jules-Gonin jusqu’aux recherches les plus récentes, ainsi que des expériences interactives et ludiques à vivre en famille sur les thèmes de l’oeil et de la vision.

3 janvier 1843. Trois personnages, qui n’ont à priori rien en commun, se rencontrent à Lausanne : Elisabeth de Cerjat, récemment soignée d’une cataracte, Frédéric Recordon, ophtalmologue, et William Haldimand, ancien banquier et mécène. Ensemble, ils évoquent alors ce qui deviendra un projet titanesque pour l’époque : la construction, à l’Avenue de France, d’un hôpital pour soigner les problèmes oculaires de la communauté et d’une institution pour l’éducation et la formation des jeunes handicapés de la vue. 175 ans plus tard, ce sont plus de 600 collaborateurs qui se mobilisent chaque jour au service de la santé visuelle à l’Hôpital ophtalmique Jules-Gonin, au Centre pédagogique pour élèves handicapés de la vue, à l’EMS Recordon à Lausanne et à l’EMS Clair-Soleil à Ecublens. A l’occasion de cet anniversaire, la fondation organise une exposition, du 2 février au 8 avril 2018, à l’Espace Arlaud à Lausanne, intitulée

L’exposition se développe en trois parties. Une première rétrospective présente l’histoire de la fondation. Grâce à la collaboration avec le Musée historique de Lausanne et les Archives de la Ville, photographies et matériel ophtalmologique d’époque sont exposés. Une mise en lumière des découvertes marquantes de l’histoire de l’ophtalmologie réalisées au sein de l’Hôpital ophtalmique Jules-Gonin est également proposée aux visiteurs. La deuxième partie se veut plus didactique avec notamment un appartement témoin, celui de Tante Paulette, qui présente les aménagements nécessaires pour qu’une personne malvoyante ou non voyante puisse préserver son autonomie. La présentation des recherches actuelles, ainsi que des innovations technologiques complète cette partie.

Enfin, un espace ludique permet aux petits comme aux grands de découvrir l’oeil humain et son fonctionnement grâce à de nombreuses infographies et expériences interactives. Cette dernière partie est tirée de l’exposition “L’oeil nu”, réalisée en 2015 à l’Espace des inventions à Lausanne qui avait rencontré un vif succès auprès des familles notamment.

Grâce à la collaboration de la Bibliothèque Sonore Romande, qui en réalise la version audio, et au service de réadaptation basse vision de l’Hôpital ophtalmique, qui a adapté l’espace, l’exposition est bien évidemment accessible aux personnes en déficit visuel.

Contacts
Service communication : Muriel Faienza ou Frédérique Décaillet, +41 21 626 80 22, communication@fa2.ch

Les photos qui composent le slide ci-dessus peuvent être télécharger en format haute résolution sur www.ophtalmique.ch

Les 600 collaborateurs de la Fondation Asile des aveugles se mobilisent chaque jour au service de la santé visuelle et offrent des prestations de diagnostic, de traitement et d’accompagnement aux personnes atteintes dans leur vision. Les activités de la Fondation incluent l’Hôpital ophtalmique Jules-Gonin – qui assure les activités académiques de la Faculté de biologie et de médecine de l’Université de Lausanne et cliniques du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) – un centre pédagogique pour élèves handicapés de la vue et deux établissements médico-sociaux spécialement aménagés pour les aînés malvoyants, l’EMS Recordon à Lausanne et Clair-Soleil à Ecublens.


Exposition réalisée à l’occasion des 175 ans
de la Fondation Asile des aveugles

Les trois parties de l’exposition

L’histoire

Une active collaboration avec le Musée historique de Lausanne et les Archives de la Ville et du Canton, ont permis de retrouver des documents officiels, tels que l’acte de fondation de 1843, ainsi que des photos, gravures et cartes postales d’époque. Les visiteurs en sauront un peu plus sur les trois fondateurs – Elisabeth de Cerjat, Frédéric Recordon et William Haldimand – ainsi que sur ceux qui ont marqué l’histoire de la fondation, tels Jules Gonin et Marc Dufour par exemple. Une fresque chronologique présentera les développements de la fondation en regard des événements survenus à Lausanne et en Suisse. L’évolution de l’imagerie ophtalmologique, des dessins de la main de Jules-Gonin à l’ultra-sophistication des appareils d’aujourd’hui, sera également proposée, de même que du matériel ophtalmologique du début du 20e siècle, prêté par la Fondation du Musée de l’OEil. Avec la complicité de la Fondation Antoine de Saint-Exupéry, une plaque en relief de l’édition tactile et en braille du Petit Prince, éditée à l’occasion du 70e anniversaire du célèbre livre de l’écrivain français, sera exposée.

La vision

Cette partie se veut didactique pour permettre aux visiteurs de découvrir l’univers passionnant de la vision de façon pédagogique. Avec le soutien du service de réadaptation basse vision de l’Hôpital ophtalmique Jules-Gonin, un appartement témoin, celui de Tante Paulette, sensibilisera le public sur les moyens de gérer les difficultés quotidiennes résultant d’un déficit visuel. Aménagé en fonction des besoins spécifiques des personnes malvoyantes ou non-voyantes pour préserver leur autonomie, l’appartement de Tante Paulette fera découvrir aux visiteurs des astuces pratiques parfois insoupçonnées.

Les domaines actuels de la recherche, tels que les implants artificiels, la thérapie génique ou encore les neurosciences, seront présentés, de même que les innovations technologiques visant à mieux accompagner les personnes souffrant d’un déficit visuel.

L’oeil dans tous ses états

Parce que la vision n’est pas uniquement source de pathologie, un espace ludique permettra aux petits comme aux grands de découvrir l’oeil humain et son fonctionnement grâce à de nombreuses infographies et expériences interactives. Les plus jeunes pourront ainsi observer leur pupille, jouer avec des ombres chinoises mais aussi comprendre le rôle fondamental de la lumière dans la vision. Cette ultime partie est tirée de l’exposition “L’oeil nu”, réalisée à l’Espace des inventions à Lausanne en 2015 et qui avait rencontré un joli succès auprès des familles notamment.


Exposition réalisée à l’occasion des 175 ans
de la Fondation Asile des aveugles


Informations pratiques

Espace Arlaud
Pl. de la Riponne 2bis – 1005 Lausanne

Du vendredi 2 février au dimanche 8 avril 2018, du mercredi au dimanche.
Horaires : 12h30 à 18h

Entrée libre. Tout public.

Des visites guidées sont prévues pour les écoles, ainsi que pour des groupes de malvoyants, ces
dernières en collaboration avec l’association vaudoise L’Art d’Inclure.

Accès en transports publics

Métro depuis la gare CFF : M2, arrêt Riponne/Maurice Béjart

Bus 7 et 8, arrêt Riponne/Maurice Béjart
Bus 16, arrêt Pierre-Viret
Bus 1 et 2, arrêt Rue Neuve

Parking de La Riponne à proximité.

Agenda

Prochain rendez-vous du 175e anniversaire
Samedi 26 mai : portes ouvertes à l’Hôpital ophtalmique, au Centre pédagogique pour élèves handicapés de la vue et à l’EMS Recordon.

Télécharger le dossier de presse

Le Conseil fédéral et le Parlement recommandent de rejeter l’initiative «No Billag»

L’initiative populaire fédérale «Oui à la suppression des redevances radio et télévision (suppression des redevances Billag)» a été déposée le 11 décembre 2015. Elle veut supprimer les redevances de réception versées aux diffuseurs de programmes de radio et de télévision titulaires d’une concession et chargés d’un mandat de prestations. Le Conseil fédéral estime que la Suisse a besoin d’un service public complet dans le domaine des médias et que celui-ci ne peut pas être financé exclusivement par des recettes commerciales. Il rejette donc l’initiative.

Écouter ou voir la vidéo explicative sur Initiative populaire « Oui à la suppression des redevances Billag »: votation populaire du 4 mars 2018

Teneur de l’initiative
L’initiative populaire «Oui à la suppression des redevances radio et télévision (suppression des redevances Billag)» demande l’abolition des redevances de réception allouées aux diffuseurs de programmes de radio et de télévision actuellement titulaires d’une concession, ainsi que l’abandon des autres subventions directes octroyées aux diffuseurs. Pour les auteurs de l’initiative, la Société suisse de radio-diffusion et télévision (SSR) dispose d’un «quasi-monopole», qu’il convient de supprimer et de remplacer par une concurrence équitable entre les médias.

Avantages et inconvénients de l’initiative
L’initiative souhaite un paysage des médias qui obéit, aussi dans le domaine de la radio et de la télévision, à une pure logique de marché. Les distorsions de la concurrence dues au financement par la redevance seraient abolies. Par ailleurs, les ménages et les entreprises seraient libérés de l’obligation de payer les redevances de réception et pourraient utiliser ce montant à d’autres fins.

Le Conseil fédéral arrive à la conclusion que la place suisse des médias serait fondamentalement remodelée en cas de mise en œuvre de l’initiative. Il ne serait plus possible non plus de proposer des offres de radio et de télévision équivalentes dans toutes les régions linguistiques. C’est pourquoi il ne partage pas l’avis des auteurs de l’initiative.

Le service public dans les médias électroniques disparaîtrait.
L’existence même de nombreux diffuseurs actuels serait remise en question. De plus, la diversité des opinions et de l’offre à la radio et à la télévision serait réduite. Difficile aussi dans ces conditions de garantir un journalisme de qualité. L’actuel système de redevance et la possibilité d’un soutien financier pour les fournisseurs de prestations du service public garantissent des médias électroniques qui contribuent au bon fonctionnement de la formation démocratique de l’opinion et de la volonté ainsi qu’au développement culturel. En tant qu’association indépendante des intérêts politiques et économiques, la SSR est obligée de garantir dans ce contexte une offre variée qui tient aussi compte des intérêts des minorités.

Dans le domaine de la télévision, l’acceptation de l’initiative rendrait pratiquement impossible le maintien d’une offre télévisuelle suisse capable de concurrencer les 8015 diffuseurs des pays voisins. Les annonceurs se tourneraient donc encore davantage vers les offres étrangères.

Proposition du Conseil fédéral
Le Conseil fédéral propose aux Chambres fédérales de recommander au peuple et aux cantons le rejet de l’initiative populaire fédérale «Oui à la suppression des
redevances radio et télévision (suppression des redevances Billag)».

Au Conseil national, près d’un tiers des députés se sont exprimés au sujet de l’initiative dite  » No Billag « .
Une minorité de la commission, constituée de membres du groupe UDC, a demandé l’élaboration d’un contre-projet direct prévoyant que le montant de la redevance soit limité à 200 francs par ménage et par an et que les entreprises en soient exonérées. La SSR n’aurait ainsi plus reçu que 600 millions de francs par an au lieu d’1,2 milliard.

Le Conseil national n’est pas entré en matière sur le projet 2 et a ainsi rejeté le contre-projet, par 108 voix contre 70 et 2 abstentions, contre l’avis de l’ensemble du groupe UDC et d’un tiers du groupe libéral-radical.

Un débat de plusieurs heures, réparti sur deux jours, a toutefois eu lieu au Conseil national avant ce vote. Lors de ce débat, les opposants à l’initiative ont mis l’accent sur le service public dans le domaine des médias, qui bénéficie à l’ensemble de la population dans tout le pays, et sur des problèmes pouvant se poser au niveau institutionnel. Pour eux, l’acceptation de l’initiative signerait l’arrêt de mort de la SSR. Or, il est essentiel pour la démocratie directe que les populations de toutes les régions linguistiques, en particulier les habitants des régions périphériques et les minorités linguistiques, aient accès à des informations de qualité fournies de manière indépendante.
Les opposants à l’initiative affirment aussi que des investisseurs privés pourraient défendre des intérêts politiques en combattant la SSR. Lorsque les médias appartiennent à des sociétés privées, celles-ci peuvent influencer, voire manipuler l’opinion publique. Comme au Conseil des Etats, la menace d’une  » berlusconisation  » du paysage médiatique suisse a été brandie. A l’ère des fake news et de manipulations de plus en plus fréquentes, la SSR est indispensable, estiment les opposants.

Au cours du débat, plusieurs partisans du contre-projet ont annoncé que, si celui-ci était rejeté, ils finiraient par voter en faveur de l’initiative  » No Billag « . Ces députés, ainsi que d’autres détracteurs du financement actuel de la SSR, ont parlé de redevance forcée et de racket. Ils estiment que les citoyens devraient pouvoir choisir eux-mêmes les médias pour lesquels ils souhaitent dépenser leur argent. Des membres du groupe UDC ont fait savoir qu’ils s’opposaient à un quasi-monopole et à une uniformisation imposée des contenus, préférant largement une concurrence des opinions. Selon eux, les stations de radio et les chaînes de télévision privées doivent faire face à une concurrence financée par la redevance, ce qui empêche la création de nouvelles offres. La SSR est trop grande, trop influente et trop puissante, avancent-ils encore, ajoutant qu’elle constitue une  » faiseuse d’opinion financée grâce à la redevance  » et qu’elle est fidèle au gouvernement, favorable à l’UE et orientée à gauche. L’offre de divertissement de la SSR, elle aussi financée grâce à la redevance, a également été l’objet de critiques. Enfin, certains ont reproché à la SSR de faire déjà campagne dans ses émissions.

Certaines critiques adressées à la SSR ont également émané de députés opposés à l’initiative. Ceux-ci ont estimé que la SSR avait une trop grande influence sur le marché et qu’une discussion sur l’étendue du service public était nécessaire. D’après eux, c’est le financement qui doit être adapté au contenu et non l’inverse. Ces parlementaires se sont en outre prononcés en faveur d’un modèle moderne d’encouragement des médias. S’ils considèrent que la SSR est garante de la diffusion d’informations fiables dans toutes les régions du pays, ils sont aussi d’avis que cela ne suffit plus à une époque où les éditeurs renoncent au journalisme de qualité faute de revenus publicitaires suffisants.

A la fin du débat, la conseillère fédérale Doris Leuthard a admis que la SSR faisait indubitablement des erreurs, mais elle a fait remarquer que l’initiative et le contre-projet allaient trop loin. Selon elle, les auteurs de l’initiative ne prennent pas assez en considération le fait que le marché suisse des médias en ligne est très limité. La conseillère fédérale a en outre rappelé que, outre la SSR, 21 stations de radio locales et 13 chaînes de télévision locales bénéficiaient aussi de la redevance et que leur existence serait également menacée en cas d’acceptation de l’initiative.
Mme Leuthard a répété que des études scientifiques avaient montré que les populations des pays disposant d’un service public bien développé étaient mieux informées, avaient une plus grande confiance en leurs institutions et s’engageaient plus fortement dans la vie politique. Elle a aussi indiqué que, si les médias ne se livraient plus qu’à des considérations commerciales, les offres destinées aux minorités ou portant sur des thèmes spécifiques n’existeraient plus. Enfin, la conseillère fédérale a prévenu que des investisseurs ayant des moyens financiers considérables pourraient défendre des intérêts politiques.

Lors du vote final, le Conseil national a décidé, par 129 voix contre 33 et 32 abstentions, de recommander au peuple et aux cantons de rejeter l’initiative. Parmi les membres de l’UDC, 32 ont souhaité recommander l’acceptation de l’initiative et 26 se sont abstenus. Quelques membres du groupe libéral-radical se sont également abstenus.

Le Conseil des États a adopté l’arrêté fédéral par 41 voix contre 2 et 1 abstention et a ainsi recommandé au peuple et aux cantons de rejeter l’initiative.

Source:admin.ch

Ecole inclusive: le combat quotidien de Romain, atteint de myopathie

L’école inclusive avance à petits pas en Suisse. Ce dispositif, qui vise à inclure dans des classes ordinaires des élèves à besoins spécifiques, demande beaucoup de moyens et pas mal de coordination entre professeurs, éducateurs spécialisés, parents et médecins.

Dans certains cantons, les professeurs se plaignent de surcharge. Les nouvelles lois sur la pédagogie spécialisée font débat.

Pour mieux comprendre la réalité de ces enfants avec handicap, Quinze minutes a suivi Romain, un petit garçon atteint de myopathie, à Marsens dans le canton de Fribourg.

De son quotidien à la maison à celui de l’école, avec ses profs, ses camarades et son assistant de vie scolaire, itinéraire d’une inclusion pas toujours facile.

Reportage à Marsens, dans le canton de Fribourg
« Un dictionnaire impossible à manipuler »
L’école inclusive vise à intégrer, dans la mesure du possible, des élèves à besoins spécifiques dans des classes ordinaires.
En attendant que les bases légales se mettent en place, des enfants handicapés prennent tous les jours le chemin de l’école. Reportage dans l’école de Romain à Marsens, dans le canton de Fribourg.

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Celine van Till prend un nouveau départ

La cavalière malvoyante Céline van Till ne montera plus avec Amanta en compétition. La Genevoise se lance dans la course à pied.

Le 30 juin, cela fera dix ans que sa vie a basculé. Que sans cette terrible chute de cheval, peut-être bien qu’elle défierait aujourd’hui l’immense Isabel Werth; qu’elle aurait été, qui sait, championne olympique à Londres ou à Rio. Mais le destin a choisi un autre chemin pour Celine van Till. Après avoir passé un mois dans un trou noir, alors qu’elle n’avait que 17 ans, ce grand espoir du dressage suisse en est ressortie métamorphosée. Devenue partiellement tétraplégique et malvoyante (elle voit en deux dimensions), cette femme volontaire et courageuse a réappris à marcher, parler, écrire et manger pour revenir, «pas à pas», de si loin. Et de se remettre progressivement en selle, avec Amanta, jusqu’à vivre un rêve de gamine, participer aux Jeux paralympiques de Rio, en octobre 2016.

Toujours des caresses pour Amanta

C’est en rentrant du Brésil que cette cavalière genevoise s’est découvert une nouvelle passion: la course à pied. Une révélation, au point de se poser sérieusement la question. Après avoir enchaîné durant sept ans des succès et de belles performances sur la scène internationale de para-dressage avec sa jument, elle a décidé de prendre ce nouveau virage. Son cheval a été la source de ses ennuis, mais, surtout, un excellent thérapeute et son meilleur ami. «Je ne vais pas la laisser tomber Amanta et toujours m’occuper d’elle, elle fait partie de ma vie, c’est mon amour, ma moitié, mon mouvement, ma thérapie.» Mais pour elles, la compétition c’est fini.

Besoin d’autres défis

«Après deux championnats d’Europe, deux championnats du monde et les Jeux à Rio, mais aussi un livre (Pas à pas, éditions Slatkine) et un film (Bucéphale), j’avais besoin d’autres défis», explique-t-elle. Accompagnée d’un guide lors de ses courses, elle a rapidement été envoutée par cette discipline. Tout a commencé par un défi. Pour «Décrochons la Lune» elle apprend à courir avec son handicap, à bouger ses jambes et mettre à l’épreuve son corps, dont l’équilibre pose problèmes. Depuis, elle ne peut plus s’en passer. «Je suis tombée dans la marmite!», image la cavalière de la Pallanterie. Marraine des 20 km de Genève, impliquée à la Course de l’Escalade qu’elle boucle au 190e rang (sur 885 femmes), elle reçoit un gros soutien du public mais aussi d’un champion comme Tadessee Abraham qui la pousse à poursuivre ce qu’elle aime. «Dans cette discipline, j’y ai trouvé un enthousiasme répondant à mes efforts comme je ne l’avais jamais vécu, ainsi que plus grande possibilité d’inspirer et d’impacter les personnes autour de moi! Je veux montrer que tout le monde peut enfiler des baskets et courir.»

Une nouvelle vision

Opérée des yeux récemment, Celine van Till a une nouvelle vision pour 2018. «Dans tous les sens du terme, se marre-t-elle. Même si je suis encore à moitié aveugle, je vois moins double qu’avant. J’ai même pu aller courir dans la neige sans tomber et en gardant une belle allure.» Après avoir découvert les Jeux à Rio, la Genevoise a des ambitions, malgré que le chemin soit encore très long. «J’aimerai voir jusqu’à où je peux aller, en m’y dédiant complètement et en me donnant les moyens!» En attendant, elle envisage de participer au cross Genevois ce samedi aux Evaux.

Dix ans après, pour Celine van Till, «tout est possible». C’est d’ailleurs sa devise.

Source: nxp

Un jeune sourd accusé de viols risque 8 ans de prison

La procureure a requis 8 ans de prison et un traitement institutionnel contre un Serbe présumé violeur de camarades sourdes. (Lire l’article du 9 janvier 2018)

La défense a plaidé des travaux d’ intérêt général.

Ils ne se sont pas compris. C’est ainsi que Me Loïc Parein, faisant fi des précédentes condamnations pour les mêmes faits de son client, a expliqué au Tribunal criminel de Lausanne les viols reprochés à un Serbe de la communauté rom âgé de 24 ans.

Le jeune homme étant sourd, il n’aurait pas été compris de ses futures victimes sourdes comme lui, et lui même n’aurait pas saisi leurs dénégations. L’avocat lausannois a balayé des faits prescrits alors que son client était mineur et tenté de réduire à néant les accusations portées alors qu’il était majeur. A ses yeux, il ne restait donc plus rien d’un dossier excessif: il a soutenu un tout simple travail d’intérêt général, sans le moindre jour de prison excepté les près de trois ans passés par le Rom en préventive.

La vision est toute autre de la part de la procureure. Joëlle Racine a retenu de nombreux viols et des contraintes sexuelles. Elle a requis 8 ans de prison assortis d’un traitement institutionnel en milieu fermé. La magistrate a rappelé les témoignages d’un garçon manipulateur devenu un salaud dangereux, assoiffé de sexe, et qui fait peur, pour résumer sa description découlant des témoignages.

Elle s’est souvenu de ses louvoiements au début de l’enquête avant de reconnaître péniblement une grande partie des faits, excepté le viol d’un petit camarade. Comment concevoir que des jeunes filles, dont des vierges, pouvaient accepter les pratiques particulières du Rom, parfois filmées? L’une d’entre elle a tenté de se suicider.

Les thérapies passées et l’encadrement dont il a fait l’objet au centre cantonal des sourds n’y ont rien changé. Le risque de récidive est très élevé même si les experts se sont disputés sur le diagnostic. Il faut être ferme, a conclu la procureure.

Les avocates des parties civiles, Mes Roxane Mingard et Coralie Devaud, l’ont souligné en réclamant des indemnités: personne n’a pu protéger les victimes.

Un emprisonnement et un traitement en prison pour un sourd seront problématiques, a relevé la défense. Le jugement sera rendu la semaine prochaine.