La digitalisation au service des personnes en situation de handicap ?

(Le Courrier Lavaux-Oron-Jorat)

« Mise au service de l’être humain, l’Intelligence artificielle permettra notamment de mettre les machines au service de tout un chacun, et notamment des personnes en situation de handicap.»

La digitalisation touche tous les secteurs de notre vie, qu’elle soit professionnelle ou privée.

Comme toute révolution, elle implique des gagnants et des perdants. Les immenses opportunités que la digitalisation entraîne dans son sillage sont entremêlés d’effets négatifs, qu’il s’agit d’anticiper voire d’atténuer.

L’hyper connectivité de notre société abat les frontières physiques, remet en question nos certitudes dans de nombreux domaines comme celui de la mobilité, où le télétravail permet désormais d’éviter d’inutiles déplacements physiques.

Mise au service de l’être humain, l’intelligence artificielle permettra notamment de mettre les machines au service de tout un chacun, et notamment des personnes en situation de handicap. Cette profonde transformation de la société doit, plus que jamais, nous interpeler sur les moyens que nous mettons en œuvre pour faciliter la vie de ces dernières et les insérer au mieux dans tous les domaines de la vie, professionnelle notamment.

Dans ce domaine, la Suisse «fait bien»; mais doit encore faire mieux.

Notre pays a été le 145′ à ratifier la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées (CDPH), adoptée en 2006 par l’assemblée générale des Nations Unies à New York.

Pour que ce texte ait un réel impact, il est aujourd’hui nécessaire que les différents échelons, de la Confédération aux communes, le promeuvent, tout comme le secteur. Il en va de notre responsabilité commune.

Les domaines d’application sont vastes. Travail, emploi, éducation, mobilité, le choix du lieu de vie, de protection sociale, participation à la vie politique, accès à la justice, tous les pans de notre vie – et, partant, de celle des personnes en situation de handicap – sont concernés.

La CDPH est largement basée sur la notion de société inclusive. Cela signifie, pour les personnes en situation de handicap, qu’elles doivent être considérées comme des membres à part entière de la société et qu’il s’agit de miser sur leurs forces et leur potentiel.

Très concrètement, il s’agit de faire en sorte que, progressivement, les personnes en situation de handicap puissent vivre sans que ce dernier les empêche d’accomplir leurs tâches de tous les jours, qu’elles soient familiales, professionnelles, politique ou tout simplement de l’ordre des loisirs.

Dans tous ces domaines, la digitalisation, l’intelligence artificielle voire les robots peuvent aider à nous accompagner de cette tâche essentielle, visant à une société où chacun trouve sa place.

Internet, notre société de l’ultra communication, de l’hyper connectivité, entraînent souvent, paradoxalement, un repli sur soi-même, des comportements parfois davantage égoïstes.

Espérons que dans le domaine du handicap, la quatrième révolution industrielle soit synonyme de bon en avant dans la qualité de vie des personnes en situation de handicap.


Nicolas Leuba, membre du comité de Pro Infimis Vaud et municipal de la Ville de Pully