Accès à la culture facilité pour les chaises roulantes

(Le Nouvelliste)

PAR CHRISTINE.SAVIOZ@LENOUVELLISTE.CH

Le Musée cantonal de la nature à Sion a été pointé du doigt, lors de son inauguration en 2013, par les personnes à mobilité réduite. Raison de la colère: le lieu était inaccessible aux personnes en chaise roulante. Six ans plus tard, le musée est en rénovation. D’ici à fin 2019, il sera accessible à tous. «On est heureux d ‘avoir été entendus.


Devant le Musée de la nature à Sion, en 2013, Remo Pfyffer, vice-président du Club en fauteuil roulant du Valais romand, regrettait l’inaccessibilité du lieu aux personnes à mobilité réduite. SABINE PAPILLOUD/A

 

Cela montre que notre combat a porté ses fruits et que cela vaut la peine de nous battre pour l’égalité de traitement. On salue les efforts faits par la direction des musées», se réjouit Remo Pfyffer, vice-président du Club en fauteuil roulant du Valais romand, section de l’Association suisse des paraplégiques. Cet exemple met en application l’article 30 de la convention de l’ONU sur les droits des personnes handicapées, signée par la Suisse en 2014. «Cet article oblige les États à prendre des mesures afin de garantir l’accès aux produits culturels à chacun», a expliqué jeudi Pierre-Margot Cattin, professeur à la HES-SO, lors du forum Emera-HETS sur l’accès à la culture pour tous.

«II restedu chemin à faire»

La convention aide à la prise de conscience des milieux culturels. «C’est vrai qu’elle nous donne une sensibilisation accrue», reconnaît Jacques Cordonier, chef du Service de la culture. Les personnes en situation de handicap sont également davantage consultées.«Nous essayons d’avoir une dimension collaborative – les personnes concernées savent ce dont elles ont besoin – et aussi inclusive», explique Pascal Ruedin, directeur des Musées cantonaux. Si le changement est en cours,»il reste du chemin à faire», remarque Olivier Musy, directeur du Service social handicap à Emera. Le Valais compte encore plusieurs lieux culturels avec des barrières architecturales. «L’aspect financier est aussi un obstacle pour certains bénéficiaires de l’AI.

Les gens concernés nous ont dit que c’était un frein», ajoute Olivier Musy. Demeurent encore des problèmes de visibilité dans les salles de spectacle, selon l’emplacement réservé aux personnes handicapées.«Et il faudrait plus d’audiodescriptions pour les personnes avec handicap visuel et des boucles magnétiques pour les personnes sourdes.»Certains projets commencent à émerger, comme «Toucher voir» au Musée cantonal d’art, qui permet aux aveugles de découvrir des œuvres en les touchant.

Sur le plan politique par contre, les solutions peinent à émerger.«Le mot handicap n’apparaît nulle part dans la Stratégie culturelle 2018, présentée par le canton pour les prochains dix ans», conclut Olivier Musy.