Ceux qui prennent le train à Bienne sont fâchés trois fois

(Le Matin.ch)

Se sentir traité comme un citoyen de seconde zone n’est pas l’apanage de la périphérie. À Bienne, deuxième ville du canton de Berne avec 56 000 habitants, ce ressenti se cristallise autour de la gare où trois sujets fâchent les utilisateurs des compagnies CFF et BLS.


Les perrons 49 et 50 se trouvent dans le prolongement des voies 9/10, sur un quai allongé vers l’ouest, en direction de Fribourg. Ce quai dispose d’un toit de 200 mètres de long et d’une marquise. Ce qui prime pour les CFF, c’est d’assurer un maximum de correspondances pendant des travaux d’agrandissement de la gare de Berne. Image: Lematin.ch/Vincent Donzé

 

Dernier sujet en date: un second passage sous-voies aménagé là où un passage inférieur postal servait à l’acheminement des colis. Cet ouvrage en béton datant de 1979 a été modifié de manière à desservir les quais 1 à 10, moyennant 3,3 millions.


Après des travaux devisés à 3,3 millions, tout est prêt sur les quais 1 à 10 pour assurer une meilleure desserte, mais dessous, le passage inférieur postal qui n’était pas ouvert au public comprend un escalier trop étroit et trop raide pour les personnes à mobilité réduite. Image: Lematin.ch/Vincent Donzé

 

Problème: une affiche placardée sur une palissade annonce une mise en service pour novembre 2019 et des finitions pour décembre 2019. En fait de finition, il s’agit maintenant de mettre un escalier aux normes de la Loi sur l’égalité pour les personnes handicapées, comme indiqué dans l’hebdomadaire «Biel Bienne».


À la gare de Bienne, derrière cette palissade, l’ouverture d’un second sous-voie prévu censé désengorger l’accès principal est reporté de trois mois à cause d’un escalier qui n’est pas adapté aux normes fixées dans la Loi sur l’égalité pour les personnes handicapées. Image: Lematin.ch/Vincent Donzé

 

Raide et étroit


Les nombreux pendulaires biennois se sentent méprisés à leur arrivée à Berne en RegioExpress. Depuis l’introduction du nouvel horaire, les perrons desservis sont situés 385 mètres plus loin qu’auparavant. «La situation est intenable!», a dénoncé le maire de Bienne, en relayant la critique du ,député Mohamed Hamdaoui, handicapé dans sa mobilité par la polio. Image: Lematin.ch/Vincent Donzé

 

«Cet escalier trop raide et trop étroit appartient au propriétaire de l’immeuble commercial», précise Ottavia Masserini, porte-parole des CFF. Les usagers attendront trois mois supplémentaires pour accéder aux quais depuis l’aile Ouest. côté lac et gymnase.

S’il n’y avait qu’un escalier… Mais les usagers biennois pestent aussi contre une rame BLS aux couleurs du SC Bern, le club de hockey rival, et contre un quai décentré qui les oblige à marcher longtemps en gare de Berne, à l’arrivée et au départ du train.


Un train de la compagnie BLS aux couleurs du SC Berne avait suscité un tweet rageur du maire de Bienne Erich Fehr, fan du HC Bienne: «Inacceptable que le BLS veut me faire rouler dans ce train! Plus de 50 % de ses clients ne sont PAS des fans du CP Berne», écrivait-il au nom des clubs de hockey de Bienne, Fribourg et Langnau. Image: Lematin.ch/Vincent Donzé

 


Rien n’a changé depuis le tweet du 8 juillet 2018, comme en témoigne cette rame du BLS présente mardi en gare de Bienne sous prétexte que la compagnie BLS est sponsor d’or du club de la capitale. La rame décorée à l’intérieur par des portraits de joueurs anciens et actuels du CP Berne a été taguée, puis nettoyée. Image: Lematin.ch/Vincent Donzé

 

Vincent Donzé