Durant la pandémie, une communication brouillée avec les personnes sourdes et malentendantes

(Le Temps.ch)

La Fédération suisse des sourds dénonce les difficultés auxquelles les personnes atteintes de surdité sont confrontées depuis le début de la pandémie. Elle regrette un accès limité aux informations officielles et aimerait que le port d’un masque transparent soit généralisé chez les professionnels.

Une employée de l’usine de reliure Brochage Renaître porte un masque de protection conçu avec une zone transparente pour permettre aux personnes sourdes de lire sur les lèvres.
(Bruxelles, Belgique, 19 mai 2020.© REUTERS )

 

La perte auditive est un handicap invisible jusqu’à ce qu’on tente de communiquer avec une personne sourde ou malentendante. «C’est ce qui rend difficile sa prise en considération dans tous les domaines du quotidien, assure Sandrine Burger, porte-parole de la Fédération suisse des sourds (FSS). Ça, et la méconnaissance des entendants.»

Penser qu’une personne sourde ou malentendante sait obligatoirement lire et écrire fait partie des croyances populaires: la compréhension d’un texte, surtout quand il est complexe, peut ainsi être fastidieuse. Cela a été le cas pour de nombreuses personnes atteintes de surdité dès le début de la crise sanitaire. «Il faut se rendre compte que la langue maternelle des personnes sourdes qui signent est la langue des signes, souligne Sandrine Burger. Apprendre à lire équivaut à apprendre une langue étrangère.»

Un accès aux informations limité

La FSS estime qu’il y a environ 10 000 personnes sourdes en Suisse et 800 000 personnes malentendantes. Parmi elles, certaines n’avaient pas accès aux mesures prises par le Conseil fédéral et aux recommandations émises par l’Office fédéral de la santé publique de Suisse (OFSP). «Les pages dédiées à ces informations étaient uniquement accessibles en écrit, indique-t-elle. Nous l’avons rapidement signalé et l’OFSP a créé des pages spéciales ainsi qu’une série de vidéos explicatives en langues des signes