Une cour de rêve, où les élèves de la Fondation Pérène côtoieront la nature

(Le Quotidien Jurassien)

La Fondation Pérène, à Delémont, a inauguré mercredi soir une cour verte. Il s’agit d’un espace imaginé par la centaine d’élèves en situation de handicap qui y sont scolarisés, voulu pour développer leur créativité au contact de la nature.


La cour verte de la Fondation Pérène a pour but de développer la sensibilité des élèves pour la nature et leur imagination.© BIST/Roland J. Keller

 

Ce projet est parti d’un constat: le site du Palastre de la Fondation Pérène, sur les hauteurs de Delémont, était trop entouré d’espaces goudronnés, peu propices à la découverte de la nature. Un paradoxe sachant que le bâtiment est situé dans un écrin de verdure.

Pour remédier à cette situation, l’institution, où sont scolarisés plus de cent élèves de 4 à 20 ans en situation de handicap, a décidé de revaloriser l’emplacement d’une ancienne piscine en plein air.

« N’étant plus aux normes, ce bassin était désaffecté. Nous n’avons pas eu envie de le rénover, car cela demandait un investissement trop important que nous ne pouvions pas consentir, pour une piscine qui servait davantage aux gens de l’extérieur qu’à nos élèves. Nous ne l’avons pas assainie aussi parce que nous préférons que nos écoliers aillent à la piscine municipale, car nous voulons qu’ils se mélangent à la population », explique Geneviève Constantin-Zufferey, directrice de la fondation.

Un projet a été mis au point avec le concours des premiers concernés, les élèves, qui ont imaginé la cour de leurs rêves. Il a été soutenu financièrement par la Fondation Roger Federer, à hauteur de plus de 33 000 fr., par le truchement de Radix, fondation suisse pour la santé, qui a un projet de diffusion de cours de récréation proches de la nature. Le solde de 90 000 fr a été trouvé auprès d’autres donateurs.

« Les cours de récréation sont trop souvent pensées et imaginées avec une vision d’adulte. »

Dans cette cour, les éléments en bois dominent. Elle est composée notamment d’un mikado de troncs d’arbres, d’une combinaison à grimper en cordages, d’un jeu d’eau, de cabanes, d’un hémicycle en rondins, d’un hôtel à insectes, d’arbustes et de plantes aromatiques.

Des choix à faire

Cet espace a été inauguré mercredi soir, en présence des élèves et de leurs familles. « Les cours de récréation sont trop souvent pensées et imaginées avec une vision d’adulte. Il était donc grand temps d’écouter les élèves. Leurs idées foisonnantes ont permis au groupe de travail de poser les bases d’un aménagement favorisant le développement de différentes compétences », a déclaré Geneviève Constantin-Zufferey dans son discours.

Il a fallu bien entendu opérer un choix parmi les vœux qui, tous, n’étaient pas réalisables. Tant s’en faut. « Nous avons dû renoncer à aménager un cinéma, un food-truck, un parcours de trampoline ou une piscine à mousse », a indiqué la directrice, large sourire aux lèvres. Après les allocutions, l’inauguration s’est poursuivie par une chorégraphie des élèves sur le thème de la rencontre, exécutée dans leur cour des merveilles.



Geneviève Constantin-Zufferey, directrice de la Fondation Pérène, 53 ans, de Delémont

 

Native du val d’Anniviers, en Valais, Geneviève Constantin-Zufferey suit une formation d’enseignante spécialisée, qu’elle complète par un master en psychologie du développement et de l’éducation de l’enfant et de l’adolescent, suivi à distance à l’Université Paris 8.

Après avoir enseigné, elle dirige durant douze ans les écoles primaire et secondaire du val d’Anniviers. Mère de trois enfants, elle quitte en 2015 le Valais pour le Jura, après avoir décroché le poste de directrice à la Fondation Pérène, à Delémont. Lors de ses loisirs, Geneviève Constantin chante dans un ensemble, fait du ski et de la randonnée.