Paraplégie et golf, compatibles

Une démonstration de paragolf a séduit les personnes en chaise roulante jeudi à la clinique SUVA.
« Pour moi, le golf est un exutoire extraordinaire! » , s’enthousiasme Pierre Massard, paraplégique depuis neuf ans. Cet « handigolfeur » comme il aime à se qualifier, est un fervent défenseur du golf pour les personnes en chaise roulante. Il est d’ailleurs candidat à la participation aux Jeux paralympiques de Rio en 2016 où ce sport devrait figurer en démonstration. « C’est un sport qui apporte tellement de satisfactions et de confiance en soi. Il m’a redonné espoir dans la vie » , a-t-il lancé jeudi 26 septembre 2013, en effectuant une démonstration à la clinique romande de réadaptation SUVA à Sion.

Une trentaine de personnes, dont plusieurs membres du club en fauteuil roulant du Valais romand (CFRVR) et des patients de la clinique, ont assisté à cette présentation organisée par la SUVA, l’Association suisse des paraplégiques et Sportplus. Certains paraplégiques ont même testé l’activité. « Ce n’est pas évident. Cela semble plus facile quand on est spectateur » , a souligné l’un des participants.

Pour pratiquer le golf, la personne paraplégique doit s’asseoir sur un paragolfeur, soit un engin lui permettant de se retrouver en position verticale. Une étape pas évidente pour des personnes qui ne sont plus levées depuis des dizaines d’années parfois. « Je suis heureux de ne pas avoir eu le vertige, car je ne m’étais jamais retrouvé debout depuis trente ans » , raconte Michel Barras, paraplégique et responsable du sport pour tous au CFRVR.

Le prix d’un paragolfeur est cependant de plus de 20’000 francs. « J’ai eu la chance de pouvoir en acquérir une grâce à une association qui me soutient dans mon projet de participer aux paralympiques » , souligne Pierre Massard. Sportif avant son accident – une chute dans une crevasse de 29 mètres de profondeur – il avoue avoir des facilités physiques pour pratiquer le golf. « J’étais judoka avant de me retrouver paraplégique et j’avais été sélectionné deux fois pour participer aux Jeux olympiques. J’ai le sens de la compétition » , précise-t-il.

Toutes les personnes handicapées n’ont cependant pas les mêmes ambitions de compétition, ni les mêmes capacités physiques que Pierre Massard. D’où la possibilité de pratiquer le « short-golf », une activité moins exigeante et ouverte à tous.  » Cela se joue avec des balles plus grandes que des balles de golf et un peu plus petites que des balles de tennis. Elles sont plus faciles à lancer. Les clubs sont aussi plus larges » , explique Manu Praz, coordinateur service de médecine du sport à la SUVA. Pour cette activité, les personnes peuvent également rester sur leur chaise roulante pour manier le club, un atout pour les paraplégiques dont les transferts de chaise en chaise sont difficiles.

Le golf pour paraplégique est le deuxième sport présenté à la SUVA. « Nous avons déjà présenté le Rafroball au début de l’année. Le but est d’en présenter régulièrement pour que les personnes concernées puissent trouver une activité qui leur convienne » , explique Beat Eggel, responsable communication.

Plusport peut ainsi renseigner les personnes intéressées. « Si le golf plaît à un certain nombre de personnes paraplégiques, c’est une activité que le club en fauteuil roulant du Valais romand pourrait par exemple proposer à ses membres, comme le curling que nous proposons déjà », conclut Robert Ramseyer, vice-président du club et responsable du sport.

Voir l’article du Nouvelliste (en PDF)