Gare de Viège (VS), 12 h 50. Assis dans son fauteuil roulant électrique, Bernard Nesa, 25 ans, descend sans aide du train régional en provenance de Sierre, grâce au marchepied escamotable. Il en sera tout autrement pour entrer dans l’intercity à destination de Berne (ligne Brigue-Romanshorn) : le plateau, trop court, ne se déploie pas jusqu’au quai de cette gare pourtant fraîchement rénovée: un écart de plusieurs centimètres ne permet pas au jeune Valaisan d’y engager sa chaise électrique. Alors que le jeune Valaisan appuie en désespoir de cause sur le bouton d’ouverture des portes, qui s’étaient refermées, le chef de gare l’invective sèchement: «Vous ne pouvez pas monter, il fallait téléphoner à l’avance pour réserver l’élévateur!» Le train part, sans Bernard, qui a été contraint de mettre une croix sur la balade qu’il avait envisagée.
Les handicapés sont davantage exposés à la pauvreté
Dix ans après l’entrée en vigueur de la loi sur l’égalité des handicapés, la situation n’est toujours pas satisfaisante pour ces personnes. Elles sont notamment davantage exposées au risque de pauvreté, selon une comparaison des chiffres entre 2007 et 2012.
Il y a deux ans, 19% des handicapés vivaient dans un ménage dont le revenu était inférieur à 60% du revenu médian suisse. Ils n’étaient que 14% en 2007. Et pour les deux années de référence, ces personnes sont davantage frappées que le reste de la population.
Difficultés dans les transports publics
Autre point noir: l’accès aux transports publics. Les handicapés rapportent toujours autant de difficultés. Ils étaient en effet 90% à pouvoir utiliser trains et bus sans aide en 2007 et 88% en 2012.
Seul baume au coeur, peut-être, la formation s’améliore même si les personnes handicapées restent moins bien loties que le reste de la population. Depuis 2007, la part des handicapés ayant achevé une formation tertiaire est passée de 16 à 22%.
Source : rts.ch
Hôtel géré par des handicapés en Valais
48es journées nationales Sport & Santé (TI)
Plus de 500 personnes, elles-mêmes handicapées ou qui les assistent, ont participé ce week-end aux 48es journées nationales Sport & Santé au Centre sportif de Tenero, au Tessin.
La promotion de la santé à travers le sport est une cause chère à Procap, l’organisation d’utilité publique de et pour personnes avec handicap à l’origine de ces journées nationales.
Celles-ci réunissent depuis 1969 des handicapés de tous âges et les personnes qui les assistent, qu’ils fassent partie d’institutions, d’ateliers protégés ou qu’ils se déplacent à titre individuel. Les activités se sont déroulées sous le signe de la fête et du plaisir.
Quand rien n’est impossible !
On lui avait dit que pour être normal on devait être debout…
C’est pourtant en fauteuil roulant que Pierre Margot-Cattin, professeur d’anthropologie sociale et médicale à la Haute Ecole valaisanne de travail social à la HESSO de Sierre, vient d’assister, en qualité de président du Conseil suisse égalité handicap, à la cérémonie de ratification de la Suisse à la convention de l’ONU sur les droits des personnes handicapées à New York, aux côtés du conseiller national Christian Lohr.
Un grand moment d’émotion pour Pierre Margot-Cattin qui se bat depuis des années pour cette ratification.
Sa femme dit de lui qu’il est extraordinaire car il sort de l’ordinaire.
Pierre Margot-Cattin n’est en effet pas comme tout le monde, généreux, souriant, combatif, il lutte depuis des années pour les droits des personnes en situation de handicap.
Il se déplace en chaise roulante et s’assume pleinement en pensant avec raison, que c’est son droit d’humain de se construire une belle vie.
Découvrez-le dans la rubrique portrait du Nouvelliste du 23 juin 2014 (en PDF)