A l’occasion de la Journée mondiale de la trisomie 21 qui a lieu aujourd’hui, la Fondation Jérôme Lejeune s’est associée avec 10 entités européennes, pour organiser une campagne « Chère future maman ». Dans une vidéo, 15 jeunes trisomiques, italiens, espagnols, français et anglais rassurent une mère enceinte qui vient d’apprendre que son enfant a une trisomie 21. Une vidéo touchante pour sensibiliser le public.
Pour eux, toutes les pistes sont noires
En montant sur le Haut-Plateau dimanche, je me suis dit en regardant le ciel encore nuageux sur les crêtes que si ce 16 mars devait être un jour blanc, pour moi cette fois, ce ne serait pas un véritable handicap pour skier. Car ce qui m’attend s’annonce nettement plus ardu. A l’invitation du Groupement romand de skieurs aveugles et malvoyants (GRSA), qui organise depuis 45 ans des sorties de ski alpin, de ski de fond et des camps OJ, son coordinateur Hervé Richoz se propose de me bander les yeux sur une piste de Crans-Montana. Une expérience destinée à me faire partager l’espace de quelques centaines de mètres ce que ressent un aveugle qui skie en tandem avec un guide du groupement.
Le masque sur les yeux, il faut d’abord monter sur un téléski. Mon guide, le Chablaisien Claude Gut, est expérimenté. « Nous allons prendre un quatre places, on passe la barrière. Go! Maintenant tu arrives sur un tapis roulant. »
Puis vient le compte à rebours, 4, 3, 2. Et à 1 je pose mes fesses sur le siège. Enfin… dans le vide, car je n’y vois rien. « Gilles, je baisse la barre. Tu peux poser tes skis à droite. » A ce stade déjà, je comprends vite que j’ai intérêt à avoir une confiance vraiment aveugle en Claude.
Au sommet de la remontée, nouveau compte à rebours pour quitter le siège. Et nouveau coup de stress. Puis vient le moment fatidique du premier poussé de bâtons dans la pente. Pas bien raide, mais je comprends vite que pour les aveugles, toutes les pistes sont noires, dans les deux sens du terme. Et je m’accroche en écoutant les ordres de mon guide. « Gauuuche, droooite ! » A chaque fois, la durée de prononciation de chaque mot indique la longueur du virage.
Lorsque Claude se tait, je suis censé aller tout droit. Or, foncer dans le noir, je n’aime pas du tout. Sans attendre son ordre, j’enclenche un nouveau virage. Au fil des minutes, dans l’impossibilité d’analyser les aspérités de la piste, mes genoux encaissent de vilains coups.
Je corrige mon équilibre, avec l’aide de mes autres sens, qui bossent à 150%. Pas assez. A deux ou trois reprises, mon oreille interne ne parvient pas à m’envoyer assez d’informations à la seconde. C’est à ne plus savoir dans quelle direction la pente… penche. Allo la terre? Ma réaction est immédiate: je freine aussi sec. Et atterrit sur mes fesses, sous l’oeil rigolard du photographe.
Je me relève et continue, parviens à effectuer une ligne droite, mon guide me tenant par un bâton pour un début de schuss. Au bas de la piste, en enlevant mon masque, je redécouvre piste et montagnes. Et les skieurs. Je n’ai tué personne?
Source : Le Nouvelliste, article écrit par Gilles BERREAU
Lien sur le site du Groupement Romand de Skieurs Aveugles et Malvoyants
Voir les activités sportives de la Section Valaisanne de la FSA
La schizophrénie touche trois mille personnes en Valais
Le Valais n’est pas épargné par la schizophrénie qui touche une personne sur cent. Trois mille personnes sont donc concernées dans le canton. Une maladie qui apparaît entre 15 et 25 ans, parfois jusqu’à 30 ans chez les femmes. « Le plus difficile est que la schizophrénie apparaît alors que la personne est en pleine formation. Le mal met ainsi souvent fin à des projets de vie » , souligne Louise-Anne Sartoretti, la présidente de Synapsespoir – l’association valaisanne soutenant les proches des personnes atteintes de schizophrénie.
Les malades doivent également faire face aux préjugés existant encore dans la population sur ce trouble. « Beaucoup de personnes croient encore, par exemple, qu’une personne touchée par la schizophrénie est très violente. Ce qui n’est pas le cas » , ajoute Louise-Anne Sartoretti.
D’où la nécessité d’informer, encore et toujours, sur cette maladie, comme le font les Journées francophones des schizophrénies qui ont lieu jusqu’à jeudi en Valais (encadré). « Depuis que nous avons fondé l’association il y a cinq ans, nous voyons heureusement des changements de mentalités dans la jeune génération nouvellement concernée par la maladie » , souligne Louise-Anne Sartoretti. Par contre, dans le reste de la population, les fausses croyances subsistent, comme le fait que c’est la consommation de cannabis qui conduit à la maladie. « C’est faux. Ce sont des préjugés tenaces qui viennent d’un fort héritage dans les conversations familiales », ajoute encore la présidente de Synapsespoir.
La plupart des personnes touchées par ce trouble souffrent de voir leurs amis les quitter, comme l’a vécu Caroline*, une Valaisanne de 40 ans, qui a vu deux de ses meilleures amies prendre la poudre d’escampette dès qu’elles ont appris la nouvelle. « La schizophrénie fait peur aux gens. » Mais Caroline n’a jamais voulu perdre espoir. « Il faut toujours croire en soi, quoi qu’il se passe. On ne choisit pas sa maladie. Ce n’est pas de notre faute. » Elle, comme beaucoup d’autres malades, a dû abandonner sa formation, soit des études de médecine, après avoir appris le diagnostic. Un deuil difficile à faire. « Comment pouvais-je l’accepter? » , ajoute Caroline. Sans oublier la honte à laquelle les malades doivent faire face.
Leurs proches aussi sombrent souvent dans une grande tristesse à l’annonce du diagnostic. « De nombreuses personnes ne savent pas encore où s’adresser tellement elles sont démunies » , précise la présidente de Synapsespoir. Or, rester seul pour entourer le malade risque de plonger les proches dans une sorte de déprime. Car, s’occuper d’une personne atteinte par ce mal prend énormément d’énergie physique, mentale et affective. Cela peut épuiser les aidants.
L’association Synapespoir propose ainsi aux familles touchées de suivre les groupes Profamille, animés par des soignants. Ces formations permettent le partage d’expériences de la vie quotidienne autour de divers thèmes liés à la schizophrénie. Dans le but de vivre mieux, simplement. *Prénom d’emprunt
Les Journées des schizophrénies, qui ont débuté la semaine dernière, auront lieu jusqu’à jeudi. En Valais, l’association Synapsespoir sera présente aujourd’hui lundi 17 mars de 13 à 18 heures à l’hôpital de Martigny, demain mardi 18 mars de 13 à 18 heures à l’hôpital de Sion et le jeudi 20 mars de 13 à 18 heures à l’hôpital de Sierre.
Plusieurs salles de cinéma diffuseront un court métrage sur le thème de la schizophrénie avant le film à l’affiche. Le court métrage en question a remporté le premier prix de la catégorie « Schizo-attitude » au festival Haut et Court de l’EPFL. CSA
Source : Le Nouvelliste, article écrit par Christine SAVIOZ
Il craignait de se faire arrêter pour pédophilie
(ats)
Le procès du thérapeute bernois accusé d’avoir abusé sexuellement de plus d’une centaine d’enfants et d’adultes handicapés durant 30 ans s’est poursuivi devant le Tribunal régional de Berne, avec l’interrogatoire du prévenu.
Pulsions sexuelles
Il a certes affirmé avoir eu mauvaise conscience après avoir commis ces abus. Mais ses «sentiments» étaient plus forts. L’accusé a expliqué qu’il ne s’était rendu compte que plus tard du pouvoir hiérarchique qui existait entre lui et des pensionnaires mineurs des institutions où il était engagé.
A la question de savoir ce qu’il ressentait à la lecture des 60 pages de l’acte d’accusation, l’accusé a confié «ne pas pouvoir croire» ce qui y figurait. Placé devant ses actes, le prévenu a dit être parti du principe que les relations étaient consenties. Il a même affirmé être tombé amoureux de certains garçons.
Pas d’explications
Le prévenu a déclaré «ne pas pouvoir expliquer» ses actes avec le recul. Ce Bernois, qui a sévi dans plusieurs communes de Suisse, notamment à Renan dans le Jura bernois, a décrit son arrestation survenue en 2010 comme un «soulagement», car il se sentait sous pression.
Face au tribunal, ce thérapeute affirme avoir été conscient qu’il ne pourrait plus exercer son métier, qui représentait tout pour lui, si ses penchants pédophiles étaient découverts. Il n’a en revanche jamais, durant toutes ces années, songé à se confier à quelqu’un.
Durant cette première journée, le pédophile présumé est apparu impassible et s’est montré coopératif. Mais ses déclarations étaient souvent fragmentaires et peu claires. Aucun témoin ne sera interrogé durant ce procès, les victimes étant pour la plupart des enfants ou des jeunes gravement handicapés.
Le procès se poursuit mardi avec le réquisitoire du Ministère public. Le verdict est attendu vendredi.
Abus filmés
Le suspect a avoué durant l’instruction avoir abusé au total de 114 victimes à partir de 1982. La plupart des cas d’abus sont frappés de prescription. L’homme doit répondre d’actes d’ordre sexuel sur des enfants, d’actes d’ordre sexuel sur des personnes dépendantes, de pornographie et de violation de la sphère intime pour avoir en partie filmé des scènes d’abus.
L’affaire avait éclaté en mars 2010 dans le canton d’Argovie. Deux pensionnaires d’un home pour personnes handicapées avaient dénoncé les agissements sexuels de cet homme. Un mois plus tard, l’accusé était arrêté à son domicile dans l’Oberland bernois.
Période d’impunité
La police cantonale bernoise n’avait informé le public qu’en février 2011. L’ampleur des abus sexuels avait suscité un vif émoi en Suisse et provoqué la consternation dans les institutions spécialisées. Ce dossier avait soulevé plusieurs interrogations, notamment comment le pédophile présumé avait pu agir aussi longtemps sans être inquiété.
Cet assistant social avait fréquemment changé de lieu de travail. Il avait été licencié deux fois en raison de son comportement, bénéficiant malgré tout d’un certificat de travail positif. Les milieux concernés avaient édicté fin 2011 une charte pour la prévention des abus sexuels sur des personnes dépendantes.
Procès d’un socio-thérapeute accusé d’abus sexuels sur des enfants et des adultes handicapés (BE)
L’homme avait abusé sexuellement de plus d’une centaine d’enfants et d’adultes handicapés durant 30 ans. En raison de la prescription, seuls 33 cas ont été retenus.
Selon l’acte d’accusation du Ministère public, il doit répondre d’actes d’ordre sexuel sur des enfants, d’actes d’ordre sexuel sur des personnes dépendantes, de pornographie et de violation de la sphère intime. Il avait en partie filmé les abus.