La langue facile favorise la confiance dans les autorités

(be.ch )

Communiqué du conseil exécutif

Il faut que les informations émanant du canton de Berne soient accessibles aussi aux personnes qui ont des difficultés de lecture. L’utilisation ciblée de la langue facile permet de lever des obstacles. Dans le rapport sur le sujet qu’il adresse au Grand Conseil, le Conseil-exécutif explique pourquoi il est nécessaire d’agir et propose des pistes.

Jusqu’à 20% des adultes éprouvent des difficultés à comprendre des textes écrits en raison de troubles cognitifs, de difficultés de lecture, de problèmes de compréhension, d’un niveau de formation insuffisant ou de connaissances linguistiques trop faibles. Or, l’accès aux informations émanant du canton est indispensable pour pouvoir participer à la vie sociale, économique et politique. Le Grand Conseil a donc chargé le Conseil-exécutif d’examiner la manière dont la langue facile pourrait être utilisée sur les sites Internet et dans les documents d’information du canton de Berne.

Informer et communiquer de manière adaptée aux groupes cibles

Le degré de simplification d’un texte dépend du groupe cible. Lorsque les informations s’adressent à la population dans son ensemble, le rapport préconise le recours à la langue simplifiée, qui utilise des phrases courtes, des mots simples et des formulations actives. Ces critères sont déjà respectés sur les sites Internet du canton et ils seront dorénavant pris en considération dans la communication.

Le Conseil-exécutif propose en outre d’utiliser la langue facile dans certains domaines. La langue facile s’adresse à des personnes dont les capacités de compréhension de textes écrits sont fortement limitées. Elle se distingue des textes « écrits normalement » par la mise en page et la taille de la police. La transcription d’informations en langue facile doit être confiée à des spécialistes.

Selon le gouvernement, le recours ciblé à la langue facile est judicieux chaque fois que la compréhension de contenus importants peut être facilitée pour les groupes cibles. C’est le cas notamment des informations ayant une incidence sur la vie et la santé des gens. Ainsi, l’Office fédéral de la santé publique formule en langue facile les consignes pour se protéger contre le coronavirus. Il est également recommandé de recourir à la langue facile pour informer les personnes avec un handicap et pour communiquer au sujet du système éducatif et plus généralement au sujet des domaines d’activité du canton dans lesquels les droits et les obligations des citoyen·ne·s sont en jeu.

Mise en œuvre à partir de 2023 au plus tôt

L’accessibilité et la compréhensibilité des informations seront inscrites dans la loi sur l’administration numérique et dans la révision de la loi sur l’information. L’administration cantonale en bénéficiera tout autant que la population. Par exemple, l’administration recevra moins de questions parce que les instructions ou les formulaires seront plus faciles à comprendre. Un accès facilité et davantage de clarté favorisent également la confiance dans les autorités et l’adhésion à l’action publique.

La transcription en langue facile et sa mise en œuvre pour l’offre sur Internet requièrent cependant des ressources humaines et financières supplémentaires. La Chancellerie d’État, qui est en charge du dossier, ne pourra les budgéter qu’à partir de 2023 en raison des conséquences financières de la crise du coronavirus.

Le Conseil-exécutif demande au Grand Conseil de prendre connaissance du rapport sur la langue facile dans le canton de Berne et de classer l’intervention parlementaire correspondante. Le parlement cantonal débattra du projet probablement à l’été 2021.